Quand le 6 juin au matin, on apprend la mort de Clément Méric dans une bagarre entre skineads et antifas, l’émotion est à son comble. En l’espace de quelques heures, chaque politique y va de son petit communiqué tandis que monsieur Valls condamne fermement cette agression demandant la dissolution de « groupuscules d’extrême-droite » mettant en cause : « une culture méthodiquement inculquée et entretenue par des groupes d’extrême droite ». Jean-Marc Ayrault demande à ce que le Sénat : « taille en pièce de façon démocratique ces groupuscules d’extrême-droite. » A ce moment-là, personne ne sait vraiment ce qui s’est passé mais qu’importe, le plus important était de porter des coups à certains groupes « d’extrême-droite ». Les groupes antifas, dans la journée, ont organisé des manifestations en hommage au martyr Clément Méric. Comme on le sait, la suite s’avère moins rose. Pourtant ce matin, personne ne condamne cette culture de l’extrême-gauche et ne demande la dissolution de groupuscules d’extrême-gauche.Cependant le tireur s’est attaqué à la démocratie non ? Le seul communiqué du Président de la République est révélateur. Il se contente de remercier l’efficacité des services de police sans faire aucune allusion à l’appartenance politique du tireur.
Ce matin, certains doivent vraiment l’avoir mauvaise… Mélenchon reste dans son silence. Comment pourrait-il en être autrement ? Les médias peuvent de nouveau travailler sereinement sans protection policière. Pourtant le 15 novembre, Libération écrivait « On préfère les méthodes des antifas, fussent-ils extrémistes ». Ça leur est revenu en plein figure, tel un boomerang. Peut-être que dorénavant, les journalistes de Libération seront plus prudents car un photographe a failli mourir. Mauvais réveil aussi pour la sénatrice Esther Benbassa qui twittait le 18 novembre : « Tirs a #Libe et menaces a #BFMTV. Ou allons-nous? Au secours. Peuple de gauche réveillons-nous. Ça craint. » En effet le peuple de gauche semble s’être réveillé ! Je crois que le réveil est dur pour tout le monde et chacun réfléchit au communiqué qu’il va sortir et qu’il va leur permettre de ne pas perdre la face…après tout ce n’était qu’un acte isolé d’un déséquilibré !
On ne dira jamais assez de ne pas réagir à chaud et d’attendre les conclusions. Après tout, personne ne savait qui était ce tireur. On n’avait à peine son signalement mais tout le monde a voulu en faire une affaire politique, une atteinte à la démocratie. Aujourd’hui, il va falloir assumer !
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