Le programme commun sur lequel le Mouvement 5 Etoiles et La Ligue (avec comme chefs de file Luigi Di Maio et Matteo Salvini) se sont mis d’accord  pour gouverner l’Italie est clair:  « Ne peuvent faire partie du gouvernement les personnes qui : (…) appartiennent à la Franc-Maçonnerie « .    Un programme qui  a été plébiscité, à plus de 90 %, par les militants des deux partis qui ont été consultés en ce week-end de Pentecôte. On comprend que les obédiences maçonniques italiennes se soient affolées et hurlent au retour du fascisme.

Mais ce n’est pas tout. Si les deux chefs de file des partis anti-Système ont été obligés de s’entendre sur un troisième larron comme Premier ministre, Guiseppe Conte, ils occupent chacun des ministères-clefs, ceux qui dans leur programme leur tiennent le plus à cœur:  Le patron du Mouvement 5 étoiles, le M5S, Luigi Di Maio, va se retrouver aux manettes du ministère du Travail, tandis que Le patron du parti allié du Front national et ex-Ligue du Nord,  Matteo Salvini va s’occuper du ministère de l’intérieur, et donc de l’immigration.

De quoi faire hurler de rage Macron et ses affidés à propos de l’UE:

Le ministre français Bruno Lemaire s’est donc cru obligé de monter au créneau pour porter la bonne parole mondialo-européiste: « si le nouveau gouvernement prenait le risque de ne pas respecter ses engagements sur la dette, le déficit, mais aussi l’assainissement des banques, c’est toute la stabilité financière de la zone euro qui serait menacée ». « Les engagements qui ont été pris par l’Italie (…) valent quel que soit le gouvernement. » Et  de conclure… « Chacun doit comprendre en Italie que l’avenir de l’Italie est en Europe et nulle part ailleurs, et pour que cet avenir soit en Europe il y a des règles à respecter », a souligné Bruno Le Maire. « Les engagements qui ont été pris par l’Italie (…) valent quel que soit le gouvernement. Je respecte la décision souveraine du peuple italien, mais il y a des engagements qui dépassent chacun de nous. » « Nous verrons quelles seront les décisions que prendront les responsables italiens, je redis à quel point il est important de tenir ces engagements dans le long terme pour garantir notre stabilité commune (…) Ne pas respecter ces engagements (…) ça veut dire menacer (…) les économies de tous les épargnants européens. »

« Que les Français s’occupent de la France. »

« Que les Français s’occupent de la France » s’est immédiatement indigné Matteo Salvini. Ce qui n’a pas empêché la logorrhée de Bruno Lemaire d’être reprise en chœur par les médias mainstream français qui avaient fait en sorte que l’abomination qui se dessine en Italie ne puisse en aucun cas se produire en France avec le Front National, en terrorisant les électeurs de droite comme de gauche sous le drapeau du « Front républicain ».

Ce point du programme commun du gouvernement italien -l’interdiction de la Franc-maçonnerie- qui devrait être mis en place dans les prochaines heures, n’est pas la seule règle iconoclaste, loin s’en faut, ce programme comporte 30 mesures, mais c’est probablement la plus lourde de conséquence, notamment au niveau de l’Union européenne et particulièrement en ce qui concerne l’immigration et l’euro. Deux points sur lesquels ce nouveau gouvernement ne devrait pas se trouver isolé au sein de l’UE. On pense à l’Autriche dont le FPÖ au gouvernement fait lui aussi partie de l’alliance européenne qui unit au Parlement européen le FN et la Ligue, et une kyrielle d’autres partis souverainistes et identitaires de pays membres de l’UE. L’un des points non négligeables de ce programme commun est aussi l’objectif de donner au Parlement européen le vrai pouvoir qui pour le moment est tenu par la Commission constituée de commissaires cooptés par les gouvernements, eux-mêmes cornaqués par la Haute banque. L’Assemblée n’étant actuellement guère plus qu’une caisse enregistreuse.

On imagine la rage froide dans laquelle doit se trouver plongée l’Oligarchie et son serviteur zélé, Emmanuel Macron, le chantre du fédéralisme des pays de l’Union, qui milite inlassablement pour un ministère européen des Finances et une Défense commune. Le ban et l’arrière-ban du gouvernement mondial occulte qui tire les ficelles à Bruxelles comme à Washington doit fourbir hargneusement ses armes, lui qui a déjà fait capoter la volonté des Grecs de sortir de l’UE en leur fermant leurs comptes bancaires.

De l’interdiction de la franc-maçonnerie à la chute de l’Euro et à la re-négociation des règles du Frontex?

L’Oligarchie est si puissante que l’affaire ne ferait pas un pli, comme en Grèce, si tous les membres de l’Union soutenaient le fédéralisme d’Emmanuel Macron. Or les tentatives qu’il ne cesse de faire dans ce but ont toutes été soldées jusqu’à ce jour par une polie fin de non-recevoir. C’est ce qui donne leur force aux Italiens, ils ne sont pas seuls car les mesures économiques imposées par l’UE sont loin de faire l’unanimité et l’ouverture des frontières à l’immigration clandestine de masse, non plus.

Et si l’Allemagne, dans laquelle Angela Merkel a beaucoup perdu de sa superbe, était finalement la complice objective et inavouée de ce gouvernement italien ?

« Nous sommes face à une situation extraordinaire en Italie, explique l’économiste Charles Sannat. Soit ce gouvernement fera pschitt comme le gouvernement Tsipras en Grèce, soit nous sommes au début du basculement de l’Europe et de l’euro vers autre chose.

Le silence assourdissant allemand et les tensions persistantes dans le couple franco-allemand sont autant de signaux faibles annonciateurs d’un abandon par les Allemands des dogmes monétaires communs. Je reste persuadé que l’Allemagne a plus intérêt à une explosion de l’euro qu’à payer pour l’éternité dans le cadre d’une Union de transfert européenne.

