Imaginer  la Grande-Bretagne sans charbon, c’est imaginer la France sans vin ou l’Arabie sans pétrole.  Pourtant, c’est toute une page – commencée aux environs de 1984 – qui s’écrit : la sortie progressive du Royaume-Uni de l’économie charbonnière. La part du charbon dans la production électrique du pays est passée en un an de 23 % (2015) à 9 % (2016) – le niveau le plus bas depuis… 1881 !  – et même à 2 % pour le mois de juillet 2017. En 2025, il n’y aura plus d’électricité fabriquée à partir du charbon (le premier jour « sans charbon » a d’ailleurs eu lieu le 21 avril 2017.

L’industrie charbonnière, déjà mise à mal dans les années quatre-vingt de par la concurrence du charbon australien bon marché, est également à l’agonie avec la fermeture de Kellingley (dans le Yorkshire, près de Bradford), la dernière mine souterraine, le 18 décembre 2015, après 50 ans d’exploitation, et ce alors qu’il restait dans le filon 21 millions de tonnes. Mais le coût d’exploitation était de 30 % supérieur au charbon russe ou colombien (43 £ contre 30).

La Grande-Bretagne n’est pas le seul pays à exclure le charbon dans le processus de fabrication énergétique, puisque le Canada et les Pays-Bas vont procéder de même pour 2030. Il est vrai que les deux derniers pays n’étaient pas de gros producteurs de charbon. La ministre britannique du Climat Claire Louise Perry et son homologue canadienne à l’Environnement Catherine Mary McKenna (épouse Gilmore) ont ainsi déclarée conjointement : «  Aujourd’hui nous annonçons que le Canada et le Royaume-Uni présideront une alliance mondiale visant à sortir du charbon non CSC » (CSC signifiant captage et stockage du CO², donc un charbon moins polluant).

Notons que, hasard du calendrier ou non, la compagnie anglo-helvétique de courtage minier Glencore a mis en vente sa mine de charbon australienne de Rolleston dans l’Etat du Queensland en Australie, qui a produit 13,3 millions de tonnes en 2016. Notons qu’en Europe, seules l’Allemagne et la Pologne, et à un degré moindre l’Ukraine, produisent encore du charbon.

Ce n’est pas un hasard si c’est un groupe « new wave » anglais, Orchestral Manœuvres in the dark,  qui dans sa chanson Electricty datant déjà de 1979 disait : «Je ne serais jamais plus (+) libre, électricité, nucléaire ou hydroélectrique, hydrocarbures off-shore, électricité gaspillée… Je veux de l’énergie, électricité, notre seule source d’énergie, tout ce dont nous avons besoin est d’apprendre à économiser, et si c’était fait pour gaspiller, la chance de changer a presque disparue, cela ne changera pas le coût pour la cité, il n’y a qu’une alternative, la source finale d’énergie : l’énergie solaire »…

Hristo XIEP

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