La lecture du « De Regno » de saint Thomas d’Aquin est d’une brûlante actualité et, en parcourant cet ouvrage de l’Aquinate (XIII° siècle !), on a le sentiment qu’il a écrit cet opuscule pour… aujourd’hui.
Quel que soit en effet le sujet dont il traite – de façon magistrale -, nous sommes stupéfaits de la prudence de ces analyses. Aussi explorons quelques lignes de notre auteur :
« Ceux qui ambitionnent davantage de régir que de servir (plus præesse quam prodesse), paralysent tout essor chez leurs sujets ; toute excellence en ces derniers les rend suspects d’attenter à leur inique domination : le tyran soupçonne davantage les bons que les méchants, et toujours la vertu d’autrui lui paraît redoutable.
En conséquence ces tyrans s’appliquent à étouffer chez leurs sujets toute vertu, pouvant être source de magnanimité, et de réaction contre leur injuste domination.
Ils s’efforcent d’empêcher l’affermissement de tout lien d’amitié entre ces sujets, ainsi que les avantages mutuels de la paix, afin que, la confiance mutuelle étant détruite, aucun complot ne puisse se tramer contre leur pouvoir.
Dans ce but, les tyrans sèment la discorde entre les sujets et l’entretiennent lorsqu’elle naît ; enfin ils empêchent tout ce qui concourt à resserrer les liens entre les hommes, comme les noces, les banquets et, plus généralement, tout ce qui engendre habituellement l’intimité et la confiance.
Les tyrans s’appliquent aussi à empêcher leurs sujets à devenir riches ou puissants, car, soupçonnant en eux la même malice qu’ils sentent en eux-mêmes, ils craignent de voir cette puissance et ces richesses de leurs sujets tourner à leur propre détriment, de la même manière dont ils s’en servent eux- mêmes pour nuire à autrui. » (De Regno, Livre Premier)
A la lumière de ces lignes (les exemples ci-dessous ne sont pas exhaustifs…),
– mettez des noms (Schwab et son ambition du Great Reset ; le Dr Alexandre et l’intelligence artificielle, Attali et les hommes-objets ‘immortels’)
– considérez les décisions prises par les gouvernements (confinements, couvre-feu, masques, passe sanitaire etc.) ou envisagées (suppression de la propriété privée par exemple, passe vaccinal) depuis le début de la « plan-démie » du Covid-19,
– et les conséquences sociales (inimitiés dans les relations, oppositions familiales, dans le travail etc.) de ces décisions.
Réfléchissez un peu à tout cela… et vous verrez combien saint Thomas voyait de haut les conséquences de la cupidité des tyrans, agissant non pour le bien commun mais pour leurs petits intérêts, grossiers et cupides.
Faut-il éliminer le tyran ? Saint Thomas n’élude pas la question du tyrannicide dans cet opuscule. Allez voir ce qu’il en dit ! Le commentateur (R.P. Rulleau) note que « les dictatures tyranniques les plus récentes (Hitler, Staline) ne se sont pas établies et maintenues sans l’assentiment d’une large part de la population. »
Concrètement, par qui l’actuel président français a-t-il été élu ? Remontez en 2017 et voyez la belle ville bourgeoise de Versailles par exemple. Pour qui ces « cathos bon teint » ont-ils voté ? Qu’ils ne pleurent pas alors…
HAUT LES CŒURS ! Il y a une justice, parfois ici-bas, toujours dans l’au-delà : tous les tyrans finissent, tôt ou tard, par périr. Telle est la loi humaine, et divine aussi.
Ne pouvant citer tout de ce riche ouvrage de saint Thomas, je vous en recommande la lecture. Le livre est à posséder dans une bibliothèque familiale. Un livre de chevet pour les pères de famille qui doivent être des chefs !
Martin Dalbanne, 31 décembre 2021
De Regno – Saint Thomas d’Aquin
Traduction, notes et annexes par le R.P. Bernard Rulleau
Éditions CIVITAS – 15 € – 175 pages
Source : Billets d’humer de Martin Dalbanne
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