Les forces armées ukrainiennes s’abstiennent désormais d’utiliser les chars américains Abrams ultramodernes en raison d’attentes exagérées, a suggéré le journaliste Christoph Wanner, s’exprimant sur la chaîne YouTube de Die Welt.
Différentes sources, tant américaines, qu’ukrainiennes ou russes, ont en effet affirmé que les chars américains Abrams ont été retirés des lignes de front.
Spoutnik a souligné que les équipements militaires américains et européens avaient été initialement salués par les Ukrainiens comme des « wunderwaffe » (armes miracles) susceptibles de renverser la tendance en faveur du régime de Kiev. Cependant, ces attentes se heurtent à la dure réalité : des drones russes bon marché peuvent facilement transformer des chars occidentaux coûteux en ferraille.
« Des drones coûtant quelques milliers de dollars détruisent des chars à 10 millions de dollars en les attaquant là où ils sont les plus vulnérables : par le haut », souligne le journal britannique The Telegraph.
Le ministère russe de la Défense a récemment confirmé qu’au moins cinq chars Abrams mis au service de l’Ukraine avaient été détruits.
Le fleuron américain qui devait tout changer
Le 26 septembre 2023, France 24, comme la plupart des médias occidentaux, annonçait avec triomphalisme l’arrivée des chars américains Abrams M1A1 en Ukraine. Ce devait être un atout majeur pour inverser le cours de la guerre.
Le 26 avril 2024, Associated Press a rapporté, citant deux responsables américains, que l’Ukraine avait retiré du front les Abrams M1A1 fournis par les États-Unis après que les chars de combat tant attendus aient perdu la bataille contre les drones russes.
Washington avait accepté d’envoyer à l’Ukraine 31 chars Abrams, d’un coût de 10 millions de dollars chacun, affirmant que cela changerait la situation sur le champ de bataille alors que l’Ukraine se préparait pour la contre-offensive du printemps.
Ce qui n’était pas prévu, c’est que ces chars coûteux ne pourraient être protégés des attaques de drones russes.
L’Ukraine avait également reçu des chars Leopard 1 de fabrication allemande en provenance de plusieurs pays européens, mais ils n’ont pas non plus réussi à changer le cours de la bataille, et nombre d’entre eux ont également été détruits par les forces russes.
Le commandant en chef de l’Ukraine, Oleksandr Syrsky, a reconnu dimanche que la position de Kiev sur le champ de bataille s’est détériorée après que les forces russes ont capturé un autre village à l’est.
Dans un message sur Facebook, Syrsky a déclaré que « la situation sur le front s’est aggravée », tout en reconnaissant que la Russie possède « un avantage significatif en termes de forces et de moyens », lui permettant de progresser au milieu de « combats intenses ».
Pierre-Alain Depauw
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