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Le gouvernement polonais persiste à s'attaquer aux cours de religion à l'école

Pologne – Le débat sur la présence de la religion dans les écoles publiques polonaises est devenu une question centrale dans le panorama social et politique polonais. La polémique a été déclenchée après l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui a déclaré inconstitutionnelles les réglementations du Ministère de l’Éducation Nationale sur l’organisation des cours de religion.

Le jugement établit que les modifications promues par la ministre de l’Éducation, la féministe Barbara Nowacka, violent le principe de légalité établi dans la Constitution polonaise et dans la loi éducative de 1991. Selon le tribunal, le Ministère de l’Éducation Nationale a agi unilatéralement en introduisant des changements significatifs dans le calendrier et l’organisation des cours de religion sans le dialogue nécessaire avec les églises et autres communautés religieuses.

Une tentative idéologique de réduire l’influence catholique en Pologne

Le professeur Paweł Borecki, expert en droit ecclésiastique, a souligné que les décisions du Ministère de l’Éducation Nationale sont non seulement illégales, mais reflètent une tentative délibérée de limiter l’influence de la religion dans le système éducatif. « Le ministère a donné la priorité aux raisons idéologiques plutôt qu’au respect de la loi, ignorant les principes fondamentaux de neutralité et de respect des communautés religieuses », a déclaré Borecki.

Dans ce sens, le professeur Aneta Rayzacher-Majewska, consultante auprès de la Commission d’éducation catholique de la Conférence épiscopale polonaise, a qualifié d’inquiétantes les actions du Ministère de l’Éducation Nationale qui, selon elle, cherchent à marginaliser la religion au sein des écoles publiques. « Réduire les cours de religion à une heure par semaine, en les plaçant en début ou en fin d’horaire scolaire, est une mesure qui condamne la matière à l’échec. Cela affecte non seulement la formation morale et spirituelle des étudiants, mais aussi le développement global que doit offrir l’éducation », a-t-il souligné.

Un conflit qui transcende les salles de classe

La confrontation entre le Ministère de l’Éducation Nationale et l’Eglise catholique reflète un conflit plus profond sur la place de la religion dans une société de plus en plus sécularisée, mais où la majorité de la population continue de s’identifier à la foi catholique. Alors que la ministre Nowacka affirme que ses propositions répondent aux exigences d’un secteur de la société, les représentants ecclésiastiques considèrent que ces mesures répondent à un agenda politique qui ignore le bien-être des étudiants.

Aneta Rayzacher-Majewska a critiqué le refus du Ministère de l’Éducation Nationale de considérer les propositions consensuelles proposées par les Églises. « L’enseignement de la religion ne peut être traité comme une question secondaire. C’est un élément fondamental du développement éthique et spirituel des jeunes. Cependant, les actions du Ministère de l’Éducation Nationale démontrent une tentative claire de le reléguer à un niveau marginal », a-t-elle commenté.

L’experte a également souligné que le prétendu désintérêt pour les cours de religion, en particulier dans les grandes villes, répond dans de nombreux cas à des stratégies locales visant à rendre difficile la participation. «Des horaires inaccessibles et un récit qui dévalorise le sujet ont contribué à ce phénomène. « Il ne s’agit pas d’un choix spontané des jeunes », a-t-elle expliqué.

Réponses juridiques et actions internationales possibles

En l’absence de publication de l’arrêt de la Cour constitutionnelle au Journal officiel, ce qui empêche son entrée en vigueur, l’épiscopat polonais et l’Ekumeniczna Rada polonais ont déposé des requêtes auprès de la Cour suprême pour exhorter le gouvernement à se conformer à ses obligations légales. Cependant, les autorités éducatives ont fait preuve de résistance et ont mis en œuvre leurs projets de réduction des heures de cours de religion.

Le professeur Borecki a suggéré que si cette situation persistait, les Églises pourraient se tourner vers des organisations internationales telles que la Cour européenne des droits de l’homme ou le Comité des droits de l’homme de l’ONU. « S’adresser aux instances internationales n’est pas un acte de confrontation, mais plutôt une légitime défense des droits fondamentaux et des principes démocratiques », a-t-il déclaré.