Cela ne sera pas dit, mais l’Allemagne risque de laisser à l’Italie le soin d’écrire le faire-part de décès de la monnaie unique pour ne pas en être tenue responsable face à l’histoire bien qu’elle soit, avec la France, coupable à jamais de cette aventure qui s’avérera désastreuse. »

« Le cas de l’Italie – 3e économie du continent – est autrement plus préoccupant si la situation devait se tendre, en particulier avec les Allemands et les pays du Nord, gardiens farouches de l’orthodoxie budgétaire »,  explique pour sa part  le Point.

Et en effet, si les pays du Nord (Allemagne comprise) sont tellement à cheval sur l’orthodoxie budgétaire, c’est justement parce qu’ils alimentent le différentiel de niveau. Un rôle qui ne leur plait pas outre mesure, même si l’Allemagne bénéficie d’un avantage énorme avec l’euro, celui d’avoir obtenu que le deutschmark soit l’étalon de l’euro.

Car l’Italie entend renégocier des règles collectives de maîtrise des déficits publics, et faire annuler 250 milliards d’euros de sa dette.

Les deux partis ont violemment critiqué l’euro, une éventuelle sortie de la zone euro est même envisaégée dans le programme commun. Mais ni la Ligue ni le M5S ne prônent une sortie unilatérale, sauf si certaines mesures demandées à l’UE n’étaient pas négociables, comme l’annulation de la dette publique, ou la règle commune contre les déficits. Le système financier fait pression: l’écart entre les taux d’emprunt italien et allemand à dix ans a dépassé les 170 points, contre 131 il y a une semaine.

Les deux partis sont également opposés à l’immigration musulmane de masse et entendent rediscuté avec Frontex l’accueil des clandestins en Méditerranée; ils projettent dans l’immédiat de renvoyer 500 000 clandestins très rapidement.

Présentation des forces respectives en présence à la tête de l’Italie ?

Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Etoiles, il peut s’appuyer sur les 32% obtenus par son parti, contre 17% pour la Ligue. Mais Matteo Salvini assure représenter les 37% de la coalition de droite à laquelle appartenait la Ligue lors des élections. D’autant plus qu’il semble y avoir consensus parmi les députés de cette coalition de Droite, tous confondus, pour soutenir Salvini. Salvini qui bénéficie d’une aura bien plus forte au sein de son parti que le M5S de Di Maio dont  Beppe Grillo reste le maître. De plus,  la Ligue débarrassée de Forzia Italia grimpe dans les sondages, alors que le MS stagne.

Le président Sergio Mattarella, de centre gauche, va-t-il jouer les arbitres ? Il a rappelé qu’il pouvait contester le choix des ministres et qu’il pouvait renvoyer au Parlement toute loi dont le coût pour le budget ne serait pas compensé. Il est aussi garant des engagements internationaux de l’Italie, en particulier européens; le chef de l’Etat veillera ainsi sur le respect des traités, -or l’alliance de gouvernement entend supprimer les sanctions contre la Russie imposées par Washington- et dans le même esprit il veillera sur le traité qui lie l’Italie à l’OTAN. Des aspects de la constitution italienne dont les européistes espèrent beaucoup.

Ainsi, on le voit, l’alliance gouvernementale aura fort à faire pour faire prévaloir ses orientations car elle aura à secouer au moins trois jougs très pesants: celui de l’Union européenne, celui de la Haute Banque et du dollar, et celui de Washington à travers l’OTAN.

Les élections européennes pour transformer l’UE en Europe des nations

Le groupe parlementaire l’Europe des nations et des libertés (ENL), (auquel appartient le FN, La Ligue, le FPÖ, le Vlaams Belang belge, l’AFD allemand, le parti néerlandais de Geert Wilders, et leurs homologues polonais, bulgares, grecs, tchèques, hongrois, notamment),  qui s’est rassemblé le 1er mai à Nice en vue de la recomposition du Parlement européen lors des élections dans un an, compte sur un afflux des voix pour renverser la table à Bruxelles. En effet, si la majorité du Parlement européen basculait en faveur d’une Europe des Nations, ou si une très forte opposition s’y implantait dans la même optique, la face de l’Europe pourrait basculer. On comprend qu’un gouvernement non-maçonnique en Italie avec l’autorité exécutive enlevée à la Commision mais donnée au Parlement européen à Bruxelles, ainsi que le programme commun de gouvernement italien le préconise, puissent changer la donne.

On comprend dans ces conditions que Dupont-Aignan et Marine Le Pen jubilent sur tweeter, pour « Des perspectives époustouflantes avec le grand retour des Nations » que promet ce nouveau gouvernement italien, après celui de l’alliance autrichienne à laquelle appartient le FPÖ. Une perspective qui ouvre en grand les espoirs de bonne récolte lors des prochaines élections européennes pour les partis souverainistes qui militeront sous la même bannière dans les différentes nations de l’UE, mais pour un retour aux droits des nations.

En France, les élections à la proportionnelle des députés au Parlement européen, ouvrent des perspectives pour le FN que le Front républicain lui a jusque-là interdit aux élections nationales. La réussite ou l’échec du programme de la force gouvernementale italienne sera à cet effet d’une grande portée, car elle aura forte partie contre elle avec la Haute banque qui tient tous les pays de l’Union par leur dette, et surtout ceux qui comme l’Italie ou la France font partie de la zone euro, elle aura a lutter également contre l’organe européen des migrations, Frontex, et elle aura encore contre elle, l’OTAN, au niveau de la Défense. Et la liste des obstacles que ce nouveau gouvernement aura à affronter pour réussir son programme n’est pas exhaustive.

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