« La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion (car c’en est une) de l’homme qui se fait Dieu. […] sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme. »
Un culte anthropocentrique qui a réduit la doctrine, les sacrements, la liturgie, le droit canon, à la hauteur de la misère de l’homme, de ses passions débridées et ses paresses innées, -faire le bien que demandent Dieu et le salut éternel nécessite un effort qui répugne à l’homme moderne. Un culte de l’homme qui culmine aujourd’hui avec le pontificat bergoglien, où plus rien de sacré ne résiste aux choix égoïstes de l’individu post-concile : et la culture du choix, caractéristique de la non-civilisation post-moderne, fait son entrée fracassante dans les palais apostoliques du Vatican et ceux épiscopaux du monde germain.
Après le délétère synode pour l’Amazonie, théâtre régional factice d’une véritable révolution globale et universelle menée par le staff du pape argentin et qui ne dit pas son nom, place à son pendant occidental, le synode allemand. Et à son ouverture aux déviances actuelles, mises à l’honneur et approuvées.
Ce « chemin synodal », car dans l’Eglise conciliaire on chemine, on marche, vers des utopiques lendemains de progrès humains et humanistes, ce mythe architecte d’un impossible et messianique paradis terrestre, s’est ouvert à Francfort samedi dernier. Le Deutsche Welle explique qu’il est promu par d’influents prélats progressistes, les mêmes qui tiraient les ficelles du synode pan-amazonien, et qu’il durera plusieurs mois, avec des débats et des réflexions qui impliqueront et les évêques locaux et des organisations confessionnelles laïques telle la Fédération des femmes catholiques allemandes (Kdfb) et le Comité central des catholiques allemands (ZdK). Le choix sélectif d’organisations à gauche toute démontre à lui seul l’imposture et l’hypocrisie des organisateurs d’un Synode qui se veut pour tous.
Ce synode engendre une opposition de l’aile conservatrice de l’Église conciliaire qui a, outre-Rhin, à sa tête le cardinal Müller, un moderniste qu’on se le dise ses propos passés et hétérodoxes sur la Vierge et la Transsubstantiation le prouvent assez.
Mais le cardinal Müller, tout conciliaire qu’il est, ayant approuvé et contribué à la révolution de Vatican II doctrinale, sacramentelle, liturgique, canonique, particulièrement lorsqu’il était préfet de la puissante Congrégation pour la Doctrine de la Foi, la courroie de transmission des innovations conciliaires, n’aime pas les choix bergogliens, ils vont trop loin et visiblement dans la destruction de la doctrine, un peu oui, beaucoup non. En somme c’est encore une affaire de culture du choix, mais aussi, reconnaissons-le leur à ces clercs conservateurs, une prise de conscience de la folie de l’anthropocentrisme et de sa logique mortifère : ils découvrent, mais un peu tard, qu’on ne peut s’ouvrir au monde moderne, plaire à l’homme, ce qui aujourd’hui signifie plaire à chaque individu–Roi et répondre favorablement à ses désirs individuels. Dans un éclair de lucidité, ils s’empressent de défendre la nécessité d’une doctrine immuable dans le temps et l’espace. Cette même doctrine immuable que le Concile a pourtant décidé qu’elle évoluerait pour que l’Eglise ouverte soit en phase avec les hommes de Notre Temps, ses mœurs, coutumes, vies contemporaines …
Et conclusion de cette affaire synodale allemande, le serpent conciliaire, pris dans ses propres contradictions et sa règle absolue, plaire à l’homme, se mort la queue !
Francesca de Villasmundo
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