Les confinements n’ont strictement aucune efficacité ; ils n’ont eu aucun effet sur la mortalité liée au Covid-19 ; ils ont eu des conséquences économiques et sociales catastrophiques. Dès lors, il convient de renoncer absolument à des politiques de ce type. Telles sont les conclusions d’une étude réalisée par l’Université John-Hopkins aux Etats-Unis, qui vient d’être publiée sous le titre « A literature review and meta-analysis of the effects of lockdowns on Covid-19 mortality ».[1]

Cette étude a consisté en une méta-analyse de 24 études scientifiques publiées dans le monde entier, dont l’objet était de chercher à mesurer l’efficacité des mesures habituellement qualifiées de « confinements », prises par les gouvernements d’un très grand nombre de pays depuis 2020, qui recouvrent des règles coercitives d’assignation à résidence, de fermeture de lieux publics et d’activités, et de restriction des déplacements, assorties de lourdes sanctions pénales. L’étude a été réalisée par trois experts reconnus, et co-signée par Steve H. Hanke, professeur d’économie et fondateur et-codirecteur du Johns Hopkins Institute for Applied Economics. La conclusion de cette analyse est que les confinements ont eu, comme l’écrivent les auteurs de l’étude, « peu ou pas d’effet sur la mortalité due au COVID-19 ». Plus précisément, les études révèlent que « les confinements en Europe et aux États-Unis n’ont réduit la mortalité due au COVID-19 que de 0,2 % en moyenne ». Les mandats d’interdiction de sortir du domicile ont également été inefficaces, « ne réduisant la mortalité due au COVID-19 que de 2,9 % en moyenne ».

Les confinements, notent les auteurs, « ont eu peu ou pas d’effets sur la santé publique », et dans le même temps « ils ont imposé d’énormes coûts économiques et sociaux là où ils ont été adoptés. En conséquence, les politiques de confinement sont infondées et doivent être rejetées en tant qu’instrument de politique en cas de pandémie ».

Il est à noter que, comme l’observent les auteurs, les résultats de leur méta-analyse sont conformes à ceux de l’Organisation mondiale de la santé, qui avait observé en 2006, s’appuyant sur les leçons de l’épidémie de « grippe espagnole » de 1918, que « les rapports sur la pandémie de grippe de 1918 indiquent que les mesures de distanciation sociale n’ont pas arrêté ni ne semblent réduire considérablement la transmission […] À Edmonton, au Canada, l’isolement et la quarantaine ont été instituées; les réunions publiques ont été interdites; les écoles, les églises, les collèges, les théâtres et autres lieux de rassemblement publics ont été fermés ; et les heures d’ouverture ont été restreintes sans impact évident sur l’épidémie ».[2] De la même manière, les résultats de l’étude apparaissent conformes à la conclusion de l’étude du professeur Douglas Allen de l’Université Simon Fraser (Canada), publiée en 2021 : « Les recherches les plus récentes ont montré que les confinements ont eu, au mieux, un effet marginal sur le nombre de décès dus au Covid-19 ».[3]

Les auteurs de l’étude de John Hopkins ont cherché à comprendre la raison du contraste entre leurs propres conclusions et celles des études qui concluent, en sens contraire, à une efficacité des confinements et autres mesures de ce type : ils expliquent en particulier cette discordance par le fait que ces dernières études, à l’image de celle de Nadya Johanna (2021)[4] s’appuient dans une large mesure sur des modélisations (modelling studies), c’est-à-dire sur des prédictions informatiques des effets des confinements réalisées à l’aide de logiciels de modélisation de données, qui ne correspondent donc pas à des observations réalisées après coup, basées sur l’observation de la réalité. C’est en partie pour cette raison que, comme le soulignent les auteurs de l’étude, « les confinements n’ont pas eu l’effet promis par les modèles épidémiologiques de l’Imperial College de Londres »,[5] c’est-à-dire ceux du désormais célèbre « prophète de malheur », le scientifique britannique Neil Ferguson, l’homme dont « les prédictions alarmantes […] ont inspiré les choix d’Emmanuel Macron, de Donald Trump ou de Boris Johnson », comme l’écrivait le Nouvel Observateur en avril 2020,[6] et qui fut finalement poussé à la démission pour avoir enfreint les règles du confinement qu’il avait lui-même imposées par ses modélisations.[7]

