Dans une conférence de presse mémorable, faite le 15 juin 1988 à Ecône, à la veille des sacres des 4 évêques de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X, mgr Lefebvre, l’évêque défenseur de la Tradition catholique au sein d’une hiérarchie ecclésiastique et d’un monde catholique conquis aux idées révolutionnaires, au triptyque « Liberté-Egalité-Fraternité », rappelait une conversation qu’il avait eue avec le cardinal Ratzinger, à l’époque Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au sujet de la nouvelle « Eglise conciliaire » :
« Le cardinal (Ratzinger) m’a répété plusieurs fois : « Monseigneur, il n’y a qu’une Église, il ne peut pas y avoir une Église parallèle. » Je lui ai dit : « Éminence ce n’est pas nous qui faisons une Église parallèle puisque nous continuons l’Église de toujours, c’est vous qui faites l’Église parallèle en ayant inventé l’Église du Concile, celle que le cardinal Benelli a appelé l’Église conciliaire, c’est vous qui avez inventé une église nouvelle, pas nous, c’est vous qui avez fait de nouveaux catéchismes, de nouveaux sacrements, une nouvelle messe, une nouvelle liturgie, ce n’est pas nous. Nous, nous continuons ce qui a été fait auparavant. Ce n’est pas nous qui faisons une nouvelle Église. «
A cette nouvelle Église conciliaire il faut, en plus de nouveaux sacrements, d’une nouvelle liturgie, d’une nouvelle messe, d’un nouveau droit canon, etc., une « tradition », des coutumes… Coutumes jeunes, sans doute, en rupture avec la Tradition millénaire de l’Église catholique, mais qui ancrent cette « Église parallèle » dans l’esprit de Vatican II, lui donnent une consistance historique pour l’avenir, et surtout une force de loi. La coutume n’est-elle pas une des sources du droit ?
Ainsi, depuis 50 ans et l’avènement conciliaire, des nouvelles pratiques ont vu le jour, particulièrement dans le domaine de l’œcuménisme, qui aujourd’hui sont devenues des « coutumes ». C’est le Vatican lui-même qui le dit !
Le quotidien en ligne du Vatican, News Va, rapporte donc qu’il est « une coutume à la veille de la fête des saints Pierre et Paul, patrons de l’Église romaine, » qu’« une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople [soit] présente à Rome pour témoigner de l’amitié et de la proximité de l’Église orthodoxe avec l’Église catholique.Le Pape François a reçu ce mardi 28 juin 2016 ses membres dans la matinée. » !
L’article continue le compte-rendu de cette visite, « coutume » conciliaire au profit de l’œcuménisme conciliaire :
« Si, comme catholiques et orthodoxes, nous voulons proclamer ensemble les merveilles de la miséricorde de Dieu au monde entier, nous ne pouvons pas conserver entre nous des sentiments et des comportements de rivalité, de défiance et de rancœur » a notamment souligné François, replaçant cette fêtes des Apôtres dans le contexte de l’année jubilaire consacrée à la miséricorde.
Cette année, en effet, cette fête de l’Église de Rome est marquée du sceau de la miséricorde dont les apôtres Pierre et Paul, tous deux pécheurs, ont fait l’expérience. Suivant leur exemple, « l’Église, composée de pécheurs mais rachetés grâce au baptême, a continué au cours de l’histoire à proclamer la même annonce de la miséricorde divine » a déclaré le Pape. » Pour terminer avec cette autre nouvelle « tradition » conciliaire qui consiste à proclamer, et ce sont les paroles du pape argentin : un « futur vers lequel l’Esprit Saint nous guide », un futur qui ne signifie pas « uniformité » mais « communion dans le respect des diversités légitimes. »
En clair, le pape François a, de nouveau, toute à l’imitation de son illustre prédécesseur, Jean-Paul II, le pape de la scandaleuse réunion œcuménique d’Assise, véritable blasphème contre le premier commandement divin, professé l’axiome conciliaire : laissons de côté la doctrine pour construire l’unité du « peuple de Dieu » !
Quoi d’étonnant d’ailleurs qu’un tel discours chez un pur produit conciliaire comme François l’argentin ! C’est le nouvel œcuménisme enseigné par cette nouvelle « Église conciliaire » qui en 50 ans a institué des coutumes pour mieux imposer sa loi novatrice au monde catholique, trompé par des pasteurs, loups déguisés en agneaux, envoûtés par le monde séculier et des idéaux… pas très catholiques !
Francesca de Villasmundo
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