Au terme d’une longue crise politique, Elio Di Rupo, ex-président du PS belge, est devenu premier ministre. Il est donc aux commandes du 16, rue de la Loi depuis décembre 2011. Il se prépare donc à sa réélection lors des prochaines élections de mai. Les derniers sondages donnent le PS au plus bas en Wallonie depuis 2010 mais rien d’inquiétant ceci dit car il reste toujours le premier parti francophone. Les tenors du parti ne sont pas inquiets mais on assiste ces derniers temps à une opération de communication d’Elio Di Rupo qui s’apparente bien à une campagne déguisée.
N’importe qui suivant le premier ministre sur les réseaux sociaux peut se rendre compte tout de suite qu’il maîtrise totalement l’outil internet pour mieux faire passer son message. On peut le suivre dans tous ses déplacements et le voir en photo ici au côté du Roi, là en déplacement en France. Il n’hésite pas à mettre en avant les actions de son gouvernement. Il a le sens de la proximité avec une conversation hangout ou par twitter avec l’utilisation des mots-dièse ou haschtag. D’ailleurs pendant qu’il répond aux twittos, il tweete la photo de lui devant son ordi. Facile, peu coûteux mais efficace pour un politique qui veut se montrer proche de ses citoyens surtout que de l’autre côté il n’y a pas trop le pendant à part Didier Reynders du MR qui a une utilisation très drôle et en même temps communicante des réseaux sociaux. On le surnomme monsieur météo car il donne le temps du pays ou de la ville où il se déplace. Di Rupo, c’est le monsieur papillon et tout sourire. Quand il sort de la voiture, il n’hésite pas à faire un grand sourire aux journalistes avec un salut de la main. On est donc loin de l’homme politique se méfiant des médias ou prenant ses distances et d’ailleurs ces derniers n’hésitent pas à lui renvoyer l’ascenseur au point d’agacer ses adversaires politiques.
Je souhaite une belle fête à tous les amoureux! #SaintValentin Ik wens alle geliefden een prachtige Sint-Valentijn! pic.twitter.com/MYMq5Zkc87
— Elio Di Rupo (@eliodirupo) 14 Février 2014
Ainsi le mois dernier, une polémique avait éclaté. Elio Di Rupo avait fait son apparition dans une émission de la RTBF : « Sans chichis ». Rien que le nom donne tout de suite l’idée du ton de l’émission de divertissement au niveau peu élevé. Ainsi pendant 69 mn, les Belges ont pu découvrir les goûts de monsieur Di Rupo, des anecdotes amusantes…un exercice où bien sûr il excelle. Le voici donc qui se livre à ses citoyens en leur montrant qu’il n’est pas plus différent qu’un autre mais en se donnant un côté star. L’affaire avait fait remous au sein même de la RTBF mais aussi du côté du MR, qui l’a considéré comme un temps de parole en campagne électorale. Mais la CSA n’a pas sanctionné la chaîne. Dernièrement, dans le teaser d’une émission d’une chaîne flamande sur la vie privée des politiques, il n’hésite pas à paraître le dos nu en train de changer de chemise, une séquence qui a fait grand bruit. Di Rupo a tenu à s’expliquer en disant que la séquence a été filmée quand il était en train de changer de chemise entre deux cérémonies. Qu’importe, il se montre tel qu’il est. Encore un pas de plus vers une peopolisation. Dimanche, il ira accueillir en grande pompe à l’aéroport deux pandas venus de Chine et dont il a obtenu le prêt pour quinze ans.
Rien à dire, le premier ministre prépare bien sa réélection et il n’hésite pas à se montrer et à paraître à travers une stratégie de communication et de peopolisation qui ramène la politique à du paraître. Pourtant la situation de la Belgique est loin d’être brillante malgré les gages qu’elle veut bien donner. Il ne suffit pas de montrer qu’on est proche des gens ou une personne lambda, encore faut-il poser des actes concrets ! Mais dans ce monde médiatique et de l’image, pas sûr que ce soit cela qui passe le mieux pour se faire élire !
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !