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Le monde est-il surpeuplé ?

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La Division de l’ONU sur la Population se positionne contre les prévisions apocalyptiques développées de manière diffuse en ce qui concerne la croissance démographie mondiale. Elle a procédé à la Révision 2015 des prospectives mondiales sur la population.

La population mondiale est estimée à 7 milliards à ce jour. Mais 83 % des pays ne renouvellent plus leurs habitants. 25 pays ont un taux de reproduction d’1,5 enfant par couple : il faut au moins 2,1 enfants pour assurer le simple maintien du nombre d’habitants. En 2050, la croissance de la population ne tiendra plus qu’à 9 pays.

Les hommes seront 9,7 milliards sur la terre en 2050. Cette augmentation doit être prise avec sérénité et non dans un esprit apocalyptique. En effet dans la période passée correspondante à la nôtre, soit 35 ans, le pourcentage de populations ne mangeant pas à sa faim est tombé de 24% à 14 %.

Par ailleurs d’ici 2100, la mortalité infantile va chuter de 80 %. Elle aboutira à une situation équivalente entre les pays pauvres et les pays développés. L’espérance de vie moyenne sera de 90-92 ans dans les pays riches et de 79 ans dans les pays pauvres. Les femmes vivent légèrement plus longtemps que les hommes. Or tous pays confondus, la durée moyenne de la vie humaine était de 45 à 48 ans en 1950. Autrement dit celle-ci aura doublé en un siècle et demi.

Le problème du XXIème siècle ne sera donc pas la surpopulation mais au contraire la chute de la reproduction, entraînant un déséquilibre entre ceux qui travailleront et ceux qui seront en retraite ou dépendants ; ces derniers représenteront la moitié de la population mondiale au lieu de 37 % à ce jour. De plus le nombre des décès dépassera celui des naissances. Le Japon et dix pays européens verront leur population décliner de 20 % aux alentours de 2050. Or ce sont ces pays qui seront amenés à aider les pays les plus pauvres.

Les alarmistes expliquent que nous sommes en train de développer une population en allant au-delà des ressources de la planète. La raison majeure en est la multiplication des conflits notamment des guerres civiles entraînant famines et pauvreté. De plus la dégradation environnementale devrait être strictement combattue ainsi que la surconsommation entraînant le gâchis au quotidien notamment dans les villes des pays riches. Une recherche sans fin de l’accroissement des richesses personnelles aboutira effectivement à une destruction accélérée de ce que la nature nous offre. Le mythe de la « croissance économique » ne devrait plus servir de repère.

Le challenge n’est donc pas celui de diffuser la contraception, la stérilisation et l’avortement dans les pays pauvres, écrit le rapport de l’ONU. Il est impossible d’adopter le slogan des Chinois : « un flot de sang coulant comme une rivière est meilleur qu’une seule naissance » ; cette manière de voir aboutissant à 300 millions d’avortements forcés. Ce sont de véritables abus. Sans parler des stérilisations forcées aux Indes. C’est à chacun à déterminer le nombre de ses enfants et non à la société qui le fait par des pressions ou des coercitions. Il faut laisser les hommes libres de leur avenir.

D’une certaine mesure le rapport de l’ONU se rapproche par ses conclusions de l’encyclique du pape Laudato Si. Mais apparemment il se départit du politiquement correct et notamment du fameux Club de Rome. Celui-ci, en 1972, avait prévu qu’en l’an 2000 le pétrole serait définitivement épuisé ; le tout aboutissant à la fin de l’humanité. C’était la « fin du monde » affirmait-il. Celle-ci n’est pas venue. Ne répétons pas ses erreurs.

Jean-Pierre Dickès

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