Mgr Fisichella est le président du Conseil pontifical pour la Nouvelle Évangélisation. A l’occasion il se fait aussi le défenseur du ‘magistère’ du pape François, contesté par une frange de cardinaux conservateurs. Pourtant ce fut le concile Vatican II qui a soumis, pour soi-disant ouvrir l’Église, la doctrine aux évolutions dogmatiques, appelées en novlangue vaticanesque « le développement de la doctrine », soumis lui-même aux modes contemporaines… La Vérité est devenue changeante comme la lune… centrée sur l’homme versatile et non sur l’immutabilité de Dieu.

D’ailleurs, Mgr Fisichella commence par donner la définition moderniste de vérité :

« Avant tout, quand on parle de la vérité, nous devons toujours en avoir une conception dynamique. La vérité n’est pas une dimension fixiste. La vérité, pour les chrétiens, est avant tout cette Parole vivante que le Seigneur nous a laissés. […] L’Église catholique ne peut pas accepter, à mon avis, une idée de vérité fermée sur elle-même. La vérité, par sa nature même, fait référence à la fidélité et aussi à la liberté : ‘La vérité vous rendra libres’. Une vérité qui s’ouvre toujours plus est une vérité qui fait découvrir aussi à chaque croyant, à chaque homme, une liberté plus profonde. »

Ce n’est qu’ensuite qu’il intercède pour le ‘magistère’ bergoglien qui, il est vrai, libère l’homme de ces derniers garde-fou…  :

« il ne faut jamais instrumentaliser le magistère pour apporter une contradiction dans le développement de la doctrine. […] Je pense qu’il n’y a aucun point d’appui pour devoir contester le magistère du Pape François à la lumière du magistère précédent. Il faut rappeler, au contraire, quelle continuité il y a dans le développement. Mais je pense qu’il est important aussi de lire attentivement tout le magistère du Pape François et non pas seulement quelques interventions : la mosaïque est donnée par l’ensemble des cartes, et non pas par une seule carte. »

Le ‘magistère’ du pape argentin est d’après Mgr Fisichella

« celui d’une grande ouverture dans l’œuvre d’évangélisation. Celui de ne pas anticiper la norme par rapport à l’annonce. […] Ceci est l’idée d’une Église en sortie et donc aussi la capacité, comme il est dit dans Evangelii Gaudium, d’accompagner notre contemporain, de cheminer avec lui pour le comprendre, et parfois aussi de faire un pas de côté. C’est cette dimension unie à l’exigence de la miséricorde qui émerge donc. Le Jubilé de la Miséricorde a été le signe concret de la façon dont le Pape François oriente son pontificat. »

…et l’humanité devint folle…

Qu’il y est continuité comme le souligne Mgr Fisichella entre l’enseignement pontifical actuel et l’enseignement des papes post-Concile ne fait aucun doute puisqu’ils se basent tous sur les décrets de Vatican II. L’enseignement bergoglien n’est juste qu’une expression plus radicale du progressisme et du modernisme institutionnalisés lors de ce dernier concile.

Le vrai problème, n’en déplaise aux conservateurs conciliaires, concernant le ‘magistère’ bergoglien, et ceux qui l’ont précédé, réside dans le nouveau sens donné par la nouvelle théologie moderniste au mot ‘magistère’ :

« L’expression magistère actuel a pris un sens nouveau autre à l’occasion du concile Vatican II. Nouvelle conception qui n’est autre que celle condamnée par St Pie X dans son encyclique Pascendi dénonçant le modernisme, où le magistère est considéré comme l’expression de la conscience ecclésiale. Le magistère n’est plus le médiateur nous transmettant avec les garanties de véracités propre au Christ, nous transmettant l’enseignement du Christ, non le magistère est considéré comme l’expression de la conscience interne de l’Église. Paul VI dira que ‘le Concile qu’est-ce que c’est ? C’est un moment où l’Église se recueillit en elle-même pour se dire à elle-même ce qu’elle pensait d’elle-même.’ »,

expliquait lors d’une conférence en mai 2012, l’abbé de la Rocque (F.S.S.P.X) qui fut un des quatre théologiens des fameuses discussions théologiques engagées entre Rome et la F.S.S.P.X dans les années 2000.

C’est cette conception moderniste du ‘magistère’ qui est la source de cette confusion doctrinale qui prend, chaque jour qui passe depuis 50 ans, des proportions toujours plus alarmantes, au point d’inquiéter même certains ecclésiastiques nourris cependant au lait conciliaire

Seul le retour au ‘magistère’ pris dans son sens authentiquement traditionnel pourra dissiper les ténèbres qui s’épaississent sur le monde catholique.

Francesca de Villasmundo

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