Le en même temps cher à Macron dans toutes ses contradictions ! Rien ne va plus dans l’univers macronien. Tandis que le président jupitérien transformé en va-t-en-guerre déplore que « trop de Français prennent à la légère » le confinement, son ministre du travail déplore que trop de travailleurs français restent chez eux ! Allez comprendre…

Ainsi mercredi 18 mars, Mme Pénicaud confiné dans son ministère a accusé, assez violemment,  entreprises du bâtiment et des travaux publics d’être  défaitistes  et de  manquer de civisme  face à la crise économique provoquée par le Covid-19. La veille, mardi, les trois grandes fédérations patronales du secteur – la FFB, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) et la Fédération nationale des travaux publics – avaient appelé le gouvernement à prononcer clairement un arrêt des chantiers durant une dizaine de jours, « le temps pour les entreprises de s’organiser » .

Un appel jugé inutile et incivique pour le ministre macronnien qui a jugé que des salariés intervenant en plein air peuvent préserver les distances de sécurité nécessaires et mobiliser, ponctuellement, assez de voitures personnelles pour ne pas s’entasser dans les véhicules utilitaires.  

« L’accès du BTP à ce dispositif est pleinement justifié, » estime pourtant Bruno Lecler, délégué de la Capeb des Pays de la Loire :

« Les ouvriers intervenant chez les particuliers s’y voient l’accès refusé. Sur les chantiers, on partage les outils. On ne dispose pas toujours de sanitaires. On porte des charges lourdes à plusieurs. On mange ou on dort dans des bâtiments de chantiers étroits. De toute façon, les négociants en matériaux ont fermé et l’État lui-même a stoppé des chantiers comme la rénovation de Notre-Dame de Paris ou le Grand Paris Express. » 

Aucune raison, donc, de « passer pour des tire-au-flanc », déclare furieux le président de la FFB Jacques Chanut. Il rappelle que l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics, spécialisé dans la santé au travail du secteur, « a jugé impossible de poursuivre l’activité en respectant les consignes sanitaires édictées par le gouvernement ».

En fait, foin du civisme, la colère de Mme Pénicaud pourrait bien être une colère économique : l’État a promis une enveloppe de 8 milliards mobilisée en urgence pour indemniser le chômage partiel des entreprises bloquées par l’épidémie, mais bon, moins il y en aura qui viendront piocher dedans, mieux ce sera ! Et le bâtiment ce sont 10 % des actifs français… Dont des responsables, outré par les propos du ministre, demandent la démission de Pénicaud.

Le coronavirus risque bien d’avoir la peau du en même temps de Macron…

Francesca de Villasmundo

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