La présentation sensationnaliste de deux événements majeurs et simultanés de la semaine écoulée mettent l’Église de François et de ses prédécesseurs, l’Église de Vatican II, sous les feux de la rampe médiatique au sujet des nombreux scandales pédophiles qui noircissent son image.
Un film, Spotlight, « qui retrace la fascinante enquête du Boston Globe – couronnée par le prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révélera que l’Église Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier » selon la fiche de présentation.
Un procès retentissant, celui des victimes australiennes de prêtres pédophiles protégés en leur temps par l’ancien archevêque de Sydney, le cardinal Pell, actuel Préfet du Secrétariat de l’Économie du Saint-Siège. Mis en cause pour avoir couvert des affaires de pédophilie au sein du clergé, le cardinal Pell a témoigné à distance, de Rome, cette semaine. Grâce à une collecte de fond, une quinzaine de victimes australiennes ont pu faire le déplacement jusqu’au Vatican et trois d’entre eux ont pu rencontrer à deux reprises un des membres de la Commission pontificale instituée par le pape François en mars 2014 : le père Hans Zollner, jésuite, qui préside le Centre pour la Protection des mineurs de l’Institut de psychologie de l’université pontificale Grégorienne. Ces entretiens ont été organisés par le cardinal George Pell lui-même, révèle le quotidien du Saint-Siège News Va.
Les scandales pédophiles au sein du monde clérical sont, il va s’en dire, des abominations. Le pasteur agresse la brebis ! Cependant, les médias mainstream et le monde hollywoodien les montent en épingle alors que, d’une part, la majorité des actes pédophiles recensés dans le monde sont commis en dehors du contexte ecclésial. Et que d’autre part, cette augmentation des abus sur mineurs, d’agressions sexuelles et viols, certains ayant entraîné le suicide des victimes, n’est pas exclusive au monde clérical. Tous les milieux, scolaire, politique, familial, social, religieux, tous les pays occidentaux, sont touchés par cette escalade d’actes pédophiles.
Par exemple, en Grande-Bretagne, le chef de la police du comté du Norfolk, Simon Bailey, en charge de coordonner toutes les enquêtes de pédophilie d’Angleterre et du Pays de Galles., s’exprimait en 2015 ainsi : « Cette année, je m’attends à recevoir 116 000 rapports sur des actes de pédophilie, ce qui serait une augmentation de 71% par rapport à 2012. » Hommes politiques et membres de la radio et de la télévision étant les premiers suspects. On parle même d’un réseau de pédophiles au sein du Parlement à Westminster.
Ces scandales pédophiles sont une horreur et mettent en relief la décadence actuelle et le manque de repères moraux des dernières générations. La libération sexuelle des années 60, suivie par la dépénalisation de l’avortement, l’enseignement technique, immoral et amoral de la sexualité à l’école, la banalisation de la pornographie dans les films et les images publicitaires, l’apostasie collective après Vatican II des nations autrefois chrétiennes, aujourd’hui l’enfant-objet des Lgbt, et bien d’autres facteurs de déconstruction de la société, en un mot une culture de mort à tous les échelons de la vie de l’enfant et de l’adulte, ont comme conséquences le manque de respect de l’enfant lui-même devenu objet à désir d’adultes dépravés. Et tant que notre société banalisera toutes les perversions sexuelles, protégera l’avortement et l’euthanasie, approuvera l’utérus en location, au nom d’une liberté totale, la pédophilie continuera à frapper des bambins impuissants à se défendre.
Francesca de Villasmundo
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