Jusqu’au bout, ces élections législatives auront été faites de rebondissement. Même le résultat du second tour n’est pas celui qui pouvait être prédit au soir du premier tour.
Entre un taux d’abstention record et un revirement de dernière minute d’une fraction des électeurs, les certitudes des commentateurs politiques auront été remises au placard.
Au final, Emmanuel Macron peut compter sur une majorité confortable à l’Assemblée nationale mais néanmoins très nettement inférieure au tsunami annoncé. Précision utile : Richard Ferrand et M. de Sarnez, les candidats LREM empêtrés dans des affaires, ne s’en trouvent pas pénalisés et sont réélus.
Najat Vallaud-Belkacem et Myriam El-Khomri, les deux ex-ministres de François Hollande, perdent bien leur députation, mais Manuel Valls, ex-premier ministre de ce même Hollande, est élu sur le fil. Le PS est à terre. Cambadélis a jeté l’éponge hier soir et abandonne sa place de secrétaire général du parti qui ressemble au radeau de la méduse.
Jean-Luc Mélenchon s’en sort bien personnellement et son parti La France Insoumise, en s’alliant avec le Parti Communiste, forme un groupe parlementaire quasiment aussi important que celui du PS en décomposition. Mais on est loin du « grand soir ». Et pour continuer à exister, Mélenchon n’aura d’autre choix que d’occuper régulièrement la rue contre le nouveau gouvernement.
Chez Les Républicains, la défaite est moins grave que prévue. Le très sioniste Claude Goasguen l’a emporté contre toute attente. Par contre, NKM reste au tapis. Mais l’éclatement du parti est déjà annoncé. D’un côté, il y a le clan du franc-maçon Thierry Solère, rassemblant les élus LR souhaitant collaborer avec Macron. De l’autre côté, il y a le clan du franc-maçon Baroin qui veut réaliser un travail d’opposition. Ajoutez aux difficultés la nécessité de se choisir un nouveau chef dans cette situation !
Le PCD est chaos. Son chef de file Jean-Frédéric Poisson n’est plus député. C’est la traversée du désert qui commence.
Jacques Bompard, maire d’Orange et président de la Ligue du Sud, est réélu de justesse, après une guerre fratricide avec le FN.
Le Front National emporte huit députés. C’est plus que les deux sortants. Mais c’est infiniment moins que la vague Bleu Marine qui devait s’emparer de l’Assemblée nationale. Rappelons-nous qu’il y a encore trois ou quatre mois, les ambitions de Marine Le Pen étaient d’envoyer une centaine de députés FN au parlement… Ambitions revues à la baisse au soir du premier tour de la présidentielle : les plus optimistes évoquaient entre 25 et 30 députés en juin. Après le second tour de la présidentielle, seuls les plus aveugles rêvaient encore d’un groupe parlementaire de quinze députés FN.
Avec huit députés, le FN limite la casse. Mais à lire les noms des huit élus, il y a de quoi s’interroger : un franc-maçon et deux représentants du lobby homosexuel sur huit élus… Tout ça pour ça !
Autre question : que vont faire Marine Le Pen et Louis Aliot ? Vont-ils réellement démissionner tous deux du Parlement européen pour siéger à l’Assemblée nationale ?
Enfin, au FN aussi, la guerre des clans est en marche. L’été risque d’être très animé !
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