C’est une leçon que ferait bien de méditer le ministre français de l’Intérieur Gérald Moussa Darmanin. Comme lui, le bourgmestre socialiste de Bruxelles a voulu interdire une activité « d’extrême droite », en l’occurrence un meeting en plein air organisé par le Vlaams Belang. Mais le résultat fut l’inverse de ce qu’escomptait l’élu socialiste. L’affaire a été très médiatisée. Le Conseil d’Etat, saisi par le Vlaams Belang, a cassé l’arrêté d’interdiction. La foule fut beaucoup plus nombreuse que ce que le VB aurait pu espérer sans cette controverse. Et toutes les télévisions du pays ont couvert l’événement. Ce qui s’est passé en Belgique pourrait bien arriver prochainement en France. Tel un effet boomerang sur le nez de Darmanin.
Revenons à Bruxelles, où lundi après-midi, le meeting de protestation du Vlaams Belang a bien eu lieu à Bruxelles sur la place de l’Albertine, entre la gare centrale et la Grand’Place de Bruxelles. Environ trois mille personnes se sont rassemblées pour écouter les discours du président du parti Tom Van Grieken et des chefs de file du VB Chris Janssens et Barbara Pas respectivement président de groupe au Parlement flamand et à la Chambre. « Les gens en ont assez que leur voix ne soit pas entendue et que leurs préoccupations ne soient pas prises au sérieux. », a martelé le président du Vlaams Belang sous les acclamations. Le Vlaams Belang a également plaidé pour une démocratie plus directe à travers, entre autres, des référendums contraignants et une diminution du nombre de députés.
Tom Van Grieken, président du VB, a voyagé à la rencontre du peuple, d’Ostende à Bruxelles, en dix jours. « Je suis incroyablement heureux d’avoir fait cela », déclare le président du VB. « J’ai eu l’occasion d’écouter des gens de tous horizons. Des gens qui sont invariablement ignorés par l’élite politique. »
« POUR LES SOCIALISTES FRANCOPHONES, LE MONDE ENTIER EST AUTORISÉ À MANIFESTER QUOTIDIENNEMENT À BRUXELLES, MAIS LE PARTI LE PLUS POPULAIRE DE FLANDRE DOIT ÊTRE INTERDIT »
Le chef du groupe VB au Parlement flamand, Chris Janssens (notons tout de même qu’il s’agit d’un homosexuel qui a fait son coming-out, ce qui explique probablement en partie à quel point il est devenu difficile dans ce parti de défendre la famille traditionnelle et le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme), a donné le coup d’envoi du meeting en plein air. Il s’est d’abord moqué du bourgmestre bruxellois Philippe Close (PS) et de son interdiction ratée. « En Flandre aussi, nous sommes coincés avec un gouvernement composé de trois partis qui ont perdu les élections pendant quatre ans : N-VA, CD&V et Open Vld. »
Barbara Pas, chef du groupe VB à la Chambre des députés, s’est également adressée au public. Elle a également dénoncé l’interdiction initiale du maire Close et a regretté l’administration socialiste de la capitale. Selon Barbara Pas, la confiance de la population dans les dirigeants politiques est plus faible que jamais. « Et à juste titre », dit-elle. « Et donc la clique gouvernementale de De Croo a décidé de prendre des mesures drastiques. Pas en écoutant la voix du peuple. Pas en donnant au Flamand la politique de droite qu’il a choisie. Ce gouvernement ne vous écoute pas. Il se moque de vous ! »
« SI NOUS SOMMES ICI AUJOURD’HUI, C’EST POUR TOUS LES FLAMANDS QUI NE SONT PAS ENTENDUS PAR LE GANG DE DE CROO »
Tom Van Grieken a été accueilli par des applaudissements à son arrivée place de l’Albertine. Van Grieken a souligné que « les problèmes auxquels l’élite politique est confrontée ne sont pas les problèmes auxquels sont confrontés les Flamands ordinaires ». « L’élite politique est occupée à faire en sorte que le monde entier se sente chez lui en Flandre, mais ils se fichent complètement du fait que les Flamands ne se sentent plus chez eux. » « Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est pour tous les Flamands qui ne sont pas entendus par le gang de De Croo. Pour nous, tous ces gens ne font pas partie d’une énième statistique sans âme ou de figures anonymes. Pour nous, tous ces personnages ont un visage humain et une histoire personnelle.»
Van Grieken a mis en avant un ensemble clair d’exigences. « Premièrement, nous voulons moins de politiciens et plus de démocratie », a-t-il déclaré. Le Vlaams Belang veut donc, entre autres, diviser par deux le nombre de parlementaires. Le président du Vlaams Belang réclame également des économies sur l’asile et la migration et une restauration de l’ordre et de la sécurité. « La facture de l’asile dépassera 1 milliard d’euros pour cette seule année », a déclaré le président du VB.
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