La chaîne Fox News au cours d’un reportage sur les lieux décrivait « la prise totale d’une zone de sept pâtés de maisons dans un quartier de Seattle », affirmant que des manifestants armés patrouillaient dans la zone. Les policiers ne sont pas les bienvenus à la fête. Deux d’entre eux ont, en vain, tenté de passer les barrières bloquant la circulation mais ont dû y renoncer sous les huées des manifestants leur refusant l’entrée dans cette « zone autonome ».
La police de Seattle s’est inquiétée de la présence d’individus armés à certains points de contrôle. Le chef de la police de Seattle, Carmen Best, a déploré par ailleurs la décision de la municipalité de fermer le commissariat de la zone, l’accusant d’avoir « cédé à la forte pression publique » dans une vidéo destinée à ces policiers.
Trump a accusé les élus de Seattle, dans l’Etat de Washington, d’avoir abandonné la ville à d’« affreux anarchistes » et « terroristes intérieurs » sur fond de manifestations contre les violences policières. Dans une série de tweets, il a encouragé le maire et le gouverneur démocrates à reprendre le contrôle du quartier : « Reprenez notre ville MAINTENANT. Si vous ne le faites pas, je le ferai », avait-il écrit mercredi 17 juin sur Twitter, apostrophant directement le gouverneur de l’Etat de Washington Jay Inslee et le maire démocrate de Seattle, Jenny Durkan. « Ce n’est pas un jeu. Ces affreux anarchistes doivent être stoppés IMMÉDIATEMENT. AGISSEZ VITE ! », a ajouté le président.
Dans le déni de la réalité violente à laquelle cette zone est soumise, Jenny Durkan s’est élevée contre la volonté de Trump de restauration de l’ordre, lors d’une conférence de presse. Elle a fustigé cette « menace d’envahir Seattle », lancée par le président Trump, assurant que la majorité des manifestations dans sa ville ont été pacifiques et a conseillé au président de retourner dans son abri, sous la Maison Blanche. La ville a même apporté un certain soutien logistique en fournissant des toilettes mobiles au quartier.
Mais en quelques jours, cette « expérience urbaine et sociale » a vite tourné au cauchemar : trois fusillades distinctes ont coûté la vie à un jeune homme de 19 ans et en blessèrent deux autres au moins, l’un étant dans un état critique. Les policiers n’ont pu accéder à la scène de crime, a regretté la police dans un communiqué, empêchés par « une foule violente » qui refusait qu’ils entrent. Des représentants du quartier ont fini par indiquer aux autorités que les deux victimes avaient été transportées à l’hôpital. Le ou les tireurs sont toujours en liberté et la police ne dispose pas de description du ou des suspects.
Les autorités de la ville ont rapidement fait état d’autres violences dans le quartier : « des coups de feu, un viol, des agressions, un cambriolage, un incendie criminel et la destruction de biens », énumérait ainsi le chef de la police de Seattle, Carmen Best, lors de la conférence de presse du lundi 22 juin. Auxquelles se rajoutent l’extorsion d’argent auprès des commerçants de la zone ainsi que le racket des militants blancs encouragés, il faudrait plutôt dire sommés sous peine de représailles, de donner 10 dollars à chaque noir rencontré.
Lundi 22 juin, Jenny Durkan a baissé d’un ton et a décidé de mettre un terme à la Capitol Hill Autonomous Zone, ou CHAZ :
« Il est temps pour chacun de rentrer chez soi, a-t-elle déclaré. Il est temps pour nous de restaurer Cal Anderson [un parc de la ville] et Capitol Hill pour qu’ils puissent à nouveau être une partie dynamique de notre communauté. Nous pouvons toujours accueillir les gens qui veulent protester pacifiquement, venir là-bas et se rassembler. Mais les conséquences sur les affaires, les résidents et la communauté sont désormais trop importantes ».
Reste la question de l’évacuation. La mairie, qui craint des violences, a annoncé vouloir s’appuyer sur des associations pour convaincre les occupants de quitter le quartier et éviter les violences d’une opération de police.
Fin de partie donc pour l’apartheid afro-américain CHAZ de Seattle.
Francesca de Villasmundo
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