C’est une triste histoire, révoltante, inique, qui a atteint aujourd’hui le summum de l’horreur à cause de l’acharnement judiciaire et médical. Dans le silence des bonnes consciences morales assourdissant !

A Londres, au Great Ormond Street Hospital, le cœur du petit Charlie de 10 mois a cessé de battre parce que les médecins, soutenus par les juges londoniens et ceux de la Cour Européenne des droits de l’homme, en ont décidé ainsi malgré l’opposition de ses parents, Connie Yates et Chris Gard qui se sont battus jusqu’au bout pour que leur fils continue à vivre.

Né le 4 août dernier, les médecins diagnostiquent rapidement qu’il souffre d’une maladie génétique rare, le syndrome de dépérissement mitochondriale qui provoque le progressif et inexorable dépérissement des muscles. Pour les pontes de l’hôpital Great Ormond Street Hospital où il est hospitalisé, la maladie est incurable. L’enfant est dans un service de soins intensifs, intubé, maintenu en vie avec une machine. Selon les médecins, la santé de Charlie n’a aucune chance de s’améliorer ni le bébé de vivre longtemps. Les spécialistes soutiennent que Charlie ne peut ni sentir, ni bouger, ni pleurer ou déglutir et que ses poumons ne fonctionnent que grâce à la machine. C’est pourquoi ils finissent pas décider qu’il serait préférable d’arrêter les soins, de le débrancher et de le laisser mourir afin disent-ils d’éviter à l’enfant des souffrances ultérieures.

Les parents se sont immédiatement opposés à cette décision médicale et ont entamé alors une longue bataille juridique. Ils souhaitent en effet emmener leur enfant aux États-Unis pour le soumettre à une nouvelle thérapie. Pour payer ces nouveaux soins, ils ont lancé une levée de fond sur internet et ont réussi à récolter 1,2 millions de livres sterling, une somme largement suffisante pour soigner Charlie.

« Charlie réussi à bouger la bouche, les mains, ont raconté les parents à la BBC en avril dernier. Il ne les ouvre pas complètement, mais il peut ouvrir les yeux et nous voir, il peut réagir à notre présence. Nous ne pensons pas qu’il soit en train de souffrir. Nous voulons seulement qu’il nous soit donné une possibilité. Ce ne sera pas une thérapie définitive mais cela l’aidera à vivre. S’il se suave ce sera magnifique. Le juge doit nous faire confiance, nous sommes ses parents. »

Mais les juges de la Haute Cour de Londres ont donné raison à l’institution médicale. Le juge Francis a expliqué :

« C’est avec la plus profonde tristesse dans le cœur mais aussi avec la plus grande attention pour l’intérêt du petit Charlie que j’ai pris cette décision. Charlie doit pouvoir mourir dans la dignité. »

Et c’est donc au nom de cette dignité abstraite, que Charlie ne connaît pas alors qu’il connaît les bras aimants de ses parents, que le juge a permis que l’enfant soit tout simplement euthanasié par les médecins. Car c’est bien de l’euthanasie d’une vie que des médecins jugent ne pas valoir la peine d’être vécue qu’il s’agit. La Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg, saisie par les parents pour contrer cette décision britannique, s’est alignée elle-aussi, mercredi dernier 28 juin, sur la décision des médecins et la sentence des juges anglais. En voilà une bien hypocrite qui parle accueil des migrants et émet sans scrupules une sentence de mort envers un enfant qui a le malheur d’être malade !

Le petit Charlie est mort aujourd’hui à cause d’une dignité humaine qui enlève toute espérance, qui soustrait un enfant à l’amour de ses parents, qui décide qui peut vivre, qui doit mourir. Bienvenu dans le meilleur des mondes

Et cerise sur ce gâteau empoisonné, l’hôpital a refusé leur dernier souhait aux parents éprouvés. Ceux-ci auraient désiré ramener leur enfant chez eux afin qu’il puisse s’éteindre dans le petit berceau qu’ils lui avaient préparé. Le transfert de l’enfant de l’hôpital à la maison aurait été trop dangereux ont retenus des médecins cruels et inconséquents qui ont tout fait pour obtenir l’euthanasie de Charlie mais ont eu peur qu’il ne meurt en-dehors de leur hôpital devenu ainsi un mouroir !

Le politicien italien Beppe Grillo pour une fois a eu une phrase choc et vraie sur les juges de la Cour des droits de l’homme de Strasbourg qui n’ont même pas « essayé, écrit-il sur son blog, une tentative de conciliation comme fit Pilate » avec les juges britanniques afin de laisser les parents emmener Charlie, qui n’est pas en phase terminale mais a une maladie incurable, aux États-Unis : « Ils sont pire que Pilate» est sa sentence lapidaire.

La parlementaire italienne Eugenia Roccella, ancienne féministe de gauche, devenu une icône du Family Day en faveur de la famille traditionnelle a lancé de son côté un appel public au pape François ces jours derniers :

« Le pape nous a expliqué qu’il voit l’Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Et bien, je suis sûre que dans cet hôpital il y a une petite place pour Charlie, vraiment le dernier des derniers, si petit et innocent. Pape Bergoglio qui nous a invité à être des extrémistes seulement dans la Charité, pourrait prêter sa voix influente à Charlie, qui n’en a pas pour se lamenter ni pour demander de l’aide. »

Même le site ultra-papolâtre, les Papa Boys 3.0 s’est interrogé, il y a deux jours, sur le silence de l’Église en espérant un sursaut, qui n’est pas venu, de la hiérarchie ecclésiastique pour la vie de Charlie :

«Le monde du spectacle, toujours prêt à la défense des minorités (rappelez-vous les rubans arc-en-ciel au festival de Sanremo) et des pauvres se tait bruyamment. Même le monde politique, toujours capable de chevaucher ces histoires pour raisons électoralistes, semble ignorer cet événement le laissant entre les mains de la magistrature. Le silence, c’est le chemin choisi également par ceux qui devraient défendre la vie des plus faibles sans aucune condition et au-delà de tout calcul politique : l’Église catholique. Comment est-il possible que les évêques, les cardinaux et le pape lui-même ne se sentent pas le devoir de demander des éclaircissements sur cette affaire ? »

Le journaliste Antonio Socci a rappelé le sort de l’enfant syrien Aylan mort sur les côtes turques dont la photo a fait le tour du monde et fait pleurer dans les chaumières. Il s’est demandé pourquoi la vie de Charlie vaut moins que celle d’Aylan, pourquoi elle a moins d’intérêt pour les médias du système… Poser cette question c’est déjà y répondre, les causes idéologiques ne sont pas les mêmes : l’un est devenu le symbole de l’accueil inconditionnel que l’Europe doit pratiquer envers tous les migrants, l’autre n’est qu’un petit Anglais dont les parents refusent l’euthanasie décrétée salvatrice par une conscience morale universelle qui tient entre ses mains dictatoriales le fil de la vie et de la mort.

Du pape François, vers qui de nombreux catholiques se sont tournés pour obtenir son appui en faveur des parents de Charlie, rien n’est venu : pas une parole n’a été prononcée ou écrite sur son compte Twitter pour que Charlie Gard vive. Un silence de mort qui anticipe le froid de la tombe ! Charlie ne devait pas être une de ses priorités comme les migrants, le mur de Trump, le réchauffement climatique…

Francesca de Villasmundo

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