Quelques heures avant de décider de faire un référendum pour réintégrer la Crimée dans la Russie, Vladimir Poutine se rendit au monastère de Valaam, un des plus hauts lieux de l’orthodoxie slave où se trouve l’archimandrite (titre honorifique) Tikhon Chevkounov, le confesseur du président russe, qui est présent dans tous les échanges relatifs au dossier ukrainien, y compris lors des discussions de nature militaire, avec les troupes située en première ligne. Le 31 mars, au moment même où la Douma officialisait l’intégration de la Crimée à la Russie, “l’Avion du Jugement Dernier”, comme est surnommé l’avion de Vladimir Vladimirovitch Poutine, était déjà observé à Valaam, indiquant une nouvelle visite du Président.(Source)
L’higoumène (père abbé) Tikhon Chevkounov, 55 ans, disait de Vladimir Poutine en 2001 :
“Vladimir Vladimirovitch Poutine est vraiment un chrétien orthodoxe, et pas simplement de nom mais une personne qui se confesse et communie et réalise parfaitement sa responsabilité devant Dieu pour la charge qui lui a été confiée ainsi que pour son âme immortelle.”
Vladimir Poutine aurait été baptisé en secret le jour de la Saint Michel, chef des Légions Célestes. Cependant sa mère l’appela Vladimir. Vladimir est le nom du saint fondateur de la Russie, un prince russe de Crimée ainsi que l’a rappelé avec force Vladimir Poutine le 4 décembre dernier:
« Ce fut en Crimée (…) que le Grand Prince Vladimir fut baptisé avant d’apporter le christianisme à la Rus. (…), le christianisme a été une puissante force unificatrice spirituelle qui a contribué à impliquer les diverses tribus et les unions tribales du vaste monde slave orientale dans la création d’une nation russe et de l’Etat russe. Ce fut grâce à cette unité spirituelle que nos ancêtres pour la première fois et pour toujours se sont considérés comme une nation unie. Tout cela nous permet de dire que la Crimée, (…), et Sébastopol ont une importance civilisationnelle et même sacrée inestimable pour la Russie. »(Vladimir Poutine)
C’est dans l’église de son baptême qu’il célèbre les fêtes de Noël chaque année.
C’est une conversation téléphonique entre un haut responsable russe et l’un des chefs novorusses, captée par le SBU – le service de renseignement ukrainien encadrée par la CIA – qui a révélé fin juillet la présence du confesseur du président russe.
Alekseï Chesnokov, le chef du parti présidentiel « Russie Unie », échange alors avec le premier ministre de la république de Donetsk, Aleksandr Borodaï. C’est à cette occasion que Chesnokov mentionne la présence du moine Tikhon Chevkounov .
En 2012, l’archimandrite (père-abbé d’un monastère) Tikhon Chevkounov mène la résistance contre la profanation de la Cathédrale du Christ-Sauveur par les agents du Département d’Etat des USA, les “Pussy Riot”. Était présent à leur procès le banquier Alexander Lebedev, financier du journal d’opposition “Novaya Gazeta”, lequel prenait naturellement fait et cause pour les ennemis de la Russie.
Cette immense cathédrale au coeur de Moscou, a été détruite le 5 décembre 1931 par les bolcheviques sur l’ordre de Staline, mais elle a été rebâtie à l’identique dans les années « 90 » et achevée en 1999.
Dans le même ordre d’idée, Vladimir Poutine a fait, quelques semaines avant la crise de la Novorossiya (Donbass), voler au dessus de la Mer Noire une copie de l’icône de la Vierge Noire de Kazan (source). Cette icône a été portée par les armées russes lors de toutes les grandes invasions menées contre le pays : en 1612 face aux Polonais, en 1709 face aux Suédois, en 1812 face à Napoléon. L’icône a été volée et détruite en 1904 . En 1904 ce fut la défaite lors de la guerre russo-japonaise, puis la révolution de 1905, enfin la guerre en 1914 et la révolution en 1917 aboutissant au massacre de la famille impériale.
Les Bolcheviques firent par la suite détruire la cathédrale de Kazan.
En 1941, alors que Moscou est sur le point de tomber, Staline fit embarquer une copie de la Vierge Noire de Kazan dans un avion qui fait plusieurs fois le tour de la capitale russe. Et ce fut la victoire des armées rouges contre Hitler.
Valaam, archipel d’une cinquantaine d’îles, figées six mois par an dans les glaces de l’immense lac Ladoga, abrite le plus ancien monastère de Russie. Fondé selon la tradition au 11e siècle, la prière du monastère de Valaam s’est interrompue pendant près de 50 ans, lorsque le régime communiste expulsa les moines de l’île dans les années 1940. Mais en 1989, six moines accostent à Valaam, pour restaurer une vie monastique dont le fil a été brisé. 23 ans plus tard, ils sont près de 150, et la plupart des églises dévastées ont été rebâties. Ce documentaire propose de découvrir la vie quotidienne des moines de Valaam, dans le grand monastère principal, et dans les ermitages perdus dans les bois des îles alentour. Travail manuel, peinture des icônes, grandes liturgies dans la nuit: une vie de combat permanent avec soi-même, ancrée dans l’obéissance et la prière perpétuelles. Portrait d’une foi en pleine renaissance, qui fait de ce lieu hors du commun, le symbole de l’impressionnant réveil spirituel de toute la Russie. Un film écrit et réalisé par François Lespès. Une coproduction Grand Angle Productions et KTO – 2012.
Emission du 26/11/2012
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