Photo: un joueur serbe essaye d’arracher le drapeau provocateur
La visite en Serbie d’ Edi Rama, le Premier ministre d’Albanie, qui était prévue pour le 22 octobre, a été annulée suite aux émeutes survenues lors d’un match de football entre les équipes des deux pays, le 15 octobre dernier.
A la 42e minute de match, un drone a promené un drapeau de ce que les Albanais appellent la « Grande Albanie » au-dessus du stade. Il serait avéré que ce drone était piloté depuis les tribunes par le frère du Premier ministre d’Albanie qui aurait guidé le drone. Les enquêteurs l’auraient même arrêté.
Immédiatement après cet incident, le match étant suivi à la TV en Serbie, en Albanie et au Kosovo, des affrontements entre serbes et albanais ont éclaté dans la province du Kosovo , ainsi que dans certaines villes en Serbie. Alors que l’équipe d’Albanie a été accueillie en héros au pays. Le ministère serbe des Affaires étrangères a qualifié l’incident de « provocation politique délibérée et préméditée ».
Carte: la prétendue « Grande Albanie » est délimiter par une ligne en pointillés rouges
« La Grande Albanie » est un projet régulièrement agité par les Albanais, il s’agirait, soit d’octroyer la nationalité albanaise à tous les albanophones où qu’ils se trouvent, ou encore de faire une fusion territoriale des territoires sur lesquels se trouve une certaine concentration d’Albanophones, c’est à dire, outre l’Albanie et le Kosovo, une partie de la Serbie, du Monténégro, de la Macédoine et de la Grèce.
Suite à la prise de pouvoir par les communistes athées d’Albanie, de nombreux Albanais avaient fui leur pays pour des raisons religieuses. Une partie d’entre eux s’est installée dans les Alpes de Haute Provence en France, par exemple, d’autres en Italie etc. Mais la majorité d’entre eux se sont installés dans les pays chrétiens voisins où existait déjà une certaines diaspora, et notamment en Yougoslavie. Le Kosovo, province serbo-yougoslave, s’est donc retrouvée « libanisé » au cours de la deuxième partie du XXè siècle.
A l’origine l’UCK, (Armée de Libération du Kosovo), formation maffieuse armée par l’OTAN, a pu vaincre la Serbie grâce aux bombardements intensifs américains contre l’armée serbe qui défendait le territoire national.
A partir des années 2000 les Serbes ont subi une épuration ethnique, leurs églises incendiées et les monastères orthodoxes attaqués par les albanais musulmans. En 2012, le Kosovo, sous la tutelle des anciens dirigeants de l’UCK, s’est déclaré unilatéralement et sans consultation des populations, indépendant. Son indépendance est toujours contestée par la Serbie et par la Russie et n’a pas de reconnaissance internationale légale de l’ONU. Depuis les Serbes du Kosovo sont continuellement persécutés et beaucoup, comme au Moyen-Orient d’autres chrétiens, sont contraints de fuir. Ceci en dépit de la présence de la Kfor (OTAN) et de la Minuk (ONU), et de l’Eulex (UE) aux mandats flous et aux compétences souvent incertaines.
Le fait que le Premier ministre kosovar, Hashim Taçhi, selon un rapport du Conseil de l’Europe publié en 2010, soit accusé d’avoir protégé des réseaux se livrant à des trafics d’organes et de drogue, ne l’a pas entravé dans ses fonctions qui ont été renforcée en 2011.
Les organes auraient été prélevés en Albanie sur des prisonniers détenus par les indépendantistes kosovars à la fin des années 90.
Problème : ce document, jugé «diffamatoire» par les autorités du Kosovo, n’est pas le seul… Selon des éléments secrets de la KFOR publiés par le Guardian de Londres, Hasim Thaçi serait un «‘‘gros poisson’’ du crime organisé» dans son pays, aux côtés d’un haut responsable qui entretient des liens avec la mafia albanaise. Ce dernier, qui aurait été chargé de la logistique au sein de l’UCK, se serait tourné vers le crime organisé «à grande échelle». Dont la prostitution, le trafic d’armes et de drogues.
Une nouvelle enquête a été lancée au printemps. Huit personnes sont mises en cause. Parmi elles : un ex-ministre de la Santé et un conseiller du Premier ministre pour la Santé.
Hashim Thaçi, aujourd’hui toujours Premier ministre du Kosovo, a été accusé d’avoir financé les activités de l’UCK en participant à un trafic d’héroïne et de cocaïne à destination de l’Europe de l’Ouest. En juin 2003, il est brièvement arrêté à l’aéroport de Budapest, sur la base d’un mandat d’arrêt international lancé par le Tribunal International en liaison avec Belgrade, mais il est très vite libéré après une intervention du ministère des Affaires étrangères français.
La revendication d’une « Grande Albanie » montre si besoin était que les vieilles implantations ottomanes de musulmans dans les Balkans, sont, (comme partout ailleurs), un réel problème en notre époque d’expansion islamiste agressive.
Emilie Defresne
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !