Bien que cardinal, Mgr Ravasi semble bien peu catholique. Après avoir participé en Argentine à un culte idolâtre intitulé « Pacha Mama » et salué la mémoire de David Bowie, homosexuel et transexuel revendiqué et icône de l’anti-culture, le Président du Conseil Pontifical de la Culture écrit aujourd’hui à ses « chers frères maçons » !
Cette lettre est un chef d’oeuvre de mauvaise foi et de double langage. Elle commence par une éloge à peine cachée de la Franc-maçonnerie :
« Anthropocentrisme et spiritualisme sont donc deux chemins assez balisés dans une carte très variable et mouvante que nous ne sommes pas en mesure d’ébaucher avec rigueur. […] Il est en effet évident que la maçonnerie a assumé des modèles chrétiens, et même liturgiques. Nous ne devons pas oublier, par exemple, qu’au XVIIe siècle, de nombreuses loges anglaises recrutaient leurs membres et leurs maîtres dans le clergé anglican, tant, il est vrai que l’une des premières et fondamentales «constitutions» maçonniques a été écrite par le pasteur presbytérien James Anderson, mort en 1739. On y affirmait, entre autres choses, qu’un adepte «ne sera jamais un athée stupide ou un libertin irréligieux», même si le credo proposé à la fin était le plus vague possible, «celui d’une religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord». »
Toutefois le cardinal ne peut in fine que constater que l’appartenance à la Secte est formellement interdite à tout chrétien :
« En effet, le 28 avril 1738 le pape Clément XII, le florentin Lorenzo Corsini, promulgua le premier document explicite sur la franc-maçonnerie, la Lettre apostolique In eminenti apostolatus specula, dans laquelle il déclarait «se devoir de condamner et d’interdire… les Sociétés précitées, Unions, Réunions, Rencontres, Agrégations ou conventicules de Francs-maçons, ou tout autre nom qu’on leur donne». Une condamnation répétée par les papes suivants, de Benoît XIV jusqu’à Pie IX et Léon XIII, qui affirmmait l’incompatibilité entre l’appartenance à l’Eglise catholique et l’obéissance maçonnique. Lapidaire était le Code de droit Canonique de 1917, dont le canon 2335 récitait: «Ceux qui sont inscrits à la secte maçonnique ou d’autres associations du même genre qui complotent contre l’Eglise ou les autorités Civilss légitimes, encourent ipso facto l’excommunication réservée simpliciter au Saint-Siège». »
Chose très intéressante et significative que relève le cardinal, c’est le « saint » conciliaire Jean-Paul II qui dans son nouveau code de droit canon de 1983, se refusa à rappeler la condamnation dans le texte lui-même, le faisant par une note explicative qualques temps plus tard par le truchement du cardinal Ratzinger…qui lui-même une fois pape, fit Ravasi cardinal !
« Le nouveau Code de 1983 tempèrera la formule, évitant la référence explicite à la franc-maçonnerie, conservant la substance de la peine, quoique destinée de façon plus générique, à «celui qui donne son nom à une association qui complote contre l’Eglise» (Canon 1374). Mais le texte eccésial le plus détaillé sur l’inconciliabilité entre l’adhésion à l’Eglise catholique et la franc-maçonnerie est la Declaratio de associationibus massonicci, émise par la Congrégation vaticane pour la doctrine de la Foi, le 26 Novembre 1983, sous la signature du Préfet d’alors le cardinal Joseph Ratzinger (6). Elle précisait justement la valeur de l’assertion du Nouveau Code de droit Canonique, réitérant que restait «inchangé le jugement de l’Église envers les associations maçonniques, parce que leurs principes ont toujours été considérés inconciliables avec la doctrine de l’Église, raison pour laquelle il restait interdit de s’y inscrire». »
Et de continuer dans cette voix de l’ouverture prônée par plusieurs épiscopats principalement européens :
« Ces diverses déclarations d’incompatibilité entre les deux appartenances, à l’Eglise et à la franc-maçonnerie, n’empêchent cependant pas le dialogue, comme l’indique explicitement le document des évêques allemands qui déjà à l’époque énumérait les domaines spécifiques de confrontation, comme la dimension communautaire, la bienfaisance, la lutte contre le matérialisme, la dignité humaine, la connaissance réciproque. »
