Tchad – La mesure d’interdiction du port de la burqa et du voile intégral cachant le visage est prise pour des raisons de sécurité après le double attentat-suicide qui a fait 33 morts lundi à N’Djamena, a annoncé mercredi le Premier ministre Kalzeube Pahimi Deubet.
Cette annonce a été faite par le chef du gouvernement aux leaders des différentes communautés religieuses à la veille du début du ramadan : « Le port de la burqa doit cesser immédiatement à compter de ce jour, non seulement dans les lieux publics et les écoles mais sur toute l’étendue du territoire ».
« Le port de la burqa, ou tout autre système de port de turban où on ne voit que les yeux, ce camouflage est désormais interdit », a-t-il ajouté, demandant aux chefs religieux de relayer le message dans leurs « prêches », dans toutes les mosquées.
Pour les récalcitrants, il prévient : « des instructions ont été données aux services de sécurité d’entrer dans les marchés et de ramasser toutes les burqas qui y sont vendues et de les bruler ». Il a prévenu que « tous ceux qui refusent d’obtempérer et qui se hasarderaient à braver la mesure en portant la burqa doivent être arrêtés, jugés en référé et condamnés ».
Cette décision est un grand tournant pour le Tchad qui est un pays majoritairement musulman. Comme quoi « blesse-toi dans la langue pour savoir le goût du sang » dit une maxime africaine. Deux attaques simultanées contre le commissariat central et l’école de police de N’Djamena ont fait au moins 33 morts et une centaine de blessés lundi, une première dans la capitale tchadienne. Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !