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Le parti conservateur britannique perd sa majorité absolue de peu, mais devrait garder le pouvoir en s’associant avec un parti protestant d’Irlande du nord

Comme prévu par les sondages sortis des urnes, le Conservative party (CP) a perdu de peu la majorité absolue au parlement britannique. Il obtient 318 élus sur 650, soit 12 moins que lors des élections de 2015. Il a pourtant progressé en voix, pour la 5e élection consécutive:
1997: 30,7%
2001: 31,7%
2005: 32,4%
2010: 36,1%
2015: 36,8%
2017: 42,4%
Il faut remonter à 1983 pour retrouver un score aussi élevé (42,4%). En 1979, lors de son arrivée au pouvoir, Margaret Thatcher avait fait mieux (43,9%).
Theresa May envisage de s’allier avec le DUP, parti protestant d’Irlande du Nord, 10 élus (+2), pour garder le pouvoir. Avec ce parti, elle disposerait de 328 élus sur 650, soit 2 de plus que la majorité absolue. Le Sinn fein, parti catholique d’extrême gauche favorable à la réunification de l’Irlande, a obtenu 7 élus en Irlande du nord (3 de plus qu’en 2015). L’autre parti catholique d’Irlande du Nord, le SDLP (parti travailliste social-démocrate) et l’autre parti protestant (UUP) perdent tous leurs élus au parlement britannique.
Quant au Labour party (parti travailliste), il est au plus haut niveau depuis 2001, année où il avait obtenu 40,7%. Le 8 juin, il a obtenu un peu moins de 40% (39,99%). Il obtient 262 élus (+30).
Tous les autres partis nationaux reculent. L’UKIP, qui a atteint son objectif, la sortie du Royaume-Uni de l’UE, s’effondre en passant de 12,6% à 1,8% et perd très largement son unique élu. Dans la circonscription de Clacton, il n’obtient que 7,6% contre 44,4% en 2015. C’était d’ailleurs un autre candidat que celui élu en 2015 qui représentait le parti cette fois-ci. Il faut remonter à 2001, où il avait obtenu 1,5%, pour voir l’UKIP à un niveau plus faible qu’en 2017.
Les verts reviennent à un niveau plus habituel pour ce parti au Royaume-Uni: 1,6% contre 3,8% en 2015 et 1,0% en 2010. Ils gardent néanmoins leur unique élu.
Le Scottish national party n’est pas du tout en bonne posture pour organiser un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse: il passe de 56 à 35 élus et de 50,0% à 36,9% en Ecosse. Sur l’ensemble du Royaume-Uni, les voix qu’il a obtenu en Ecosse (il ne présente bien sûr aucun candidat en dehors de l’Ecosse) ne représente que 3,0% du total. Il paye le prix d’une stratégie incohérente. A quoi cela servirait-il de quitter le Royaume-Uni si c’est pour rester dépendant de la technocratie de l’UE, bien plus tracassière que celle du Royaume-Uni, et tout aussi décadente, notamment par sa « culture » de mort pro-avortement, pro « mariage » homo et pour l’idéologie du genre?
Quant au parti régionaliste gallois, le Plaid Cymru, il recule aussi, mais plus légèrement, de 12,1% à 10,4% au Pays de Galles (soit de 0,6% à 0,5% sur l’ensemble du Royaume-Uni), mais parvient néanmoins à gagner un élu (4 au lieu de 3 en 2015). N’oublions pas que le Royaume-Uni utilise le mode de scrutin uninominal (comme en France), mais à un seul tour. Ses effets sont presque aussi injustes que le mode de scrutin français. Si on utilisait ce mode de scrutin en France, un parti avec 20% obtiendrait entre 30 et 70 élus, soit davantage quand même que les 10 à 25 qu’on prévoit pour le FN s’il faisait le même score.
En résumé, l’enclenchement du processus de sortie de l’UE du Royaume-Uni va permettre à ce pays de se libérer des entraves de cette union. Son influence augmente déjà, au détriment du parti régionaliste gallois et encore plus du parti indépendantiste écossais, tant il est vrai que l’UE favorise les partis régionalistes et parfois même les partis indépendantistes des pays la composant. En effet, plus un pays est affaibli par des mouvements excessivement régionalistes et à fortiori par des partis indépendantistes, plus l’influence des structures mondialistes dont l’UE fait partie augmente. Au contraire, quand un pays reprend en mains sa politique nationale, les partis indépendantistes reculent.
Si l’Espagne veut garder la Catalogne et si la France veut garder la Nouvelle-Calédonie, ces deux pays seraient bien avisés d’envisager au plus tôt une sortie de l’UE.
Les institutions de l’UE, en ne respectant pas le vrai principe de subsidiarité (tant qu’un corps intermédiaire est capable d’accomplir sa mission, l’échelon supérieur respecte son autonomie et n’intervient donc pas) et en menant une politique anti-chrétienne, sont un obstacle à la rechristianisation de la France. Pour cette raison-là aussi, il faut sortir de l’UE.
G. Paume

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