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Les médias d’habitude si critiques envers l’Eglise et si prompts à s’attaquer à sa doctrine se font des gorges chaudes des paroles prononcées par le pape François dans l’avion qui le ramenait des Philippines à Rome.

« C’est vrai que l’ouverture à la vie est condition du sacrement de mariage. Un homme ne peut pas donner ce sacrement à une femme et une femme à un homme s’ils ne sont pas d’accord sur le fait d’être ouvert à la vie. À tel point, que si l’on peut prouver que quelqu’un s’est marié avec l’intention de ne pas être « catholique », le mariage est déclaré nul. La non ouverture à la vie est cause de nullité matrimoniale. […]

Le refus de Paul VI (de la contraception, ndlr) n’était pas lié seulement à des cas personnels – il dira aux confesseurs d’être compréhensifs et miséricordieux – : il voyait le néo-malthusianisme universel existant, à travers lequel les puissances cherchaient à contrôler la natalité. […]

Cela ne signifie pas que les chrétiens doivent faire des enfants en série. J’ai admonesté une femme qui en était à sa huitième grossesse après sept césariennes ; je lui ai dit : « Vous voulez que vos enfants soient orphelins ? ». Il ne faut pas tenter Dieu… Mais je voulais dire que Paul VI a été un prophète. »

Comme dans tout discours moderniste, ces paroles contiennent du vrai et du faux : il est vrai que le refus de la procréation entraîne une nullité du mariage. Mais pour ce qui concerne la contraception, même si le « malthusianisme universel » est une réalité, ce n’est pas la raison de la condamnation de la contraception.

La contraception est une atteinte à l’ordre voulu par Dieu pour sa création : l’acte sexuel a pour finalité première la procréation, ce qui ne veut pas dire que la procréation est nécessaire à sa légitimité, mais que l’ouverture – ou la possibilité – à la procréation est nécessaire. Or la contraception – avec pour seul but d’exclure volontairement toute possibilité de procréation – dissocie l’acte sexuel de sa fin et introduit un désordre naturel dans le couple et un désordre spirituel. Il est une atteinte à Dieu.

Et le pape d’ajouter « il dira aux confesseurs d’être compréhensifs et miséricordieux », ce qui est très dangereux : bien sûr que la miséricorde est le propre des confesseurs, car le confesseur est là pour pardonner au nom de Dieu par le sacrement de pénitence. Mais une telle miséricorde ne peut s’exercer que par le repentir sincère et donc accompagné d’une volonté déterminée de rectifier son comportement. On est bien loin d’une miséricorde bien vague visant quelque part à accepter la contraception.

Profitant d’une fausse condamnation de la contraception, le pape s’attaque ensuite ni plus ni moins aux familles nombreuses, prenant pour cela un cas bien isolé et assez hypothétique d’une femme enceinte de son 8ème enfant après 7 césariennes. Il lance alors ces paroles :

« Certains croient, excusez-moi du terme, que, pour être bons catholiques, ils doivent être comme des lapins ! »

A l’heure où les instances internationales utilisent tous les moyens pour imposer aux Philippins la contraception, à l’heure où, au milieu de grandes tribulations, ce peuple garde la Foi envers et contre tout, ces paroles sont une insulte aux Philippins et aux catholiques du monde entier.

Pourquoi le pape se préoccupe-t-il d’abord d’un cas exceptionnel d’une femme ayant eu une césarienne alors que le danger massif est celui des femmes qui mettent en danger leur santé par la pilule ? Le pape François ignore-t-il que c’est dans les pays catholiques que le taux de fécondité est hélas le plus faible, et ce depuis plus d’un siècle ? Le pape François ignore-t-il par exemple que le taux de fécondité de l’Italie du nord était déjà en dessous du seuil de renouvellement dès la fin du XIXème siècle ?

A l’heure où les pays chrétiens connaissent un vieillissement de leur population qui déséquilibre gravement les équilibres économiques et détruit les structures sociales et sociétales, le pape ne trouve rien de mieux que de dénoncer les familles nombreuses !

Le pape Pie XII avait un autre langage :

« Un berceau consacre la mère de famille plusieurs berceaux la sanctifient et la glorifient devant son mari et ses enfants, devant l’Église et la patrie. Elles s’ignorent elles-mêmes et ce sont de malheureuses insensées, ces mères qui se lamentent lorsqu’un nouvel enfant se presse contre leur sein pour y puiser un aliment de vie. Ce n’est pas aimer le bonheur de son foyer que de gémir sur la bénédiction de Dieu, alors que Dieu est là qui l’entoure et le développe. L’héroïsme de la mater­nité est la fierté et la gloire de l’épouse chrétienne. Quand sa maison est vide, quand il y manque la joie d’un petit ange, sa solitude se tourne en prière et en invocation à l’adresse du Ciel ; ses larmes se mêlent aux pleurs d’Amie qui, à la porte du Temple, supplie le Seigneur de lui faire don de Samuel (1 Rois I).

Chers jeunes époux, élevez donc constamment votre pensée à la considération de votre responsabilité pour la sereine joie de la vie conjugale, dont vous connaissez aussi les difficultés et les charges. » Discours aux jeunes mariés du 25 février 1942 – Pie XII

Xavier Celtillos

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