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Le salafisme défie toujours plus la France et l’Europe

Les responsables musulmans français ont beau dénoncé un « amalgame », le troisième rapport de l’Institut Montaigne sur la croissance du salafisme leur donne amplement tord : quelques milliers salafistes dans les années 90, aujourd’hui ils sont quelques 50 000 adeptes déclarés, sans compter les autres donc. Un bond de 900 % !

L’Institut Montaigne, think tank libéral, est dirigé par le puissant homme d’affaires Henri de Castries et par le sociologue franco-tunisien Hakim El Karoui, ancien directeur chez Rothschild & Cie Banque, neveu de l’ex-premier ministre de Tunisie, Hamed Karoui, conseiller de l’ex-président de Tunisie Ben Alì. Ce curriculum vitae explique l’objectif de ce document publié le 10 septembre dernier. Tout en dressant un scanner de l’islam en France et de la montée du salafisme, il est un moyen pour les libéraux de l’Institut Montaigne d’imposer l’idée qu’il peut exister un islam à la française, un bon islam compatible avec « les valeurs de la République ».

Le rapport s’intitule « La fabrique de l’islamisme » et dénonce « la progression de l’idéologie islamiste chez les musulmans de France » grâce à « des usines de production de l’islamisme » (Frères musulmans en Égypte, wahhabisme en Arabie saoudite, « turco-islamisme en Turquie »…) et les réseaux sociaux. Cette idéologie islamiste s’opposerait à l’islam en tant que religion.

Le rapporteur El Karoui dit constater une « progression de l’idéologie islamiste » mais note toutefois que « les islamistes […] sont largement minoritaires ». Les salafistes – branche rigoriste de l’islam – « gagnent du terrain à l’intérieur de la communauté », surtout chez « les jeunes ». Selon lui, la France doit « se doter de moyens et de réseaux importants pour diffuser [un] contre-discours » aux thèses salafistes.

Pour Hakim El Karoui, l’enjeu est donc de réformer l’islam en France pour contrer cette influence de l’islamisme qui prendrait le dessus : « Comme on a des militants d’un côté, et qu’en face personne ne dit autre chose, ils ont une influence très au-delà de leurs sympathisants ». Il préconise donc la création d’une association musulmane pour l’Islam de France (AMIF). Cette institution serait en charge de la rémunération, la construction des lieux de culte, d’une taxe hallal, de la réorganisation des pèlerinages pour La Mecque, du travail théologique et de la lutte contre l’islamophobie et l’antisémitisme. Hakim El Karoui demande aussi que l’apprentissage de l’arabe soit relancé à l’école. En somme il veut « nationaliser » l’islam dans un pays qui prêche le laïcisme.

El Karoui, comme d’ailleurs le pape François, croit et espère en un nouvel islam progressiste. Mais celui n’existe pas ou alors il serait une négation de l’islam. L’islam, c’est celui qui ressort de « la fabrique de l’islamisme », c’est celui du Coran. L’islam a une dimension idéologique tout en étant universaliste, absolutiste et théocratique : toute société ou pays où les musulmans sont en force doit se plier à la loi religieuse coranique qui fait office de la loi politique et civile. C’est pourquoi l’islam qui croît dans les pays européen devient un danger pour la civilisation européenne et chrétienne !

La montée du salafisme en France et en Europe, ce n’est ni plus ni moins que la montée de l’islam tout court !

Francesca de Villasmundo

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