Cette semaine a lieu la 11ème édition de la Semaine du son. On en parlera peu car elle remet en cause les comportements et le mode de vie de toute la jeune génération.
Un de mes confrères et ami ORL me raconte que la majorité de ses consultations est désormais dominée par le problème des acouphènes qui sont des bruits divers entendus plus ou moins de manière chronique : sifflements, tintements, bourdonnements, chuintements. Phénomène nouveau : de plus en plus de jeunes se plaignent de cette pathologie. A cela s’ajoute des difficultés auditives de plus en plus fréquentes qui n’existaient pas auparavant dans les jeunes générations.
D’où viennent ces troubles ? Dans le film Les Ch’tis, un des héros du film demande ce que contiennent les fricadelles. L’autre de répondre : « Tout le monde le sait mais personne le dit ». Il en est de même de ces troubles auditifs. Sont mis en cause, les raves parties, les discothèques, les boîtes de nuit qui diffusent des décibels que l’oreille ne peut pas supporter. Les hauts-parleurs de ces « lieux récréatifs » sont les plus toxiques. Mais il y a ensuite les baladeurs et divers casques et la moto. Seulement 18 % des jeunes écoutent moins d’une heure par jour leur baladeur. 19 % l’écoutent plus de cinq heures par jour. Le reste soit 63 % en use entre une heure et 5 heures. Ainsi 20 % s’y adonnent entre deux et trois heures. Ces chiffres incroyables sont donnés par Valérie Rozec du Centre d’information et de documentation sur le bruit (CIDB).
Les acouphènes sont très difficiles à soigner. Leurs persistances peuvent amener à des interventions mutilantes sur le cerveau, voire au suicide. Conjointement des surdités s’installent chez des individus de plus en plus jeunes.
Il est évident que la seule thérapeutique radicale est la prévention. Or il semble bien difficile de dresser des « barrières du son » dans toutes les activités de loisir pouvant léser l’oreille, un des organes les plus fragiles du corps humain. Il faudrait effectivement prendre des mesures impopulaires parmi les populations jeunes. Aucun gouvernement n’aura le courage de le faire.
Le moyen le plus efficace serait de responsabiliser les parents qui devraient interdire à leur progéniture de se précipiter dans ce genre de manifestations. Pas facile non plus. Il existe des bouchons spéciaux à mettre dans les oreilles : ils sont peu utilisés car c’est précisément l’excès du bruit qui fait le succès des raves et des boîtes de nuit. La conséquence est la suivante : dans une génération, 20 % de la population présentera des troubles auditifs graves. Le Dr Londero, ORL à l’hôpital Georges Pompidou a expliqué au Quotidien du Médecin (30/1/2014) que la situation actuelle prépare des générations de sourds.
Il y a là un problème de santé publique ignoré des politiques plus occupés à monter des lois contre la famille.
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