Méthode habituelle du libéral et du moderniste, qui ne pouvant affronter un principe, va agir contre celui-ci par des actes pratiques. Ce que déteste notre cardinal, c’est justement, par exemple, l’article que vous êtes entrain de lire :
« On doit également surmonter cette attitude de certains milieux catholiques intégristes, lesquels – pour frapper certains membres de la hiérarchie de l’Eglise qui n’ont pas l’heur de leur plaire – recouraient à l’arme de l’accusation apodictique d’une appartenance maçonnique. »
Serait-ce votre cas éminence ? Ou doit-t-on dire vénérable frère ? Car une chose est bien certaine, c’est que si beaucoup de prélats conciliaires ne sont pas formellement Franc-maçons, ils agissent en tout cas comme s’ils l’étaient…Mais il est vrai que pour quelqu’un qui chante les louanges d’un travesti promoteur de la culture de mort et qui participe à un culte idolâtre, l’appartenance à la Franc-maçonnerie ne devrait pas poser de problème…
Xavier Celtillos
Texte de la lettre parue sur le site du Grand Orient d’Italie
Chers frères maçons,
J’ai lu il y a quelque temps dans un magazine américain que la bibliographie internationale sur la franc-maçonnerie dépasse cent mille titres. À cet intérêt contribuent certainement l’aura de secret et de mystère qui, plus ou moins à raison, enveloppent dans une sorte de nébuleuse les différents «obédiances» et «rites» maçonniques, sans parler de la genèse elle-même, qui selon l’historienne anglaise Frances Yates, «est l’une des questions les plus débattues et controversées dans le domaine de la recherche historique» (curieusement son essai était consacré aux « Lumières » des Rose-Croix).
Nous ne voulons évidemment pas pénétrer dans cet archipel des «loges», de l’ «Orient», des «arts» (?) «affiliations» et dénominations, dont l’histoire souvent se confond – pour le meilleur ou pour le pire – avec celle politique de nombreuses nations (pensez, par exemple, à l’Uruguay où j’ai participé récemment à différents dialogues avec des représentants de la société et de la culture de tradition maçonnique), de même qu’il n’est pas possible de tracer les lignes de démarcation entre l’authentique, le faux, le dégénéré, ou la para-franc-maçonnerie et les différents milieux ésoteriques ou théosophiques.
Il est également ardu de dessiner une carte de l’idéologie qui régit un univers aussi fragmenté, pour lequel on peut peut-être parler d’horizon et de méthode plutôt que d’un système doctrinal codifié.
Au sein de ce domaine fluide, on rencontre toutefois certains carrefours assez marqués, comme une anthropologie fondée sur la liberté de conscience et d’intellect et sur l’égalité des droits, et un déisme qui reconnaît l’existence de Dieu, laissant toutefois mobiles les définitions de son identité. Anthropocentrisme et spiritualisme sont donc deux chemins assez balisés dans une carte très variable et mouvante que nous ne sommes pas en mesure d’ébaucher avec rigueur.
Nous, cependant, nous nous contentons simplement de signaler un petit livre intéressant qui a un but très circonscrit, définir la relation entre la franc-maçonnerie et l’Eglise catholique. Entendons-nous tout de suite: il ne s’agit pas d’une analyse historique de cette relation, ni d’une éventuelle contamination entre les deux parties. Il est en effet évident que la maçonnerie a assumé des modèles chrétiens, et même liturgiques. Nous ne devons pas oublier, par exemple, qu’au XVIIe siècle, de nombreuses loges anglaises recrutaient leurs membres et leurs maîtres dans le clergé anglican, tant, il est vrai que l’une des premières et fondamentales «constitutions» maçonniques a été écrite par le pasteur presbytérien James Anderson, mort en 1739. On y affirmait, entre autres choses, qu’un adepte «ne sera jamais un athée stupide ou un libertin irréligieux», même si le credo proposé à la fin était le plus vague possible, «celui d’une religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord».
L’oscillation des contacts entre l’Eglise catholique et la franc-maçonnerie a connu des mouvements très variés, atteignant même l’hostilité ouverte, marquée par l’anticléricalisme d’un côté et les excommunications de l’autre.
