C’est ainsi qu’il a salué hier, mercredi 14 juin, son amie luthérienne Antje Jackelen, venue à une nouvelle rencontre œcuménique au sommet, au Vatican, pour commémorer les 500 ans de la révolte protestante. L’évêque catholique de Stockholm, Anders Arborelius, accompagnée de celle que bien trop de médias qui s’affichent « catholiques » osent appelé « l’archevêque » luthérienne de Uppsala, Antje Jackelen, ont rencontré dans l’après-midi, au cours de l’audience générale du mercredi, le pape François.
En disant s’appuyer sur les parole du pape François, elle explique que
« l’unité se fait en cheminant. L’unité devient visible pas après pas, main dans la main, ensemble. Les jeunes y croient beaucoup, ils ont ce désir très fort de célébrer ensemble l’Eucharistie. Je vois que la plus grande impulsion vient d’eux… »
Madame Jackelen ne fait là que s’appuyer également sur la pensée du pape François qui a déjà émis cette idée d’inter-communion, en germe dans la messe Paul VI qui en fut un premier jalon, dans une réponse ambiguë et emblématique donnée en 2015 à une protestante mariée à un catholique qui lui faisait part de sa douleur
« d’être divisés dans la foi et de ne pas pouvoir participer ensemble à la Cène du Seigneur. Que pouvons-nous faire pour parvenir, finalement, à la communion sur ce point? »
Que croyez-vous que le pape jésuite lui ait conseillé : de se convertir au catholicisme ? Que non.
« Je n’oserai jamais donner une permission de faire cela car ce n’est pas de ma compétence… Parlez avec le Seigneur et allez de l’avant. Je n’ose pas dire davantage. »
En somme, aucune indication claire ni interdiction précise. Le pape François, autorité suprême de l’Église catholique, qui se croit compétent par rapport aux problèmes de société, au réchauffement climatique, sur l’économie, sur l’invasion migratoire, sur l’Union Européenne, n’est pas compétent affirme-t-il pour répondre simplement à une question de doctrine à la portée pourtant de tout enfant qui apprend bien son catéchisme ! Il débite ainsi une multitude de mots dans un flou doctrinal savamment orchestré, et laisse en résumé chacun décider, discerner pour employer un mot à la mode dans la Rome néo-protestante bergoglienne, si un protestant peut ou non communier. D’ailleurs les Luthériens n’ont pas hésité un instant : ils ont immédiatement interprété cette réponse comme une ouverture à l’inter-communion. Par honnêteté, il faut rappeler cependant que François n’innove pas en la matière : lors des funérailles de Jean-Paul II, le futur Benoît XVI, alors cardinal Ratzinger, avait donné publiquement la communion au pasteur protestant Roger Schutz, fondateur de la communauté œcuménique de Taizé. L’inter-communion entre les catholiques et les protestants ce n’est donc pas d’aujourd’hui, elle « marche » juste un plus vite sous le pontificat révolutionnaire de Jorge Maria Bergoglio, où la praxis supplante ouvertement toute doctrine…
«A Lund il est d’usage maintenant, chaque mois, de célébrer les Vêpres œcuméniques dans une paroisse catholique ou dans la cathédrale luthérienne. Ensuite il y a de fréquentes rencontres entre des groupes de jeunes luthériens et catholiques qui veulent approfondir leur connaissance et s’engager ensemble dans certains domaines. Et puis il existe aussi un Conseil chrétien des Églises qui est en train de travailler pour procéder vers cette unité dont parle le pape. »
Une unité dans la diversité qui n’est que la dernière motte de terre jetée sur le cercueil œcuménique avec lequel la hiérarchie conciliaire moderniste, libérale et progressiste, quand elle n’est pas tout bonnement apostate, veut ensevelir la doctrine catholique.
En usant d’un langage vrai, ferme et sévère, choquant certainement pour certains esprits bien-pensants délicats de notre époque mache-malo, le pape saint Pie X dans son encyclique Pascendi dominici gregis de 1907, mettait déjà en garde les fidèles catholiques contre ces hommes d’Église infidèles :
«Ces hommes-là peuvent s’étonner que Nous les rangions parmi les ennemis de l’Église. Nul ne s’en étonnera avec quelque fondement qui, mettant leurs intentions à part, dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien examiner leurs doctrines, et, conséquemment à celles-ci, leur manière de parler et d’agir.
Ennemis de l’Église, certes ils le sont, et à dire qu’elle n’en a pas de pires on ne s’écarte pas du vrai. Ce n’est pas du dehors, en effet, on l’a déjà noté, c’est du dedans qu’ils trament sa ruine; le danger est aujourd’hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l’Eglise; leurs coups sont d’autant plus sûrs qu’ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n’est point aux rameaux ou aux rejetons qu’ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c’est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d’immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l’arbre: nulle partie de la foi catholique qui reste à l’abri de leur main, nulle qu’ils ne fassent tout pour corrompre. Et tandis qu’ils poursuivent par mille chemins leur dessein néfaste, rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique: amalgamant en eux le rationaliste et le catholique, ils le font avec un tel raffinement d’habileté qu’ils abusent facilement les esprits mal avertis. D’ailleurs, consommés en témérité, il n’est sorte de conséquences qui les fasse reculer, ou plutôt qu’ils ne soutiennent hautement et opiniâtrement. » (Pascendi dominici gregis, 8 septembre 1907).
Francesca de Villasmundo
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