La première visite du pape François à Milan, le plus grand diocèse du monde, est enfin, après moult renvois, prévue pour le 25 mars prochain. La salle de presse du Vatican en a fait l’annonce hier après-midi. Le cardinal Angelo Scola, qui fut un des papables sérieux lors du dernier conclave, parle « d’un signe d’affection et d’estime pour l’Église ambrosienne. »
Pourtant, à en croire le programme de ce voyage, avant les rendez-vous avec des prêtres et des religieuses et la grande messe médiatique pour les fidèles de Lombardie, le pape a choisi de visiter, en premier, des « périphéries » pour une rencontre avec les « périphéries », Roms et islamistes qui vivent abusivement dans des logements sociaux d’un quartier sensible et immigrés clandestins qui se multiplient dans la grande ville du Nord. Sans oublier l’arrêt dans une prison.
Une demi-heure après son atterrissage, il est prévu qu’il aille dans le fameux quartier des « Case Bianche » (Maisons blanches) de la périphérie est de Milan, un complexe de tours d’immeubles construit dans les années 60, plutôt délabré maintenant, devenu le règne du trafic de drogue, des occupations illégales et de la criminalité. Aujourd’hui, plusieurs habitations sont occupées, il y a un camp de Roms et une très importante communauté musulmane.
Que le pape aille vers les plus pauvres, quoi de plus normal, direz-vous. Oui mais encore faut-il qu’il y aille, non seulement pour les consoler mais surtout pour les guérir spirituellement en leur rappelant la loi divine qui parfois s’accorde avec la loi humaine : que face à ces maisons occupées abusivement, en les enlevant aux Italiens pauvres qui y ont droit, et qui peut-être en ont plus besoin, il ose leur dire clairement, à ces hôtes hors-la-loi, que squatter des maisons est illégal et comparable à un vol. Ainsi qu’aux Roms que voler et envoyer leurs enfants se prostituer est une abomination. Et pourquoi pas aux islamistes que c’est un crime terrible que de soutenir ou même seulement partager la haine des terroristes qui massacrent au nom de Mahomet. Et que rentrer clandestinement dans un pays est défendu. Qu’il leur parle pénitence et sacrifices, changement de vie, dans un sens chrétien.
Mais ne rêvons pas trop : un tel message, qui parle la langue vraie de l’Évangile restera, certainement, un vœu pieux, une chimère…
Le pape François nous a habitué, depuis qu’il est monté sur le trône pétrinien, à des sorties en forme de slogans immigrationnistes, à des métaphores socialisantes, à un langage « lutte des classes » engagé, à des expressions à gauche toute qui se croient spirituelles, à un langage naturaliste centré presque exclusivement sur les droits des pauvres, des migrants, des prisonniers et oublieux des droits de Dieu et du Bien commun.
Qui sait cependant : le Dieu de miséricorde lui fera peut-être la grâce, d’ici le 25 mars prochain, même si « l’Année de la Miséricorde » est close, de faire tomber de ses yeux les écailles de cet humanisme pseudo-chrétien ?
Francesca de Villasmundo
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