« Aimez beaucoup l’intelligence et la compréhension de la vérité. »
« Car il est nécessaire de bien comprendre pour croire véritablement : même s’il est encore plus nécessaire de croire pour bien comprendre. » Saint Augustin
Le numéro 121 de la revue Le Sel de la Terre des pères dominicains d’Avrillé vient de paraître. Cette revue, placée sous le patronage de Saint Thomas d’Aquin, propose chaque trimestre un numéro d’à peu près 180 pages de science religieuse, de culture chrétienne et de vie spirituelle.
Un éclairage pour faciliter la lecture de la Somme théologique de Saint Thomas
Après l’éditorial usuel, ce numéro s’ouvre avec un article d’Ecriture Sainte. Cette rubrique d’étude de la Bible revient fréquemment dans le Sel de la Terre. Le Père Emmanuel-Marie traite ici d’une parabole qui revient tous les ans au huitième dimanche après la Pentecôte et qu’il n’est pas aisée d’expliquer. En effet, dans ce passage tiré de l’Evangile de Saint Luc, nous voyons Notre-Seigneur, Roi de justice et exemple de toutes les vertus, louer la conduite d’un intendant malhonnête. N’y a-t-il pas là matière à contradiction ? S’appuyant sur les Pères de l’Eglise, Saint Thomas et les commentateurs traditionnels, le Père Emmanuel-Marie délie pour nous ce passage complexe.
Le Père Pierre-Marie continue dans ce numéro une série d’articles visant à faciliter et à éclairer la lecture de la Somme théologique de Saint Thomas. Ici est traité le passage où l’Aquinate s’interroge : Dieu est-il la cause finale de tout ? A l’heure de l’anthropocentrisme contemporain, cet article nous rappelle que « le Seigneur a tout fait pour lui-même » (Pr 16, 4). Dans cet article, en partie philosophique, l’auteur traite de la cause finale souvent niée par une certaine science contemporaine. Reprenant le schéma classique des articles de la Somme, et en compagnie de Saint Thomas, le Père Pierre-Marie s’attache à résoudre les objections et à nous dévoiler les richesses de la théologie. Le mérite de cet article est d’extraire la substantifique moëlle des écrits si riches du Docteur commun, qui ne sont pas toujours à la portée du lecteur peu au fait des sciences théologiques.
Le génocide vendéen du point de vue juridique
Dans la rubrique Civilisation chrétienne, le lecteur trouvera une relation détaillée et approfondie de l’ouvrage de Jacques Villemain : Génocide en Vendée, 1793-1794. Encore un article sur les guerres de Vendée, direz-vous. Oui et non. La nouveauté de ce travail est de considérer le génocide vendéen du point de vue juridique. Déjà soigneusement explorée par les historiens, cette époque est aujourd’hui analysée par un juriste. Grand spécialiste des questions de droit pénal international, Jacques Villemain s’interroge sur la pertinence juridique du terme « génocide » employé pour la première fois par Pierre Chaunu et surtout par Reynald Secher, fin connaisseur des guerres de Vendée. Le point de vue original du juriste est le bienvenu dans ce débat auparavant purement historique. Reprenant les termes juridiques contemporain, Jacques Villemain montre que se trouvent réunies les conditions nécessaires pour qualifier de génocidaires les exactions commises par les Bleus en Vendée dans les années 1790. Cette ample recension due à la plume concise de Michel de Valandrey présente très clairement le travail de Monsieur Villemain tout en émettant deux réserves sur l’ouvrage : la Ve République est-elle essentiellement différente de celle de 1793 ? Peut-on reprocher aux Vendéens leur clémence envers leurs ennemis ?
Un hommage mérité à l’écrivain et professeur d’histoire Monsieur Joël Morin récemment décédé
Par ailleurs, à l’occasion du décès de Monsieur Joël Morin, pilier du Sel de la Terre et professeur d’histoire durant de nombreuses années, le lecteur trouvera plusieurs textes visant à rendre un hommage mérité à notre ami et à susciter des vocations d’écrivains et de professeurs dévoués à la jeunesse, à la vérité et au Christ-Roi.
En fin d’ouvrage, vous trouverez une brève relation commentée de la réunion interreligieuse qui s’est tenue à Astana du 13 au 15 septembre dernier ainsi que plusieurs recensions d’ouvrages parus récemment. Parmi celles-ci, nous tenons à signaler la réédition d’un monument de la théologie spirituelle, à savoir Les Trois Ages de la vie intérieure du Père Réginald Garrigou-Lagrange, par les éditions Quentin-Moreau qui nous offrent, comme à l’accoutumée, un ouvrage d’une très grande qualité. Nous les remercions de tout cœur d’avoir réédité cet ouvrage qui, d’une manière très abordable, prodiguera de précieux conseils de vie spirituelle à tout un chacun.
Jean Brillac
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