La cause de la division : le très sulfureux Mouvement rural de jeunesse chrétienne, au centre d’une polémique provoquée par leur position pro-avortement et Lgbt, mais à qui, cependant, la Conférence des évêques de France a renouvelé sa confiance le 29 janvier dernier. Confiance qui a vite volé en éclat à nouveau… mais confiance que ce mouvement n’aurait jamais du avoir un seul instant.
Courant janvier, la Conférence des évêques de France (CEF) a choisi, par l’intermédiaire du Président de la commission jeunes des évêques de France, Mgr Percerou, un jeune du MJRC comme représentant des jeunes Français au pré-synode des jeunes qui se tiendra à Rome du 19 au 24 mars prochain (en préparation du synode des évêques sur les jeunes, la foi et le discernement à la vocation d’octobre prochain).
Or le 19 janvier, à la veille de La Marche pour la Vie, le MRJC publiait, sur les réseaux sociaux, un communiqué dans lequel il se dit favorable à l’avortement considéré comme un « droit fondamental » :
« Nous défendons le droit fondamental pour les femmes et les couples d’avoir recours à l’IVG. » « Nous sommes solidaires des combats pour l’émancipation personnelle et collective.»
Une telle déclaration d’un mouvement qui se dit « catholique » provoque dans sa foulée la réaction scandalisée des organisateurs de La Marche pour la Vie et de quelques évêques tel Mgr Ginoux, évêque de Montauban. Pour calmer la polémique, la Conférence épiscopale entame un « dialogue » avec le MRJC qui se conclut par le renouvellement de la confiance des évêques aux responsables du mouvement. Un communiqué commun est publié :
« Sur la base de cette confiance, la liberté de parole est légitime dans la mesure où elle sert la vocation de tout baptisé à transformer le monde à la lumière de l’Évangile. […] Le MRJC génère en bien des espaces ruraux des initiatives originales pour retisser et servir les liens des personnes habitant un même territoire. Par son engagement auprès des jeunes, et du travail réalisé avec les collectivités publiques et associations, il est souvent force de proposition là où des progrès sont réalisables pour un développement humain intégral. »
Par rapport aux positions favorables à l’avortement du MJRC, la CEF ne formule aucune condamnation ferme. Elle se contente de recadrer bien gentiment le Mouvement rural :
« Ce qui est attendu d’un mouvement d’Église sur une question aussi grave est de pouvoir accompagner les personnes tout en envisageant pour notre société de réelles perspectives qui intègrent le principe intangible de la dignité de la personne humaine. Dans la tradition de l’Église catholique, ce principe est à comprendre non seulement entre la naissance et la mort, mais depuis sa conception jusqu’à la mort naturelle. »
Cette confiance scandaleuse n’aura guère duré ! Une de ces fameuses « initiatives originales » prévue le 3 et 4 mars prochains à Annonay a relancé la polémique. La section ardéchoise du MRJC organise ces jours-là un « week-end de formation militant » intitulé « Genre Voilà ! » sur le thème du genre, du féminisme et orientations sexuelles en milieu rural. Le tract, – retiré depuis-, rédigé bien entendu en écriture inclusive, représentait une silhouette féminine nue dans une bulle, entourée d’insultes et de remarques misogynes et homophobes parfois très grossières. Le MRJC s’inscrit dans la promotion Lgbt et genre tout azimut !
Lundi 12 février, Mgr Jean-Louis Balsa, évêque de Viviers, publiait un communiqué « à l’attention des acteurs de la pastorale des jeunes du diocèse de Viviers », leur demandant fermement « de ne pas participer à ce week-end, ni d’en faire la promotion ». Choqué par « la gravité de la teneur de la proposition et les propos obscènes employés sur le tract », il affirme être «en total désaccord avec ce projet du MRJC ».
La réaction de Mgr Balsa est tout à son honneur mais ne sera qu’un petit pavé, qui fera bien peu de vagues, dans cette mare saumâtre, qui restera saumâtre. La collégialité imposée à tous les évêques depuis Vatican II verrouille leur parole respective, les déresponsabilise tout en les obligeant à accepter, dans les faits, les décisions collégiales prises par la CEF. Or cette dernière, collégialement, a renouvelé sa confiance au MRJC, lui donne 570 000 euros par an de subvention et maintient l’envoi d’un de ces jeunes ruraux au pré-synode du mois prochain…
Des actions qui en disent long sur la décadence morale d’un bien grand nombre de prélats français…
Francesca de Villasmundo
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