« Un pas supplémentaire sur le chemin qui caractérise le mouvement œcuménique » a été franchi selon le pape François, le vendredi 10 juin 2016. Il recevait au Vatican une délégation de la Communion mondiale des Église réformées, c’est-à-dire les Églises calvinistes. La dernière rencontre avait eu lieu sous le pontificat de Benoît XVI.

Cette délégation était composée du pasteur Jerry Pillay, président, du pasteur Chris Ferguson, secrétaire général, du pasteur Dora Arce Valentin, secrétaire exécutive pour la justice, et de Aruna Gnanadason, consultante pour la théologie, d’Elder Gabriela Mulder, présidente de l’Alliance des Églises presbytériennes et réformées d’Amérique Latine et des Caraïbes, de Phil Tanis, secrétaire exécutif pour la communication. Était également présent le pasteur italien Eugenio Bernardini, modérateur de l’Église évangélique Vaudoise, membre de la Communion mondiale qui compte plus de 250 églises réformées, presbytériennes, congrégationalistes unis, représentant plus de 80 millions de croyants de part le monde. Bernardini, il faut le rappeler, avait reçu le pape François dans le temple vaudois de Turin, ce qui était une première dans l’histoire pontificale. Il avait ensuite rencontrer par la suite le pape argentin au Vatican, après le lancement d’une initiative pour des couloirs humanitaires pour les immigrés qui arrivent en Europe, initiative conjointe de la communauté œcuménique Sant’Egidio, de l’Église vaudoise et de la Fédération des Églises évangéliques d’Italie.

pape_francois_lesbosCette nouvelle rencontre officielle s’inscrit, comme tous les autres rendez-vous du pape argentin avec des représentants d’autres confessions chrétiennes, dans la ligne œcuménique novatrice inaugurée au Concile Vatican II et reprise par les papes conciliaires : « l’appel à l’unité des chrétiens » en occultant, minimisant, abolissant, les obstacles doctrinaux.

En citant un passage de l’encyclique œcuménique de Jean-Paul II Ut Unum Sint, « il convient de réaffirmer que la reconnaissance de la fraternité n’est pas la conséquence d’une philanthropie libérale ou d’un vague esprit de famille. Elle s’enracine dans la reconnaissance de l’unique Baptême et dans l’exigence qui en découle que Dieu soit glorifié dans son œuvre », François exprime sa joie de « notre fraternité retrouvée »  : « Dans cette communion spirituelle, catholiques et réformés peuvent promouvoir une croissance commune pour servir mieux le Seigneur. »

Cette fraternité retrouvée fait référence à la conclusion de la quatrième phase du dialogue théologique entre la Communion mondiale des Églises réformées et le Conseil pontifical pour la Promotion de l’unité des chrétiens sur le thème « la justification et la sacramentalité : la communauté chrétienne comme opératrice de justice« .  Le pape, dans son allocution aux membres de la délégation de la Communion mondiale des Église réformées, témoigne de sa gratitude et de sa satisfaction « de constater que le rapport final souligne bien le lien nécessaire entre justification et justice. Notre foi en Jésus, en effet, nous pousse à vivre la charité  à travers des gestes concrets, capables d’avoir une incidence sur notre style de vie, sur les relations et sur la réalité qui nous entoure. Sur la base de l’accord sur la doctrine de la justification, il existe beaucoup de champs dans lesquels réformés et catholiques peuvent collaborer pour témoigner ensemble de l’amour miséricordieux de Dieu, vrai antidote face au désarroi et à l’indifférence qui semblent nous encercler. » « Nos communautés chrétiennes sont appelées à être des « amphores » qui donnent à boire avec l’espérance, des présences en mesure d’inspirer la fraternité, la rencontre, la solidarité, l’amour bienveillant et désintéressé ((cfr Esort. ap. Evangelii gaudium, 86-87) ); elles sont tenues à accueillir et à raviver la grâce de Dieu (…) »  Les Églises chrétiennes, de la conciliaire aux protestantes, véritables ONG d’ingénierie sociale…

Pour François, c’est tout-à-fait clair : quelle que soit la confession chrétienne, chacune d’elle est inspirée par le Saint-Esprit et « ravive la grâce de Dieu » en l’homme. La séparation doctrinale est abolie car la foi en Jésus annihile toutes les différences ! Il n’y a plus d’hérétiques réformés, de « frères séparés » à ramener au bercail de l’unique Épouse du Christ, l’Église catholique, mais des communautés chrétiennes ayant la même mission d’évangéliser c’est-à-dire de témoigner de l’amour miséricordieux du Père envers tous. « Il y a un urgent besoin d’œcuménisme qui, ensemble avec l’effort théologique pour restaurer les controverses doctrinales entre les chrétiens, promeut une commune mission d’évangélisation et de service (…) : transmettre l’amour miséricordieux de notre Père que nous recevons gratuitement et que nous sommes appelés à redonner généreusement. »

« Chers frères et sœurs, je vous renouvelle ma gratitude pour votre présence et pour votre engagement au service de l’Évangile, en exprimant le désir que cette rencontre soit un signe efficace de notre persévérante détermination à cheminer ensemble vers la pleine unité. Que nos retrouvailles puissent encourager toutes les communautés réformées et catholiques à continuer à travailler ensemble pour transmettre la joie de l’Évangile aux hommes et aux femmes de notre temps. Que Dieu vous bénisse tous. » 

Véritable relativisme dogmatique, véritable plaidoyer pour une unité visible au nom du social, suprême lien entre les hommes, unité qui ne peut exister que sur les ruines de la doctrine catholique, François oublie les enseignements traditionnels qui déclarent hérétique, coupée de la grâce de Dieu,  toute personne qui nie seulement un dogme de foi et qui se sépare de l’Église Une Catholique Apostolique et Romaine. Il est un pur produit de Vatican II. Comme ce dialogue œcuménique qui continue son travail de sape et de destruction de la doctrine catholique en niant le péché contre la foi que commet l’hérétique et en promouvant un égalitarisme entre les différentes confessions chrétiennes à la même mission d’évangélisation sociale. 

En conclusion, cette rencontre s’inscrit bien dans cet œcuménisme mortel, mis à la mode au concile Vatican II, qui « mène les catholiques à « l’apostasie silencieuse » et dissuade les non-catholiques d’entrer dans l’unique arche de salut. Il ne porte pas la marque du Christ, mais celle du diviseur par excellence, le diable.  » De l’œcuménisme à l’apostasie silencieuse

Francesca de Villasmundo

http://w2.vatican.va/content/francesco/it/speeches/2016/june/documents/papa-francesco_20160610_comunione-mondiale-chiese-riformate.html

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