Implications sociales et éducatives

En outre, le débat soulève des questions fondamentales sur le modèle éducatif dans une société pluraliste. « L’éducation doit offrir une formation complète qui inclut des aspects éthiques et spirituels. Nous ne pouvons pas réduire l’enseignement au domaine technique ou instrumental, en laissant de côté les valeurs qui aident les jeunes à se développer en tant que personnes à part entière », a ajouté l’expert.

Parallèlement, les communautés religieuses ont réitéré leur volonté de dialogue et ont exhorté le gouvernement à se conformer aux accords établis dans le Concordat et dans d’autres règlements. « Le respect mutuel et le consensus sont essentiels pour garantir un système éducatif qui reflète la diversité et les besoins de la société polonaise », a conclu Rayzacher-Majewska.

Léo Kersauzie

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1 Commentaire
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Louis
Louis
il y a 11 années

L’église n’est pas accrochée à une branche, elle est bâtie sur un roc…

guillaume
guillaume
il y a 11 années

Peut on avoir la source de cette citation : « Mgr Burke s’est opposé à la déclaration du pape affirmant que l’on devait mettre sur le côté la question de l’avortement « dont on parlait beaucoup trop  »

merci.

Jean- Pierre Dickès
Jean- Pierre Dickès
il y a 11 années
Répondre  guillaume

Le texte suivant a été interprété de tous côté par la presse dans ce sens :
« L’Eglise ne peut insister seulement sur les questions liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à l’usage des méthodes contraceptives. Je n’ai pas beaucoup parlé de ces choses, et cela m’a été reproché.

Gilles
Gilles
il y a 11 années

« Le cardinal Raymond Léo Burke vient d’être limogé de son poste à la direction de la Congrégation pour les Evêques selon la volonté du Pape lui-même »

N’y a-t-il pas une grosse erreur factuelle ? Le cardinal Burke est toujours préfet de la Signature Apostolique non ? La congrégation pour les évêques est dirigée depuis le 30 juin 2010 par le cardinal Ouellet.

Denis Merlin
il y a 11 années

« L’Eglise considère que l’excommunication met ceux qui tombent sous le coup de cette sanction dite « canonique » en état de péché grave, dit « mortel ».

Vous faites erreur, l’excommunication est une sanction pénale, donc l’effet d’une décision juridique. La notion de péché mortel est une notion morale, spirituelle. On peut donc être excommunié sans être en état de péché mortel (seul l’individu se juge lui-même et Dieu) et ne pas être excommunié et être en état de péché mortel (se juger en état de).

berserk
berserk
il y a 11 années
Répondre  Denis Merlin

On voit mal comment on peut être excommunié sans être en état de péché mortel, sachant que l’excommunication, la peine spirituelle la plus sévère de l’Eglise, frappe ceux qui ont commis « certains péchés particulièrement graves’ (CEC article 1463)

Raiford
Raiford
il y a 8 années
Répondre  berserk

L’excommunication frappe les personnes en état de péché mortel, quand ces personnes ont une grande notoriété et sont une source de scandale pour une inconduite publique : dirigeants, chefs d’état, princes…
A notre époque, on pourrait ajouter les célébrités de tous ordres.
Mais comme actuellement les personnages importants ne sont le plus souvent pas catholiques, la portée de cette sanction est très faible et elle est tombée en déssuétude.

toto
toto
il y a 11 années

Etonnant qu’une « nouvelle » de cette importance n’ait eu aucun écho en Italie. Ne s’agit-il pas d’un canular?
Et je suis d’accord avec Gilles, vérifiez vos sources. Il y a assez de pagaille comme cela pour ne pas en rajouter.

toto
toto
il y a 11 années

Le cardinal Burke n’est plus membre de la congrégation pour les évêques qu’il n’a jamais dirigée. Le cardinal Ouellet a été reconduit à la tête de cette congrégation. Votre article n’est pas exact.
http://fr.canoe.ca/infos/international/archives/2013/12/20131216-090050.html

