La reprise économique mondiale est là, pour ceux qui prêtent allégeance à la finance internationale. Le Brexit n’a pas, du tout, détruit l’économie britannique. La victoire électorale de Trump, malgré ses conséquences protectionnistes, n’empêche pas l’économie américaine de bénéficier d’une bonne croissance du PIB. Les marchés financiers se réjouissent, finalement, de la perspective de réductions d’impôts accordée aux entreprises par l’épouvantail de Washington.
En Asie, les tensions politiques en Corée inquiètent, mais le Japon, malgré un récent renforcement du yen, voit s’éloigner le spectre de la déflation et le PIB, l’emploi, les exportations et les ventes au détail restent positifs. Pékin, de son côté, maintient toujours ses 6,5 pour-cent de croissance. L’empire du milieu résiste aux entreprises extérieures, grâce à un contrôle étroit de l’économie, des marchés financiers et des sorties de capitaux. L’Inde reste l’économie la plus florissante de la région. La production industrielle a repris, malgré une faible croissance du crédit. La démonétisation entreprise par le Premier ministre Modi lui permet d’engager les réformes structurelles qui plaisent à la finance internationale pour débloquer le potentiel de croissance à long terme de l’Inde.
La zone euro se contentera de profiter d’une suspension provisoire de la déflation et d’une très timide reprise de l’emploi. La défaite de Gert Wilders, et l’élection prochaine de M. Macron, rassurent les marchés internationaux. Mais il faut désormais punir ces électeurs européens insoumis, illusionnés par les années de croissance factice, financées par le plan Marshall de l’après-guerre.
Que l’on ne se plaigne pas : le Brésil, le Venezuela et la Russie sont au piquet. Tous ces pays résistants restent confrontés au prix des produits de base, aux difficultés de leur production industrielle et à la dépression dont souffre leur secteur privé. Quant au Moyen-Orient, il doit rester instable, divisé, pour mieux être dirigé. Son économie n’a aucune importance, l’enjeu est millénaire.
Source : interprétation personnelle des travaux économiques du professeur Eswar Prasad, de l’Université Cornell
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