L’épidémie du TDAH « made in USA » s’est répandue avec le DSM, c’est lui l’agent de la contamination. Il s’agit là, évidemment, d’une image. Le DSM est devenu l’ouvrage de référence, publié par l’APA, la Société américaine de psychiatrie, classifiant les critères diagnostiques et statistiques de soi-disant troubles mentaux. Le DSM est devenu le « bréviaire de la domination idéologique » quasi-religieuse de la psychiatrie consumériste nord-américaine. (DSM : de l’anglais, signifie Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders).
Le DSM est suivi bêtement par des psychiatres-fonctionnaires, dépourvus d’opinion personnelle et de réflexion. Ils sont habituellement dénués de toute originalité créatrice en matière d’action psychothérapeutique vis-à-vis des « enfants turbulents », en classe et/ou à la maison.
Si les connaissances, en matière de psychiatrie clinique, ne sont pas inutiles à des pédopsychiatres pro-TDAH, l’expertise de psychiatrie médico-légale exige que soient éliminées les mauvaises habitudes et les fausses théories, selon le dogmatisme syndical abstrait du DSM, en matière de TDAH « made in USA ».
En une décennie, l’épidémie du TDAH « made in USA » a gagné du terrain et la propagande pro-TDAH de la Haute Autorité de Santé (HAS) a tout fait pour en favoriser le développement, alors que nous essayons vainement d’en maîtriser l’extension, notamment avec le soutien des familles « en plein désarroi ».
L’épidémie du TDAH s’est répandue, sans aucune maîtrise scientifique, tant la soi-disant maladie est un « produit inévitablement culturel ». C’est un produit culturel indésirable d’importation « made in USA », dont les effets délétères sont très considérables dans tous les domaines de la santé de l’enfant « placé sous amphét’ « , à savoir le méthylphénidate, c’est-à-dire la drogue active commercialisée sous le nom de Ritaline.
Nous avons encore beaucoup à apprendre, et à partager avec les familles, dans la lutte contre les drogues « amphetamine-like » prescrites abusivement et de manière irresponsable aux enfants des écoles.
L’action des pédopsychiatres, sur le plan scolaire, social et médical, pour la soi-disant la prévention du TDAH et les soi-disant soins pédopsychiatriques, est généralement hors du domaine scientifique. Toutes les familles, et les différentes sphères de la société, sont inévitablement concernées. Aussi, les disciplines médicales ne peuvent pas, à elles seules, contribuer à la compréhension du phénomène culturel TDAH.
De ce produit culturel indésirable d’importation « made in USA », on a pu penser et dire qu’il était un fait total, révélateur du « dysfonctionnement social » et producteur de « contrôle médicalisé » des enfants. Et il faut pouvoir dissiper une première équivoque : est-ce vraiment une nouvelle épidémie venue des États-Unis ?
L’examen de la littérature médicale montre que cette « maladie TDAH de cause inconnue » n’existait pas, en France, avant les années 1980. Se fondant sur des descriptions de comportements présentant des aspects comparables à ceux du phénomène TDAH, les recherches actuelles en génétique ne permettent pas de fonder une « explication scientifique valable », pour justifier la réalité médicale de l’épidémie actuelle.
À chaque nouveau cas, on note une même corrélation entre l’apparition du phénomène TDAH et la lisibilité médico-sociale de la « soi-disant maladie », par le seul fait du catéchisme du DSM.
L’épidémie actuelle, venue des Etats-Unis, résulterait des transformations économiques et sociales du monde occidental : la science médicale ne peut découvrir le diagnostic de TDAH en dehors du DSM.
La maladie ne peut exister qu’à partir du moment où le DSM possède le pouvoir d’instrumentaliser les réflexions intellectuelles de psychiatres pour diagnostiquer cette forme d’épidémie. Seul le DSM a les moyens de façonner les diagnostics, en matière de psychiatrie officielle, autour du concept de TDAH « made in USA ».
Ensuite, les progrès très importants des ventes de Ritaline, comme la seule thérapeutique soi-disant efficace, ont pu favoriser l’extension de la maladie. L’épidémie ne pouvait pas gagner beaucoup de terrain, tant que d’autres théories psychiatriques détruisaient le mythe TDAH. La critique de la psychiatrie sociale affirmait que le TDAH reposait presque exclusivement sur les fausses théories de l’hyperactivité chez l’enfant.
En tuant dans l’œuf les perspectives commerciales, plus que profitables, dues aux consultations de psychiatrie et à la progression magique des ventes de Ritaline, la psychiatrie sociale était combattue par les bénéficiaires de la psychiatrie officielle et par les représentants des laboratoires pharmaceutiques.
Toutes les explications soi-disant scientifiques restent insuffisantes pour justifier le développement du phénomène culturel TDAH, sous la forme usurpée de la soi-disant maladie pédopsychiatrique.
Ce phénomène du TDAH, concernant en particulier les modes de prescription abusive de la Ritaline, a provoqué des changements inacceptables dans la vie des enfants et des familles.
Les sciences sociales ont rendu visibles les phénomènes de dépendance à la Ritaline. Et elles ont analysé ces changements provoqués par le mythe TDAH. Malgré cela, les psychiatres ont refusé de prendre en considérations ces effets délétères de la Ritaline. On parle beaucoup de la libéralisation des ventes de médicaments, mais cela suffit-il pour justifier des prescriptions anarchiques de Ritaline ?
On pourrait encore évoquer la progression dramatique de la toxicomanie aux amphétamines chez les adolescents et les excès d’alcool, par des compétitions de groupes, avec le fameux binge drinking où on avale en un minimum de temps un maximum d’alcool et on oublie tout, une pratique typiquement moderne !
D’autres facteurs sociaux peuvent expliquer l’épidémie du TDAH « made in USA » tels que l’évolution des mœurs vers la surconsommation des médicaments et la transformation des structures familiales, etc.
Les explications données à cette épidémie du TDAH mettent en cause un déséquilibre social du à la médicalisation abusive des enfants. La destruction des familles traditionnelles et de ses protections naturelles a permis la naissance de nouveaux risques liés à la sur-consommation médicale. Le TDAH « made in USA » est le fruit de la colonisation culturelle et sociale des mœurs nord-américaines qui n’ont pas été évaluées.
On peut y déceler le mythe de la modernité et de la toute-puissance « made in USA » ! L’épidémie du TDAH en France a rencontré les défaillances idéologiques de la pensée de la psychiatrie biologique et de ses projets conservateurs, et marqués par la « nostalgie de la neuropsychiatrie ». C’est pourquoi cette psychiatrie d’inspiration neurologique est soumise au diktat des neurosciences. L’épidémie du TDAH est un phénomène de société qui met en cause, par ses modes de discrimination, les relations humaines des enfants à l’école.
La mise en cause morale et sournoise des familles est une des composantes les plus singulières du TDAH. Du côté des représentations mentales et sociales, si la plupart des familles française connaissent la « mode » du TDAH à l’école, les croyances n’en persistent pas moins sur la « responsabilité imaginaire » des parents. C’est ce qui brouille les perceptions sur le développement de l’épidémie du TDAH en France, où l’on ne manque jamais d’incriminer, par le soupçon, les carences morales de l’éducation au sein du milieu familial.
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