Le 5 septembre à Los Angeles, l’archevêque Paglia, nouveau président de l’Académie pontificale pour la vie fondée par le Pr Lejeune a déclaré que l’académie devait élargir son champ d’action et accueillir des « experts » non chrétiens ; ceci ayant déjà été effectué par la nomination d’un certain nombre de personnages notoirement opposés à la doctrine traditionnelle de l’Église.
Rappelons d’abord que Paglia aux ordres du pape a détruit l’Académie de la vie du Professeur Lejeune en destituant tous ses membres et la reconstituant avec des hommes à lui. Même scénario pour l’Institut pour la famille de Jean-Paul II.
Vincenzo Paglia, âgé de 74 ans, ami personnel du pape a prononcé son discours à Loyola Marymount, une université privée jésuite de Los Angeles. Après avoir présenté la lettre du pontife Humana Communitas du 6 janvier, le prélat a expliqué que François souhaitait que l’Académie pour la vie et l’Institut Jean-Paul II, dont Paglia est le grand chancelier, travaillent «plus largement».
Le long texte de Humana communitas est très intéressant ; la première partie soulève les difficultés de l’évangélisation dans le monde actuel, rappelle les positions traditionnelles de l’Eglise et va jusqu’à rendre hommage au professeur Lejeune. La solution, quelle est-elle ? « Le temps est venu de stimuler une nouvelle vision pour un humanisme fraternel et solidaire des individus et des peuples. » « Tous les chemins mènent à l’homme » ; ces mots rappelant le fameux discours de Paul VI à l’ONU : « Nous avons le culte de l’homme ». Or le premier Commandement donné à Moïse et à l’Église est le suivant : « Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout ». « Dieu premier servi disait Jeanne d’Arc ».
Voilà ce qu’en fait Paglia qui a également précisé que le pape voulait que soit « élargies les horizons de l’Eglise » :
«L’Académie en particulier doit devenir de plus en plus un lieu de rencontre et de dialogue compétent et respectueux entre experts, y compris ceux d’autres traditions religieuses, ainsi que les défenseurs de la vision du monde que l’Académie doit mieux connaître pour élargir ses horizons…». «Notre dialogue avec d’autres qui ne partagent pas notre compréhension de l’amour fécond de Dieu et de la nature de la famille humaine et de ses défis, ne signifie pas que nous abandonnons l’orthodoxie catholique. »
Comme dit un de mes amis, ce sont « paroles verbales » qui mettent en pleine confusion les esprits qui réfléchissent un peu en prétendant concilier les contraires. Si nous voulons élargir nos horizons à d’autres religions, celles-ci ne le feront certainement pas en faveur du catholicisme.
Mais Paglia continue reprenant quelques citations du pape :
«Nous devons également préciser que le pape souhaite que l’Académie et l’Institut élargisse son champ de réflexion et ne se limite pas à traiter des « situations spécifiques de conflits éthiques, sociaux ou juridiques ».Une anthropologie qui pose les bases pratiques et théoriques d’un « comportement conforme à la dignité de la personne humaine » et s’assure qu’elle dispose des outils nécessaires pour examiner de manière critique « la théorie et la pratique de la science et de la technologie lorsqu’elles interagissent avec la vie, sa signification et sa valeur », a-t-il déclaré. Très bonnes intentions certes ; mais le pire arrive.
Le projet d’envergure envisagé par le pape François et Paglia est un rejet des normes absolues concernant la vie humaine et une redéfinition de ce que cela signifie.« [Francois] nous avertit qu’il est risqué de considérer la vie humaine d’une manière qui la détache de l’expérience et la réduit à la biologie ou à un universel abstrait, séparée des relations et de l’histoire», a déclaré Paglia. Alors, que faire ?
« Le terme « vie » doit plutôt être redéfini, passant d’une conception abstraite à une dimension « personnelle » : la vie, ce sont des personnes, des hommes et des femmes, à la fois dans l’individualité de chaque personne et dans l’unité de la famille humaine. »
Ces mots semblent insignifiants et banaux. Or ils sous-entendent que la notion de vie humaine est évolutive selon chacun et qu’elle ne dépend plus de la morale traditionnelle voire commune. Chacun en aura la « conception personnelle » qu’il voudra et se fera dans un pur relativisme et en plein subjectivisme ; voilà qui nous mène directement à l’avortement, la PMA, le droit au suicide assisté, voire au suicide et au meurtre ; chacun ayant droit à sa « dimension personnelle » de la notion de vie. Pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre.
Jean-Pierre DICKES
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