Le politologue Thomas Guénolé a été viré de RMC, vendredi dernier, suite aux pressions du ministère de l’Intérieur. Il tenait sur la radio une chronique quotidienne dans Bourdin direct depuis mars 2015. Il lui est reproché sa chronique du 17 novembre sur les défaillances à la tête de la brigade d’intervention de la police judiciaire lors des attentats du 13 novembre à Paris: « les brigades d’intervention manquaient gravement d’hommes et de moyens » , « plusieurs policiers n’avaient ni gilets pare-balles lourds, ni casques lourds »,  « des failles dans les services de renseignement » et la « sécurité intérieure », « manque d’hommes et la pénurie d’équipement dans les unités anti-terroristes. »

Depuis un policier qui est intervenu au Bataclan a confirmé, sous couvert d’anonymat, que son unité était largement sous-armée face à des islamistes beaucoup mieux armés qu’eux.

Ci-dessous la vidéo de la chronique qui a été le prétexte au renvoi de Thomas Guénolé:

« C’est extraordinairement grave par rapport à la tradition française de la liberté de la presse (…). Nous sommes en plein état d’urgence. Dans un climat qui est déjà très fragile en termes de libertés individuelles de toute la population, puisque l’état d’urgence veut dire que le contrôle des juges sur les activités de la police est suspendu en grande partie et donc nous perdons une grande partie de nos protections contre l’arbitraire policier. Dans ces conditions-là que le ministère de l’Intérieur fasse pression sur un média parce qu’une chronique ne lui a pas plu, c’est extraordinairement grave », confie Thomas Guénolé.

« Manifestement il devient extraordinairement difficile d’avoir un regard critique sur les activités du ministère de l’Intérieur dans ce pays. J’ai été viré par RMC suite à des pressions du ministère de l’Intérieur qui a utilisé deux méthodes. Primo: le ministère de l’Intérieur et la police ont commencé à boycotter les plateaux de RMC parce que ma chronique ne leur avait pas plu, et deuxio: les sources policières habituelles des journalistes spécialisés de RMC se sont mis à se taire et ça, c’est un embargo. Boycott et embargo, dans les deux cas c’est une pression », poursuit-il.

Thomas Guénolé n’est pas le premier journaliste viré pour avoir critiqué la doxa offcielle du pouvoir. Il s’agit de s’extasier devant l’enquête qui a suivi les attentats, mais surtout de ne pas soulever les fautes qui, elles, ont conduit aux attentats.
Récemment, Philippe Verdier, directeur du service Météo sur France2 a lui aussi été renvoyé pour avoir écrit un livre dans lequel il contestait le dogme officiel du réchauffement climatique.

 

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