Le dogme omniprésent de l’antiracisme ? Dans une belle préface, Bernard Lugan pose le problème et fait un inventaire rapide, critique, de la situation. L’auteur, Pierre de Meuse développe magistralement, argumente avec sang froid. Son à-propos est vivifiant, ses connaissances profondes du sujet font de cet ouvrage une référence dans ce domaine.
Dans notre société dite permissive, si l’on en croit le discours généralisé de « défense des valeurs » qui vante la tolérance, il ne devrait pas exister d’opinion qu’il soit interdit de manifester. Or on constate au contraire un durcissement de la répression contre la libre expression de propos contraires à l’idéologie qui sous-tend les sociétés occidentales, baptisés ces derniers temps « discours de haine », aux tout premiers rangs desquels la justification d’ “idées racistes “. Cette évolution ne date pas d’hier, elle a commencé à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et s’est développée dans le courant des années 1970 en accumulant les sanctions et les peines contre les contrevenants.
Remarquons cependant que cette réflexion et cette expression ne concernent qu’une partie du monde : l’Europe et l’Amérique du Nord, à l’exclusion de l’Asie et si l’Afrique use quelquefois de ce discours, c’est seulement à l’égard des « Blancs », jamais à l’égard de leurs frères africains, reproduisant un enseignement qui vient d’Europe, et n’a été conçu par aucun peuple. Nous sommes donc devant une création de l’esprit occidental, avec toutes les influences qu’il a pu recevoir au cours de son histoire ; il n’est donc pas étonnant qu’un corpus d’idées se soit constitué avec ses tendances, ses permanences, ses postulats et ses avatars successifs.
C’est à ces éléments et à ses conséquences qu’est consacré cet ouvrage. Il apparait que ces développements ont eu et auront encore de lourdes conséquences sur les comportements des peuples européens et américains du Nord. Il convient donc de faire une critique objective mais prudente, car ce sujet est au cœur des problèmes existentiels pour nos vieilles civilisations. De plus il faut remarquer que, si les polémiques concernées par ce sujet sont toujours brûlantes, il est très rare qu’une remise en cause globale soit effectuée. Renaud Camus et Alain Finkielkraut y ont consacré quelques textes à leurs risques et périls. Quant à Paul Yonnet, sa tentative méritoire fut découragée par les pouvoirs en place, et surtout par une énorme campagne de diffamation et il a préféré enterrer le courageux Eric Delcroix, talentueux avocat, dont les travaux effectués dans le cadre de son métier, se sont accumulés tout le long de sa vie au gré de ses procès, mais qui ont été mis sous le boisseau à cause de ses engagements non-conformistes.
« Nous proposons de faire un inventaire critique de cette norme complexe qui repose sur des mécanismes mal connus, malgré leur fonctionnement quotidien, mettant en jeu des réflexes insoupçonnés et exploitant avant tout le flou de la sémantique et l’absence de définition claire. Nous observerons ensuite quelles ont été les réactions à son installation au cœur de la pensée européenne. Enfin nous envisagerons ses conséquences et ce que pourrait être une attitude réfractaire. En effet, il ne s’agit pas d’un changement sans signification mais d’un bouleversement, d’un renversement total des valeurs qui s’est imposé insidieusement à nous… ».
Le dernier chapitre du livre, Le message, est un appel, un cadre dans l’action à mener, et une espérance. “Il reviendra le temps des héros et des rois “.
Après un très bel ouvrage Idées et doctrines de la Contre-Révolution préfacé par Philippe Conrad, Pierre de Meuse nous livre ici une réflexion construite et argumentée qui nous plonge dans une actualité brûlante.
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Le dogme de l’antiracisme, Origine, développement et conséquences, de Pierre de Meuse, Préface de Bernard Lugan, Editions Dominique Martin Morin, 280 pages, 21.50 €.
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