La publication de cette étude, qui met à mal le « narratif » officiel de la « guerre sanitaire » menée par Macron et ses semblables contre la « pandémie », est d’autant plus frappante que l’Université John Hopkins a été, depuis le début de cette crise, l’un des épicentres de l’« orthodoxie » covidienne. C’est John Hopkins qui fournit, chaque jour, le décompte « officiel » des morts attribués au COVID à travers le monde. C’est en octobre 2019, on s’en souvient, que l’Université Johns Hopkins, en partenariat avec la Bill and Melinda Gates Foundation et le Forum économique mondial de Davos, organisait « Event 201 », simulation d’une pandémie mondiale – qui s’est avérée une véritable prédiction – dont les participants préconisaient, pour contrer ses effets destructeurs, la mise en place de mesures de surveillance technologique des populations et de contrôle de l’information. C’est enfin l’Université John Hopkins qui a joué un rôle moteur, aux côtés du World Economic Forum et d’autres cénacles, dans la mise en place et la diffusion des nouveaux mots d’ordre idéologiques forgés par l’élite globalisée pour l’après-covid, autour des mots-clés de la Grande réinitialisation[8], de la Quatrième Révolution industrielle,[9] des smarts cities, du développement durable et de la transition énergétique et inclusive, et finalement d’un nouvel ordre mondial. Que peut signifier, dans ce contexte, la publication d’une étude estampillée John Hopkins dénonçant l’inefficacité et les effets pervers des confinements et autres mesures « sanitaires » mis en œuvre à marche forcée depuis 2020 par l’élite globalisée ? Sommes-nous parvenus à un point de basculement ? Entrons-nous dans une nouvelle phase de l’agenda mondialiste ? Il semble trop tôt pour le dire, mais il convient certainement, pour essayer de le comprendre, de suivre attentivement les prochaines décisions et les principaux axes d’offensive de l’Oligarchie.

P. Dupont

[1] Jonas Herby, Lars Jonung et Steve H. Hanke, « A literature review and meta-analysis of the effects of lockdowns on Covid-19 mortality », publiée par le Johns Hopkins Institute for Applied Economics, Global Health, and the Study of Business Enterprise, dans la série Studies in Applied Economics, n°200, janvier 2022.

[2] World Health Organization Writing Group, “Nonpharmaceutical Interventions for Pandemic Influenza, National and Community Measures”, Emerging Infectious Diseases, 2006, vol. 12, n°1, pp. 88-94 (https://doi.org/10.3201/eid1201.051371).

[3] Douglas Allen, “Covid-19 Lockdown Cost/Benefits: A Critical Assessment of the Literature” International Journal of the Economics of Business, septembre 2021, pp. 1-32 (https://doi.org/10.1080/13571516.2021.1976051).

[4] Nadya Johanna et alii, “Mass Screening vs Lockdown vs Combination of Both to Control COVID-19: A Systematic Review”, Journal of Public Health Research, 9 (2020 (https://dx.doi.org/10.4081%2Fjphr.2020.2011).

[5] Neil Ferguson et alii,Impact of Non-Pharmaceutical Interventions (NPIs) to Reduce COVID- 19 Mortality and Healthcare Demand”, 20 mars 2020.

[6] « 10 choses à savoir sur Neil Ferguson, l’épidémiologiste que tout le monde écoute face au Covid-19 », L’OBS, 9 avril 2020.

[7] « Au Royaume-Uni, l’épidémiologiste vedette Neil Ferguson démissionne après avoir enfreint le confinement », Le Monde, 6 mai 2020.

[8] Voir sur ce sujet, l’enquête intitulée The Great Reset dans les n°486, 487 et 488 de la lettre d’informations Faits & Documents (2020).

[9] V. l’ouvrage de K. Schwab, Stakeholder Capitalism: A Global Economy That Works for Progress, People and Planet (Wiley, 2021), et K. Schwab, « Quel type de capitalisme souhaitons-nous vraiment ? », Les Echos, 2 décembre 2019.

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