La victoire des partisans de la France est nette. Ce dimanche 4 novembre, 56,4% ( 78 661 voix) des Français de Nouvelle-Calédonie, ont dit non à l’indépendance contre 43,6% des partisans de l’indépendance qui n’ont rassemblé que 60 573 voix. Ce résultat est d’autant plus net que la participation à ce référendum a atteint un chiffre record de 86,6% contre 74,2 % lors de la consultation sur l’approbation de l’accord de Nouméa de 1998.
Photo ci-dessus: une file d’attente devant un bureau de vote à Nouméa. Voir les 4 vidéos en fin d’article.
Si les chaines de télévision préfèrent en parler le moins possible, Emmanuel Macron a néanmoins salué ce résultat comme « une marque de confiance en la République » et a exprimé sa « fierté que la majorité des Calédoniens aient choisi la France ». « Le seul vainqueur, c’est le processus en faveur de la paix qui porte la Nouvelle-Calédonie depuis trente ans, c’est l’esprit de dialogue », invitant « chacun à se tourner vers l’avenir ». « Il n’y a pas d’autre chemin que celui du dialogue » a-t-il terminé.
Le Non « n’est qu’une péripétie dans la marche vers indépendance »
La langue de bois du président qui au lieu d’évoquer » le processus de l’indépendance », préfère évoquer le « processus en faveur de la paix qui porte la Nouvelle-Calédonie depuis trente ans », ne doit pas faire oublier le commentaire d’une franchise abrupte d’un ancien secrétaire d’État aux territoires d’Outre-mer lors du premier référendum sur l’indépendance en 1986. En effet, Georges Lemoine, alors secrétaire d’État de l’Outre-mer, commentant les résultats du référendum de 1986, avait déclaré à la télévision que ce « Non » à l’indépendance n’était « qu’une péripétie dans la marche de la Nouvelle-Calédonie vers l’indépendance. » Georges Lemoine est oublié depuis longtemps, mais la philosophie de largage qui avait amené à soumettre aux Calédoniens ce premier référendum est plus que jamais à l’œuvre. Il est vrai que depuis le départ, ce grand archipel du Pacifique n’a été reconnu par les autorité françaises (Napoléon III) qu’avec réticence et seulement grâce à l’obstination des missionnaires catholiques qui d’emblée se sont trouvés confrontés à l’hostilité d’un gouverneur franc-maçon agressif et résolument anti-catholique, qui n’a rien eu de plus urgent à faire que d’implanter la franc-maçonnerie dans le territoire.
Connaissant d’avance l’hostilité de la majorité des Calédoniens à quitter la France, deux autres référendums sont déjà programmés dans les prochaines années. Ainsi, si durant la campagne les drapeaux canaques ont inondé le territoire, en revanche les drapeaux français étaient quasiment inexistants, et pour cause, les autorités y veillent, considérant qu’un drapeau français est une provocation.
Dans le Sud calédonien qui concentre la plus grosse masse d’une population mélangée, le non atteint 73,7 %, avec un record à Nouméa de 80,5 %. Tandis que dans le Nord, le oui atteint 75,8 % avec plus de 82 % dans les îles Loyauté qui sont réservées aux Canaques. Le Sud pro-français concentrant également la grande majorité de la population.
Cette politique en faveur des tribus Canaques, commencée sous Giscard d’Estaing, est devenue très agressive sous Mitterrand avec, notamment, la confiscation des terres des petits propriétaires blancs du nord-est, pourtant aussi pauvres que les Canaques.
Les tensions entre le Nord et le Sud et entre les communautés sont si difficiles à vivre que depuis longtemps le Sud aspire à une scission. Mais le problème réside dans le fait que le Nord ne pourrait pas vivre sans les ressources du Sud associées aux ressources de la métropole. La Nouvelle-Calédonie a en effet, un niveau de vie supérieure à celui de la Nouvelle-Zélande, mais avec de grandes disparités dues principalement aux modes de vie différents. Les zones tribales restant pauvres.
Depuis hier la route entre le Nord et le Sud est barrée par les indépendantistes et ne sera pas rétablie aujourd’hui (heure calédonienne), alors que des échauffourées et diverses intimidations ou violences ont eu lieu un peu partout en riposte à la victoire du non.
Réactions des principaux partis
Voir ci-dessous les principales réactions suite à la visite du premier ministre Edouard Philippe: Il s’agit du représentant indépendantiste, Roch Wamytan (UC-FLNKS), de Philippe Gomès pour la Calédonie ensemble, Louis Mapou (UNI) et enfin du sénateur Pierre Frogier pour le Rassemblement-Les Républicains, le parti le plus résolument attaché à la France métropolitaine.
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