La question est : jusqu’où peut descendre Hollande au point de devoir réellement s’inquiéter quant à son avenir politique et celui de son parti ? Pourtant son parti continue de le soutenir en tentant de s’imposer aveuglément, même si pour cela il faut employer la force. On peut le constater dans un des derniers communiqués de David Assouline, porte-parole du Parti socialiste du 12 novembre : « En se faisant les porte-voix du procès en illégitimité du président de la République, M. Morin et M. Jacob confirment la stratégie de déstabilisation des institutions républicaines orchestrée par la droite et l’extrême droite depuis le début du quinquennat… Ne leur en déplaise, François Hollande est bien le président de la République démocratiquement élu pour cinq ans, et donc légitime. Et cette légitimité ne peut en aucun cas être contestée ni par des sondages ni par l’action, aussi virulente soit-elle, de quelques extrémistes… Le Parti socialiste appelle l’ensemble des partis républicains à se montrer davantage responsables en respectant le vote exprimé par la majorité des Français le 6 mai 2012 et, surtout, nos institutions démocratiques et républicaines, dans une période où certains essaient par tous les moyens de les déstabiliser. » Le message est donc clair : le peuple peut dire ce qu’il veut, il peut bien aller se faire voir et il n’est surtout pas question de se remettre en question.
Tout laisse à penser qu’Hollande ne compte pas du tout démissionner mais son parti ne lui en laisse pas le choix non plus. Par ce communiqué, ce dernier prouve bien qu’il considère qu’à travers Hollande, c’est la République qu’on attaque alors que c’est la politique du président qui amène ces mécontentements.
A mon avis, les sondages et les rapports des préfets sont truqués. D’un certain côté, le parti lie son destin et son avenir à Hollande. Il sait qu’il n’a pas trop le choix car une démission à quelques mois des municipales, serait suicidaire. C’est un véritable casse-tête car le mécontentement ne cesse de grandir d’autant que le gouvernement ne montre aucune volonté affichée de changer de cap. Il n’y a pas de remaniement en vue. De toute façon, cela ne changerait pas grand-chose puisque c’est Hollande qui est remis en question. Les socialistes oublient vite que leur majorité est plus que fragile à l’Assemblée et que leur président n’a pas bénéficié d’un large consensus de voix. Il n’est donc pas étonnant que les mois passant, sa marge de manœuvre est de plus en plus serrée. Heureusement pour Hollande que les Verts sont fidèles au poste, du moins au gouvernement !
Les jours passent et plus les signaux sont négatifs, plus le gouvernement soutenu par le parti socialiste s’enfonce dans le déni. L’un comme l’autre savent qu’ils sont sur une corde raide mais ils préfèrent jouer la carte de la montée « fasciste des années 30 ». Tant bien que mal, Hollande et le parti socialiste continuent leur chemin mais pour combien de temps ?
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