À sa mort en 1519, Leonardo a été enterré dans la chapelle de Saint-Florentin au château d’Amboise dans la vallée de la Loire. Toutefois, ce bâtiment a été détruit sous la révolution française en 1802 ainsi que les tombes qu’il contenait. Les restes du peintre auraient été mis dans un panier et perdus. Cependant des doutes ont émergés en 1863 lors d’une fouille effectuée par un amateur sur le site ; celui-ci a trouvé un cercueil de pierre contenant un squelette et un grand crâne jugé «assez grand pour contenir et le cerveau exceptionnel » de l’artiste. Ces restes ont été découverts près d’une dalle portant l’inscription LEO DUS VINC. Ils ont alors été entreposés à cette époque dans une plus petite chapelle, celle de Saint Hubert. Cependant, une plaque installée au-dessus de la tombe prévient que cet endroit est présumé être celui de sa tombe.
Maintenant, les scientifiques espèrent que les progrès des tests génétiques pourraient, enfin, donner une réponse. En effet le grand peintre peut avoir laissé des traces de son ADN dans ses différentes œuvres : peintures, cahiers, dessins, pinceaux utilisés ; les généticiens prévoient de les étudier pour retrouver des traces de ses empreintes digitales, de la poussière de peau et éventuellement des fragments de cheveux permettant d’étudier son ADN.
Les spécialistes de l’Institut J. Craig Venter en Californie, ont lancé le séquençage du génome humain en détricotant le génome d’un microbe et en développant une nouvelle espèce microbienne synthétique appelée Synthia ; ils ont découvert aussi une technique permettant d’extraire et séquencer le matériel génétique de peintures ayant des centaines d’années.
Les premiers essais devraient être effectués sur le chef-d’œuvre appelé L’Adoration de Léonard des Mages actuellement en cours de restauration à Florence en Italie. S’ils y trouvent l’ADN, les experts seront alors en mesure de le comparer à celui des descendants vivants du peintre. Bien sûr il leur faudra aussi prélever des échantillons provenant de sa tombe supposée à Blois. C’est la même technique qui a été utilisée pour identifier des restes concernant le roi d’Angleterre Richard III : ceux-ci avaient été découverts en creusant un parking dans le Leicester Park à Londres. Conjointement il est prévu de prélever des fragments des restes du père de Léonardo à Florence. Les traces d’ADN trouvées de part et d’autres seront comparées à celles trouvées à Blois, celles de sa famille, de ses œuvres et notamment celles du tableau en cours de restauration. Tout cela bien sûr nécessite une série de demandes d’autorisations.
Une fois d’ADN de Léonardo étudié, il sera possible par la génétique de reconstituer le portrait de l’artiste et de le comparer à ceux qui sont connus par ailleurs. Mais aussi de connaître ses régimes alimentaires et la cause de sa mort inconnue à ce jour.
La science va même plus loin : elle espère retrouver dans l’ADN du peintre ce qui a fait de lui un génie et comparer son génome à celui d’autres savants célèbres ayant marqué l’histoire de la science. En effet, né à Vinci en Italie, en 1452, Leonardo a prévu et décrit des inventions qui seront faites des centaines d’années plus tard telles que l’hélicoptère et le blindé. Son héritage artistique le plus connu est La Joconde et La Cène.
À la fin de sa vie, Leonardo avait accepté une invitation du roi de France, François Ier. Après la bataille de Marignan en 1515, il quitta l’Italie et s’installa au Château du Clos-Lucé près d’Amboise, avec certains de ses étudiants, où il occupa le poste de « premier peintre, ingénieur et architecte du roi ». Il mourra au château de Cloux le 5 mai 1519 à l’âge de 67 ans.
L’équipe Projet Leonardo comprend des anthropologues, des historiens de l’art, les généalogistes et les microbiologistes de plusieurs universités et de divers instituts en France, en Italie, en Espagne, au Canada et aux États-Unis. Elle vise à donner ses conclusions en 2019 pour marquer le 500ème anniversaire de la mort de Leonardo.
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