Marie Martin, titulaire d’un doctorat d’histoire, a toujours gardé un lien fort avec ses racines à Belfort où la mémoire de la sous-prieure des Carmélites est très vivace. Déjà auteur de livres pour la jeunesse, elle signe un très beau récit intitulé Les Carmélites de Compiègne qui s’adresse aux jeunes gens à partir de onze ans.
Le 17 juillet 1794, seize Carmélites ont été conduites à la guillotine dans le cadre de la folie révolutionnaire restée dans l’Histoire sous le nom de Terreur. Dix jours après les Carmélites de Compiègne, c’était au tour de Robespierre de finir sous le couperet de la machine inventée par Guillotin. C’est sous la forme d’un joli roman historique que Marie Martin rend un émouvant hommage à ces seize carmélites dont le martyre est particulièrement édifiant et servira de modèle à toute jeunesse bien née.
Si la forme est romancée pour en rendre la lecture plus attrayante pour des jeunes gens, le récit est essentiellement fidèle à la réalité historique du sacrifice que ces religieuses ont offertes sans hésitation pour que la France retrouve la paix. Quatre ans plus tôt, des révolutionnaires avaient pénétré dans leur couvent pour leur rendre leur liberté et semblèrent tout étonnés qu’aucune ne veuille renoncer à sa vocation. Toutes désiraient demeurer dans la Maison du Seigneur.
Leur répit dura deux ans, pendant lesquels un aumônier venait en cachette leur célébrer la Messe. Mais en 1792, un groupe de brutes révolutionnaires vint leur annoncer que toute vie conventuelle était désormais strictement interdite. Elles trouvèrent un subterfuge et, grâce à la complicité de quelques personnes généreuses, furent réparties dans quatre logements pas trop éloignés l’un de l’autre et situés autour de l’église Saint-Antoine. Elles continuèrent ainsi à mener, en toute discrétion, une vie aussi religieuse que possible et conserver une certaine unité.
Emouvant et édifiant martyre
Après l’annonce de l’exécution du Roi, les Carmélites mesurèrent toute la gravité de la situation, comprenant avec lucidité le sort qui leur serait bientôt réservé et s’engageant à ne commettre aucune lâcheté pour préserver le peu de temps qui leur restait à vivre. Le 21 juin 1794, des soldats portant la cocarde tricolore investirent les quatre logements et placèrent toute la Communauté, de la novice aux deux plus anciennes, en état d’arrestation. Elles furent obligées à porter des vêtements civils durant leur détention. Elles purent revêtir à nouveau leur habit lorsqu’elles furent conduites à la Conciergerie pour leurs derniers jours. Lors de leur procès expéditif, c’est l’infâme Fouquier-Tinville qui fit office d’accusateur public et posa comme chef d’accusation celui de fanatisme en raison de leur simple pratique de la religion catholique. Elles allaient donc mourir pour Jésus, pour l’Eglise et venaient d’en recevoir la confirmation solennelle.
Le 27 mai 1906, Saint Pie X les proclama bienheureuses.
Les Carmélites de Compiègne, Marie Martin, éditions Pierre Téqui, collection Les Sentinelles, 12,50 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !