Aux conservateurs qui s’opposent dans l’Église conciliaire au révolutionnaire pape François qu’ils croient être en rupture tant avec la Tradition qu’avec les papes conciliaires précédents, ce dernier leur a rétorqué en substance, hier mardi 10 septembre, lors de la conférence de presse dans l’avion qui le ramenait de son voyage en Afrique, ils m’appellent communiste mais je parle comme le pape Wojtyla :

« Par exemple, les choses sociales que je dis, c’est la même chose que ce qu’avait dit Jean-Paul II. La même chose ! Je le copie ! »

Cette comparaison ne manque pas de piquant, tant Jean-Paul II est porté, au propre comme au figuré, aux nues par les cénacles conciliaires conservateurs qui font l’objet d’autres piques acérées de la part du pape :

« Il y en a qui affirment : ‘Le pape est trop communiste’, et ainsi ils font entrer des idéologies dans la doctrine, et quand la doctrine glisse vers l’idéologie, il y a la possibilité d’un schisme. »

Récemment le journaliste de La Croix Nicolas Senèze a publié un livre, Comment l’Amérique veut changer de pape (Bayard), attaquant les milieux catholiques conservateurs américains, en désaccord avec l’actuel pontife tant sur les questions morales qu’économiques, et toujours selon Senèze, donc occupés à déstabiliser ou à faire démissionner le pape. Certains parlent également d’un possible schisme avec l’Église américaine. Évoquant cette possibilité, El papa argentin assure ne pas le craindre tout en ne le souhaitant pas. « Dans l’Église il y a eu tant de schismes. […] « moi, je n’ai pas peur des schismes. Je prie pour qu’il n’y en ait pas parce qu’il y va de la santé spirituelle de beaucoup de gens. Le chemin du schisme n’est pas chrétien » a-t-il affirmé. Il répond ainsi aux nombreuses critiques actuelles qui fusent contre son pontificat, aux États-Unis notamment, mais « un peu partout » a-t-il reconnu, y compris « à la curie romaine ».

Cette possibilité d’un schisme au sein de l’Église conciliaire doit-elle nous alarmer ? Oh que non, car ce ne sera tout au plus qu’une confusion supplémentaire au sein d’une Église conciliaire elle-même schismatique, puisqu’en rupture avec la Tradition catholique immuable, participant activement à la démolition de cette Tradition  : « Cette Église conciliaire est une église schismatique, parce qu’elle rompt avec l’Église catholique de toujours. Cette Église conciliaire est schismatique parce qu’elle a pris pour base de sa mise à jour des principes opposés à ceux de l’Église catholique. L’Église qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique » affirmait Mgr Lefebvre dans des Réflexions parues dans le numéro 40 de la revue Itinéraires, consacrée à La condamnation sauvage et datée du 29 juillet 1976. Il exprimera les même considérations, quelques jours plus tard, le 2 août, lors d’un entretien accordé au Figaro :

« Dans la mesure où le pape s’éloignerait de cette tradition, il deviendrait schismatique, il romprait avec l’Église. (…) Tous ceux qui coopèrent à l’application de ce bouleversement acceptent et adhèrent à cette nouvelle église conciliaire et entrent dans le schisme. »

Plus de 40 ans se sont écoulés depuis ces fortes paroles de l’évêque fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. Le moins que l’on puisse dire est que durant ces décennies la crise s’est nettement amplifiée : le relativisme, l’indifférentisme, l’immoralisme, et surtout l’apostasie des nations et peuples catholiques, par la faute de cette Église officielle, post-Vatican II, imbue du modernisme et du libéralisme conciliaires, n’ont cessé de croître tout au long des pontificats de Jean-Paul II, de Benoît XVI et maintenant de François, digne successeur du Polonais comme il aime à le rappeler lui-même. Le schisme n’est-il pas alors quasiment consommé entre cette nouvelle église conciliaire, l’Église officielle, et l’Église catholique ?

Aussi comme le rappelait Mgr Lefebvre, le renouveau de l’Église, auquel aspirent sans aucun doute ces milieux conservateurs conciliaires, ne pourra pas cependant venir d’eux ou des ralliés mais il « ne peut désormais se réaliser que par des évêques libres de faire revivre la foi et la vertu chrétienne par les moyens que Notre-Seigneur a confiés à son Église pour la sanctification des prêtres et des fidèles. Seul un milieu entièrement dégagé des erreurs modernes et des mœurs modernes peut permettre ce renouveau. » C’est pourquoi continuait l’ancien archevêque de Dakar « Il nous faut absolument convaincre les fidèles (…) que c’est un danger de se mettre entre les mains des évêques conciliaires et de la Rome moderniste. C’est le plus grand danger qui les menace. Si nous avons lutté pendant 20 ans pour éviter les erreurs conciliaires, ce n’est pas pour nous mettre maintenant dans les mains de ceux qui les professent » (Entretien exclusif avec Mgr Marcel Lefebvre – Fideliter n° 79 de juillet-août 1989, p. 13-14.)

Francesca de Villasmundo


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