Ce jeudi soir, le Parlement européen a prévu de fixer un cadre juridique pour les… robots. L’auteur du texte proposé est l’eurodéputée luxembourgeoise Mady Delvaux. Il y sera question d’éthique, de responsabilité des robots, ainsi que d’une «taxe robot» destinée à financer un revenu universel en compensation de la perte de travail consécutive à l’utilisation des robots dans l’économie (une idée défendue par le socialiste Benoit Hamon).
L’instauration d’une telle taxation et la question du revenu universel devraient donner lieu à une sérieuse foire d’empoigne.
Le fait que le Parlement européen se penche sur la question du statut des robots témoigne de l’intrusion de plus en plus importante de ceux-ci dans notre mode de vie. La complexité de cette problématique ajoutée aux habitudes bureaucratiques et technocratiques des institutions européennes promettent un rapport de conclusion particulièrement fastidieux à lire. Il faut, par exemple, prévoir une classification des robots amenés à intégrer le marché du travail, précédée par la définition de «critères de classification des robots». Les députés débattront aussi de la nécessité d’un « bouton d’arrêt d’urgence ».
Selon Mady Delvaux, le robot est une «machine physique équipée de capteurs et interconnectée à son environnement dans le but d’échanger et d’analyser des données», ce qui englobe les véhicules autonomes, les drones, les robots industriels, les robots de soins, les robots de divertissement mais, étrangement, pas les robots militaires.
La « personne électronique »
Le texte introduit la notion de « personne électronique » et envisage « de considérer comme une personne électronique tout robot qui prend des décisions autonomes ou qui interagit de manière indépendante avec des tiers ». Et il n’est pas encore question ici du statut des êtres mi-homme mi-machine du projet transhumaniste.
Si on tient compte du développement de ce qu’on appelle l’intelligence artificielle, il devient aussi nécessaire à la notion de responsabilité civile des robots, et, en tout cas, déterminer l’attribution de responsabilité en cas d’accident. Quelle règle lorsqu’une voiture autonome renversera un être humain ?
Le rapport souhaite que la Commission européenne lance une « agence européenne pour la robotique et l’intelligence artificielle » en charge d’immatriculer chaque robot intelligent, de mettre en place des « boites noires » et d’encadrer le développement des robots.
Après son examen suivi d’un vote par le Parlement européen, le rapport sera soumis à la Commission européenne.
Cette étrange actualité nous renvoie aux romans de science-fiction – ou plutôt d’anticipation -, notamment ceux d’Isaac Asimov.
Dès 1942, ce romancier rédigeait trois lois de la robotique qui formaient le code de conduite imposé aux robots.
« Il s’agit là du plus grand défi pour notre société et nos systèmes éducatifs. Nous ne savons pas à l’heure actuelle comment la situation va évoluer », écrit Mady Delvaux dans un communiqué publié par le parlement européen. Ce n’est rien de le dire.
L’intensification de la robotisation est telle que, selon les prévisions de Davos, les machines vont dans les toutes prochaines années s’emparer d’au moins 20% des emplois. Et ce phénomène devrait croître.
Le remplacement de l’homme par le robot ne s’arrêtera pas là puisque le robot deviendra aussi animal de compagne et partenaire sexuel d’une société complètement déboussolée.
D’autres envisages aussi de confier à des robots des missions de gardiennage et de sécurité. Avec à la clé un homme devant se soumettre aux injonctions d’un robot.
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