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Le Maréchal Ney

Le Maréchal Ney, par Franck Favier, éditions Perrin
Le Maréchal Ney, par Franck Favier, éditions Perrin

Franck Favier est agrégé et docteur en histoire. Il enseigne en classes préparatoires et est l’auteur de plusieurs ouvrages ayant trait au Premier Empire. Il vient de signer chez Perrin une biographie du Maréchal Ney.

« Ney, le brave des braves » Ces mots résonnent encore dans la mémoire des amateurs d’histoire napoléonienne. Un événement éclaire la légende : au cours de la célèbre retraite de Russie, Ney, isolé avec ses troupes du reste de l’armée en déroute après la bataille de Krasnoé, armé d’un simple fusil, ramena à marche forcée pendant plusieurs jours, sous le feu de l’ennemi, ses soldats auprès de l’Empereur. Ce fait d’armes, parmi une carrière bien remplie par près de cinquante batailles rangées et trois cents combats, fut exceptionnel. Napoléon le reconnut comme il se doit, titrant le maréchal, déjà duc d’Enghien, prince de la Moskova. Il lui donna également une popularité sans égale auprès de la troupe.

Ney a collectionné les exploits militaires : la manœuvre d’Elchingen, la prise de Magdebourg, l’assaut de Friedland, les combats de la Moskova et enfin son attitude exemplaire lors de la retraite de Russie, commandant l’arrière-garde vers Orcha ou encore protégeant les restes de la Grande Armée à la Bérézina et tant d’autres… A ce titre, il n’usurpe en rien sa place dans le panthéon napoléonien.

Pour autant, Franck Favier souligne que son image est ternie par ses mauvais rapports avec ses condisciples : querelles multiples avec les autres maréchaux, Murat, Soult, Lannes, Masséna, allant avec ce dernier jusqu’à l’insubordination. Il refusa d’être en sous-ordre, contestant même les ordres de l’Empereur en 1812 et 1813. Les faits montrent pourtant ses médiocres capacités pour le commandement en chef.

Au-delà de ces aspects militaires, cette biographie rappelle que Ney se mit à partir de 1814 à trahir à plusieurs reprises ses serments et à faire preuve d’inconstance, abandonnant Napoléon, proposant de ramener celui-ci en cage de fer au roi en mars 1815, puis se ralliant à nouveau à Napoléon, pour se comporter de façon désastreuse à Waterloo en juin 1815 et trahir à nouveau Napoléon le 22 juin. Ce qui n’empêcha pas Ney d’être condamné à mort et fusillé quelques mois plus tard. La veille de son exécution, Ney, franc-maçon, se confessa auprès de l’abbé de Pierre, curé de Saint-Sulpice.

Le maréchal Ney, Franck Favier, éditions Perrin, 392 pages, 24 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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