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Les créateurs de mode et l’idéologie du genre

Le blog «  le 27esimaora » du « Corriere della Sera », prévoit la tendance de la mode des prochains mois. Ce sera le style neutre, la soi-disant « fusion entre les sexes » ou « fusion des genres ». Le chroniqueur de mode nous explique que les femmes porteront l’hiver prochain des « manteaux masculins et virils ». Tandis que l’homme séduira avec des matières et des détails jusqu’ici considérés comme purement féminins. Même avis pour Isabel Marant, créatrice parisienne pour H&M, géant suédois du prêt-à-porter : les femmes porteront cet hiver des « manteaux à la garçonne ». Les coupes de cheveux pour femmes seront aussi «garçonnes ».

Les mannequins donnent le (mauvais) exemple. Casey Legler, ancienne championne de natation reconvertie dans le mannequinat, cultive le look androgyne, cheveux courts, tempes rasées, bras musclés et mâchoire carrée. Vogue Paris aime beaucoup la faire poser en vêtements masculins. Saskia de Brauw, autre mannequin androgyne, avait été mise en scène en costume masculin par David Bowie, chanteur… androgyne, dans son dernier clip « The Stars Are Out Tonight ». Rien n’est le fruit du hasard. Et le magazine homosexuel Têtu avait publié il y a quelque temps une couverture illustrée d’une photo de Mylène Farmer travestie en homme avec ce titre : « oui à l’ambiguité ».

Tout est pensé dans le moindre détail. Wildfang, le premier e-shop spécialement destiné aux androgynes, vient d’ouvrir. La tendance s’affiche aussi en slogan sur les tee-shirts de la griffe « les Filles à papa » avec « Tomboy » en toutes lettres. Grâce au film de Céline Sciamma sorti en 2011, l’expression anglaise a désormais remplacé le « garçon manqué » français, porteur d’une connotation trop péjorative pour notre époque. Ces dernières années, la mode s’est entichée de plusieurs mannequins transgenres : Lea T, chez Givenchy, depuis opérée pour « changer de genre », et Andrej Pejic, jeune éphèbe aux cheveux blonds, qui défile régulièrement en vêtements féminins pour Jean Paul Gaultier. Et chez l’esthéticienne, la mode est aux sourcils épais, des « sourcils masculins ». La consigne : éviter le look glamour.

La tendance « Tomboy » est en vogue, et brise les codes. L’androgynie réside davantage dans l’attitude que dans un look particulier. L’exemple de « Tomboy » en 2013, c’est Cara Delevingne. Le mannequin britannique de 17 ans. « Outre son visage, elle se tient comme un mec », écrit une chroniqueuse de mode. 

Pour le sociologue Arnaud Alessandrin, l’émergence des tatouages « agenrés » (mixtes), beaucoup vus ces dernières années, participe du même esprit. Ces images sont symptomatiques d’une mouvance queer ou transgenre.

Les défilés parisiens, qui donnent le tempo de l’hiver prochain, ont quasi tous mis les mannequins androgynes à l’honneur, que ce soit chez Kenzo, Stella McCartney, Isabel Marant, Chloé, Rochas ou Dries Van Noten.

L’idéologie du genre peut compter sur le monde de la mode pour participer à la subversion des esprits.

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