Meringue
Meringue
il y a 11 années

Intéressé par Media presse, cet article assurant une promotion insidieuse, voire espérée (pourquoi) d’une division, et d’une dérive du Pape met le soupçon sur Media presse. « L’information sans concession » devrait vous obliger avant tout à dire qui se cache derrière Media presse. Je crains autant la réponse que l’absence de réponse.

oliv
oliv
il y a 11 années
Répondre  Meringue

Pourquoi tant de mystère puisqu’il n’y en a pas ?
http://www.acimps.org/index.php/communiques

fj
fj
il y a 11 années
Répondre  Meringue

Sur la forme :
C’est bien d’avoir une idée, c’est mieux encore de savoir l’exprimer en français. Ainsi une promotion peut être insidieuse, mais une « promotion espérée (pourquoi) » ne signifie rien, c’est une ineptie. La promotion est forcément teintée d’espoir – l’espoir de réussir ! – ou alors son auteur s’abstient. Quand au mot « pourquoi », il nécessite un point d’interrogation.

Sur le fond : si la division était nouvelle, si le clergé de Rome était exempt de dérives vis-à-vis du Magistère … et vous avez des soupçons ? Mais c’est vous que l’on va soupçonner de vivre sur la planète Mars. Où étiez-vous depuis 50 ans ? « Moi Monsieur j’étais dans l’Espace intersidéral, je suis revenu pour lire Media Presse! » 🙂

oliv
oliv
il y a 11 années

Ce pape dévoile de plus en plus qui il est : un apostat animé par l’esprit du monde, celui de l’antéchrist.
Bravo à ce cardinal qui a l’amour de la vérité, autrement du Christ, et qui ne se compromet pas pour plaire au monde. Je ne suis habituellement pas pour les traditions et tout le cirque religieux de l’église catholique, mais si dans ce cas traditionalisme rime avec intégrité, je suis pour ! L’unité entre chrétiens se fera entre croyants fermement ancrés en Jésus et attachés à la vérité, pas avec des progressistes soucieux de plaire et avides de succès. Le monde hait la vérité, c’est pourquoi même dans l’Église les justes seront hais par les faux-chrétiens qui s’y trouvent, les chrétiens charnels, chrétiens de nom seulement, ceux qui aiment débattre et satisfaire leur intellect…

trackback

[…] vous a livré un scoop francophone hier en annonçant le limogeage du Cardinal Burke par le Pape François. Cette nouvelle a laissé beaucoup de lecteurs incrédules. Nous confirmons pourtant les […]

Arnaud du Plessis
Arnaud du Plessis
il y a 11 années

Comprenons bien l’excommunication ! L’Eglise excommunie latae sententiae les avorteurs et pas les tortionnaires. Pourquoi ? Parce que le tortionnaire sait qu’il pèche, l’avorteur pas toujours, et l’excommunication est un moyen PEDAGOGIQUE de prise de conscience, rien de plus. Evangelium vitae, n° 62 « dans l’Église, la peine de l’excommunication a pour but de rendre pleinement conscient de la gravité d’un péché particulier et de favoriser donc une conversion ». Le Saint curé d’Ars à propos de l’Eucharistie : « « Ne dites pas que vous n’en êtes pas digne. C’est vrai : vous n’en êtes pas digne, mais vous en avez besoin ». Le Pape a raison, « la communion est un remède et pas une récompense ». En quoi cela exclut-il la question du péché et la confession ? A moins de prendre la confession comme un passe-droit pour communier ! La seule question est : comment serait comprise une levée d’excommunication, comme un blanc-seing pour avorter, ou comme les bras ouverts du père du fils prodigue ?

tolot
tolot
il y a 11 années

L’Anti pape François voilà le résultat mais DIEU va maintenant intervenir

David
David
il y a 11 années

Et ce n’est qu’un commencement!
Les progressistes n’aiment pas la le pluralisme au sein de lÊglise…et sont SECTAIRES.