pape_francois_portraitL’abolition de la peine de mort est un des sujets récurrents dans nos sociétés post-modernes nihilistes, avorteuses et mortifères, mais hostiles à la condamnation à la peine capitale des pires criminels de droit commun qui puissent exister. Pour les vaincus des guerres politico-religieuses du XXe et du XXIe siècles, la justice et la bien-pensance internationales ne font pas autant de chichi.

Les militants contre la peine de mort ont un allié capital, c’est le cas de le dire, en la personne du pape François qui régulièrement prêche pour son abolition universelle. Lundi 21 juin 2016, le pontife argentin, dans un élan de commisération pour les criminels et les prisonniers de droit commun, a envoyé un  vidéo-message au Congrès mondial contre la peine de mort, organisé par l’ONG française « Ensemble contre la peine de mort » et la « Coalition mondiale contre la peine de mort », avec le soutien de Ministère des Affaires étrangères de la Norvège, qui se tient à Oslo en Norvège du 21 au 23 juin 2016.

Sans aucun état d’âme ni précaution ni délicatesse, Jorge Maria Bergoglio, du haut de son poste d’autorité si médiatiquement plébiscité, se prononce fermement pour le droit à la vie de tous les criminels, du pédophile-meurtrier au sérail killer, violeur, assassin, au parricide et au terroriste islamique. Il énonce une opinion personnelle, qui n’est pas celle de l’Église catholique, il faut le dire et l’écrire, en soutenant que la condamnation à mort est «inacceptable quelle que soit la gravité du crime commis», car c’est, selon lui, «une offense à l’inviolabilité de la vie et à la dignité de la personne humaine», puisque la peine de mort, affirme-t-il, sans preuves, «contredit les projets de Dieu pour les individus et la société, et sa justice miséricordieuse.« 

L’assassin, le violeur, le pédophile, n’ont-ils pas contredit les projets de Dieu sur les individus et la société ? Où est la dignité humaine, son droit à la vie, chez un pédophile qui torture des enfants ? Pie XII, s’exprimant en 1952, affirmait ceci : « Même quand il s’agit de l’exécution d’un condamné à mort, l’État ne dispose pas du droit de l’individu à la vie. Il est réservé alors aux pouvoirs publics de priver le condamné du bien de la vie en expiation de sa faute, après que, par son crime, il s’est déjà dépossédé de son droit à la vie. »

Et ne peut-on entrevoir, quand on est catholique, la justice miséricordieuse de Dieu dans la peine capitale qui peut aider le criminel à prendre conscience, devant sa propre mort, sa propre souffrance, de la gravité de sa faute afin qu’il en arrive à se repentir et à se réconcilier avec le Dieu de Miséricorde ?

Saint Dysmas, le bon larron crucifié avec Jésus, n’est-il pas le prophète de la peine de mort comme moyen de conversion et source de salut éternel : « Encore, pour nous, c’est justice, dit-il au mauvais larron crucifié avec lui, car nous recevons ce qu’ont mérité nos œuvres ; (…) » Lc 23,41. C’est écrit dans l’Évangile, le livre de Vie ! Et Saint Augustin aura cette phrase si parlante à propos de Saint Dysmas et de sa mort rédemptrice : « Tu voles toute ta vie, et à ta mort, tu voles le ciel ! » Saint Dysmas en ne se révoltant pas contre la peine capitale qu’il subit par justice envers ses victimes, en assumant la responsabilité de ses actes et leurs conséquences, est dans la Vérité. Il sera accueilli, en récompense, directement en Paradis par le Seigneur.

Cependant le pape actuel, tout à son militantisme abolitionniste affirme autoritairement et contrairement à la Tradition et à la doctrine de l’Église, que l’exécution capitale «ne rend pas justice aux victimes, mais attise plutôt la vengeance. » N’est-ce pas plutôt quand la justice n’est pas rendue, que réparation n’est pas faite, que la vengeance s’amplifie et que le cœur des victimes, des proches des victimes, se durcit ? La loi doit servir à apaiser les tensions d’une société, à favoriser une société où les citoyens se sentent protégés par l’État. Où les criminels ont conscience de la porter de leurs actes et des conséquences s’ils sont pris.

La modération des peines des criminels se trouve dans la justice. Il est une justice pour les victimes que l’État, protecteur des citoyens, se doit de ne jamais oublier. D’ailleurs l’Église catholique n’a jamais interdit la peine de mort : « Dans la partie du précepte qui défend le meurtre, il faut d’abord faire remarquer aux Fidèles qu’il y a des meurtres qui ne sont point compris dans cette défense. Ainsi il n’est pas défendu de tuer les bêtes (…)”

« Il est une autre espèce de meurtre qui est également permise, ce sont les homicides ordonnés par les magistrats qui ont droit de vie et de mort pour sévir contre les criminels que les tribunaux condamnent, et pour protéger les innocents. Quand donc ils remplissent leurs fonctions avec équité, non seulement ils ne sont point coupables de meurtre, mais au contraire ils observent très fidèlement la Loi de Dieu qui le défend. Le but de cette Loi est en effet de veiller à la conservation de la vie des hommes, par conséquent les châtiments infligés par les magistrats, qui sont les vengeurs légitimes du crime, ne tendent qu’à mettre notre vie en sûreté, en réprimant l’audace et l’injustice par les supplices. C’est ce qui faisait dire à David (Psal., 100, 8.) : “Dès le matin je songeais à exterminer tous les coupables, pour retrancher de la cité de Dieu les artisans d’iniquité. » Catéchisme du Concile de Trente, Chapitre trente-troisième : du Cinquième commandement.

Le nouveau Catéchisme de l’Église catholique affirme pareillement au n° 2266 :

« Préserver le bien commun de la société exige la mise hors d’état de nuire de l’agresseur. A ce titre, l’enseignement traditionnel de l’Église a reconnu le bien-fondé du droit et du devoir de l’autorité publique légitime de sévir par des peines proportionnées à la gravité du délit, sans exclure dans des cas d’une extrême gravité la peine de mort”.

Il est certain cependant que la peine de mort peut-être appliquée de façon totalement arbitraire, injuste et inique dans certains pays dictatoriaux ou mahométans tels l’Arabie Saoudite ou l’Iran où la décapitation, la crucifixion, et autres sévices cruels, exposés dans le Coran, sont administrés tant pour les cas d’abandon de la religion musulmane que d’adultère pour la femme, d’insurrection, d‘assassinat par une femme de son violeur ou la chute d’une grue lors d’un pèlerinage à la Mecque.

Aussi, seule la doctrine de l’Église catholique, en s’appuyant sur les vertus chrétiennes de justice et de miséricorde, consciente de sa mission salvifique auprès des âmes, permet de donner une véritable légitimité intègre à l’institution humaine de la peine de mort, moyen de justice sociale et de rédemption surnaturelle.

Malheureusement, dans son vidéo-message contre la peine de mort, le pape argentin ne s’appuie à aucun moment sur la doctrine immuable de l’Église catholique en la matière mais, sans faire aucune distinction entre les pays soumis la loi coranique et l’admission chrétienne de la peine capitale, exprime son sentiment humanitariste-bobo larmoyant qui est une réelle offense envers les victimes des criminels et une négation de la vraie la miséricorde divine qui ne peut être séparée de Sa Justice infinie.

Francesca de Villasmundo

http://www.news.va/fr/news/pape-la-peine-de-mort-ne-rend-pas-justice-aux-vict

https://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2016/06/21/0459/01048.html

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