Il y a une trentaine d’années sortait un film à grand spectacle par ses effets spéciaux. Un savant important est atteint d’un cancer du cerveau qu’il est impossible d’opérer par la chirurgie traditionnelle. Une technologie va réussir à miniaturiser une équipe médicale qui, enfermée dans une sorte de capsule spatiale, est injectée dans le sang de l’intéressé et finira au prix de mille difficultés par détruire cette tumeur.
Cette prouesse est en train de se réaliser, non pas avec des hommes miniaturisés, mais des robots microscopiques. Toutes proportions gardées, les gastro-entérologues usent de caméras microscopiques sous forme d’un comprimé à avaler : elles permettent de diagnostiquer toutes les lésions du tube digestif.
Le projet Human Body Version 2 prévoit d’abord que la reproduction humaine ne serait plus naturelle mais effectuée par les machines. J’en parle largement dans mon ouvrage L’Ultime Trangression. Le sexe sera un moyen de relations sociales ou de plaisir. Rien de neuf à ce sujet depuis Le Meilleur des Mondes de Huxley.
A ce jour nous disposons de multiples prothèses implantables dans le corps. Ainsi nous soignons des multiples maladies et blessures. Par la pensée il est désormais facile de se servir d’une prothèse de jambe ou de bras ou de faire marcher un parkinsonien.
Mais une nouvelle ère s’ouvre, celle des nanorobots (nanobots en américain). Ces robots microscopiques intelligents seraient répartis dans le sang. Ils calculeront le métabolisme des différents organes et règleront par eux-mêmes les substances métaboliques nécessaires à leur entretien parfait. Ce qui éviterait des maladies comme les AVC, les infarctus ou le diabète qui ainsi n’apparaîtrait jamais dans la mesure où le pancréas aurait tout ce qu’il faut pour se maintenir à un niveau de fonctionnement normal. Un dispositif de ce genre pour le diabète a déjà été élaboré à l‘Université de L’Illinois qui se trouve à Chicago. Il protège les îlots du pancréas. Un tel matériel pourrait par exemple libérer les produits anticancéreux sur le site même des tumeurs. Ce qui éviterait tous les effets généraux liés à la chimiothérapie. De même Kazushi Ishiyama à la Tohoku University a mis au point une sorte d’hélice qui déverse de manière localisée le produit anticancéreux : ce qui produit la destruction de petits cancers in situ (comme dans le film cité plus haut).
De même il est prévu d’envoyer ces nanobots dans le cerveau. Ce qui pose un problème réel. Car ces robots microscopiques sont en fait des ordinateurs. Or s’ils sont capables de travailler, ils peuvent aussi être dominés. C’est l’interface homme/machine qui permet d’envoyer des signaux réciproques. On la trouve bêtement par exemple avec les écrans tactiles. La machine envoie une information, le doigt y répond. Un tel dispositif de commande de ces robots est prévu au plus tard pour 2020.
Or les transhumanistes comme Raykurzweil et son organisation Lifeboat affirment dans le World Street Journal qu’il faudrait relier ces micro-robots à Cloud Computing plus communément appelé Cloud ou informatique en nuage. C’est un réseau qui dématérialise l’infrastructure informatique et la stocke. Nous n’avons plus besoin de disques durs ou de clés USB de sauvegarde. Dans le fond c’est comme un ordinateur colossal qui enregistre et protège actuellement toutes les données reçues par les grandes entreprises. Y ont recours IBM, Microsoft, Google, Apple, Hewlett-Packard mais aussi les particuliers qui le souhaitent. Tous les nanobots cerveaux seraient alors reliés à Cloud.
Mais nous ne sommes plus dans la science-fiction : l’Université de Columbia a mis au point une véritable flotte de divers nanobots. Ils sont même capables de s’insérer dans l’ADN des cellules. Ces droïds seront bientôt en mesure de recabler les cellules cérébrales disjointes par l’âge. Ils sont intelligents et peuvent être dirigés. Mais aussi reliés à Cloud.
Dans ce cas l’humanité et son intelligence dépendrait d’un super-ordinateur appelé Cloud. Ce sera la fin de l’espèce humaine car elle dépendra d’un ordinateur. Reste à savoir celui qui le contrôlera. Celui-là sera le maître du monde.
Dr Jean-Pierre Dickès
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