En effet, le 28 avril 1738 le pape Clément XII, le florentin Lorenzo Corsini, promulgua le premier document explicite sur la franc-maçonnerie, la Lettre apostolique In eminenti apostolatus specula, dans laquelle il déclarait «se devoir de condamner et d’interdire… les Sociétés précitées, Unions, Réunions, Rencontres, Agrégations ou conventicules de Francs-maçons, ou tout autre nom qu’on leur donne». Une condamnation répétée par les papes suivants, de Benoît XIV jusqu’à Pie IX et Léon XIII, qui affirmmait l’incompatibilité entre l’appartenance à l’Eglise catholique et l’obéissance maçonnique. Lapidaire était le Code de droit Canonique de 1917, dont le canon 2335 récitait: «Ceux qui sont inscrits à la secte maçonnique ou d’autres associations du même genre qui complotent contre l’Eglise ou les autorités Civilss légitimes, encourent ipso facto l’excommunication réservée simpliciter au Saint-Siège».
Le nouveau Code de 1983 tempèrera la formule, évitant la référence explicite à la franc-maçonnerie, conservant la substance de la peine, quoique destinée de façon plus générique, à «celui qui donne son nom à une association qui complote contre l’Eglise» (Canon 1374). Mais le texte eccésial le plus détaillé sur l’inconciliabilité entre l’adhésion à l’Eglise catholique et la franc-maçonnerie est la Declaratio de associationibus massonicci, émise par la Congrégation vaticane pour la doctrine de la Foi, le 26 Novembre 1983, sous la signature du Préfet d’alors le cardinal Joseph Ratzinger (6). Elle précisait justement la valeur de l’assertion du Nouveau Code de droit Canonique, réitérant que restait «inchangé le jugement de l’Église envers les associations maçonniques, parce que leurs principes ont toujours été considérés inconciliables avec la doctrine de l’Église, raison pour laquelle il restait interdit de s’y inscrire».
Le petit livre auquel nous nous référons maintenant est intéressant, parce qu’il inclut – en plus d’une introduction du Préfet de la Congrégation le Cardinal Gerhard Müller – deux articles de commentaires à cette Declaratio, publiés à l’époque par « l’Osservatore Romano » et par « La Civiltà Cattolica », deux documents d’autant d’épiscopats locaux, la Conférence épiscopale allemande (1980) et celle des Philippines (2003). Il s’agit de textes significatifs, car ils abordent les raisons théoriques et pratiques de l’inconciliabilité entre la maçonnerie et le catholicisme, comme les concepts de vérité, de religion, de Dieu, de l’homme et du monde, la spiritualité, l’éthique, les rituels, la tolérance.
La méthode adoptée par les évêques philippins qui articulent leur discours à travers trois trajectoires (celle historique, celle plus explicitement doctrinale et celle des orientations pastorales) est particulièrement significative.
Le tout est rythmé selon le genre catechétique des questions-réponses: il y en a 47, et elles permettent également d’entrer dans les détails, comme la cérémonie d’initiation, les symboles, l’utilisation de la Bible, la relation avec les autres religions, le serment de fraternité, les grades hiérarchiques et ainsi de suite (ndt: ce passage témoignerait-il de la part du cardinal Ravasi d’une connaissance de l’intérieur? C’est à peine une question…).
Ces diverses déclarations d’incompatibilité entre les deux appartenances, à l’Eglise et à la franc-maçonnerie, n’empêchent cependant pas le dialogue, comme l’indique explicitement le document des évêques allemands qui déjà à l’époque énumérait les domaines spécifiques de confrontation, comme la dimension communautaire, la bienfaisance, la lutte contre le matérialisme, la dignité humaine, la connaissance réciproque. On doit également surmonter cette attitude de certains milieux catholiques intégristes, lesquels – pour frapper certains membres de la hiérarchie de l’Eglise qui n’ont pas l’heur de leur plaire – recouraient à l’arme de l’accusation apodictique d’une appartenance maçonnique.
En conclusion, comme l’écrivaient déjà les évêques d’Allemagne, il faut aller au-delà de l’hostilité, des outrages, des préjugés réciproques, parce que «par rapport aux siècles passés, le ton, le niveau et la manière de manifester les différences, ont changé et se sont améliorés, bien que celles-ci perdurent clairement».
Sources : Il Sole 24 Ore/Tradution de Benoit-et-moi/La Porte Latine du 16 février 2016
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