Si, dans ce texte, est précisée de manière ferme la complémentarité homme-femme et condamnée l’idéologie gender comme erronée, injuste et source de souffrances, les rédacteurs du Vatican proposent pareillement, ingénument, stupidement, ou subversivement, Dieu le sait, d’instaurer un « dialogue » avec « les études de genre », qui est l’expression même avec laquelle cette idéologie contre-nature se présente pour entrer dans les écoles. L’usage même par les instances vaticanes de ce mot de « genre » tout droit sorti de la novlangue sexuellement correcte dominante, révèle leur soumission déjà bien avancée au bouleversement de la pensée, des mœurs et de la société post-moderne, mené par des lobbies arc-en-ciel et transhumanistes puissants.
Le document remet en avant le concept, souvent oublié dans la théologie et la pastorale post-conciles, de « l’ordre de la nature », et réaffirme « qu’il est nécessaire de confirmer la racine métaphysique de la différence sexuelle ».
La Congrégation reconnaît par ailleurs que l’idéologie gender est destructrice de « l’écologie de l’homme » en tant que négatrice de l’unité âme et corps et de l’ouverture à Dieu : à la vision de la personne créée par Dieu est substituée une vision abstraite de la personne qui choisit qui elle veut être, sans aucune référence autre que son ressenti et son désir.
Mais à côté de ses rappels de bon sens, que des non-catholiques peuvent tenir, et donc tout compte fait inévitables pour une congrégation vaticane engagée dans l’éducation, l’ouverture à travers le dialogue est amorcée envers cette même idéologie condamnée : les rédacteurs affirment que le dialogue dont ils parlent ne regardent pas l’idéologie gender mais les études de genre entendues « comme les recherches sur le gender qui essayent d‘approfondir adéquatement la manière dont on vit dans les diverses cultures la diversité entre homme et femme ». L’hypothèse de cette distinction est plus qu’ingénue, parfaitement hypocrite. L’idéologie gender soutient en effet, et ouvertement, que dans la culture actuelle la diversité entre homme et femme se vit justement selon l’idéologie gender. Quand cette dernière prétend entrer dans les écoles, elle le fait en se présentant comme étude de genre, travestissement rendu facile par l’usage comme paravent d’un même vocabulaire : genre ! De plus ces études sur le genre incluent des études sur les expériences d’homosexuels, de lesbiennes, de bisexuels, de transgenres et de tous ceux qui se considèrent « queer » ou gender-fluide », etc.
Ensuite, si la Congrégation déclare que le dialogue est possible seulement dans le cas des études de genre et non avec l’idéologie de genre (n°6), tout le long du document elle propose cependant des éléments de dialogue avec l’idéologie gender elle-même, ce qui revient à reconnaître comme crédible l’évangile gender. Au reste, l’idée même de dialogue exclut par elle-même l’annonce de la Vérité catholique. Ce concept de dialogue profondément ancré dans la mentalité conciliaire, source de bien des relativismes doctrinaux et moraux de l’Église post-Concile, professe que c’est par le dialogue que se construit la vérité ou, en reprenant la définition d’un syndicaliste notoire, que « dialoguer c’est reconnaître que personne ne déteint la vérité ; dialoguer, c’est permettre de faire jaillir la lumière à partir de la confrontation des idées, c’est vouloir progresser dans son approche d’un sujet » ! On ne peut mieux dire : c’est bien ce que fait en tout domaine la nouvelle Église conciliaire issue de Vatican II, et donc aussi dans le domaine de la sexualité et du « genre »…
D’ailleurs, le jésuite gay-friendly James Martin, s’il a critiqué le titre du document Il les créa homme et femme traduisant selon lui une vision « binaire sexuelle » dépassée et archaïque, n’en a pas moins salué les avancées du Vatican vers le monde lgbt :
« Ce nouveau document, écrit -il dans le magazine des Jésuites America, invite, fort justement, à ‘l’écoute’ et au ‘dialogue’. (…) C’est une invitation explicite au dialogue qui devrait être accueillie par tous. Il parle de « chemin », ce qui indique que l’Église n’a pas encore rejoint la destination. Il se concentre sur la question de la théorie gender dans le domaine de l’éducation (ce qui laisse d’une certaine manière la porte ouverte en d’autres domaines)…
Un autre aspect positif de ce document est le puissant appel à ‘respecter chaque personne dans sa condition particulière et différente’ et son opposition à toutes les formes ‘d’intimidation, de violences, d’insultes et de discriminations ». Et c’est la capacité à accueillir avec respect ‘toutes les expressions légitimes de la personne » qui est louée.
La conclusion du document affirme le chemin du dialogue, qui inclut ‘l’écoute, le raisonnement et la proposition’, en laissant la porte ouverte à des développements ultérieurs et en évitant le dure langage d’autres prises de position vaticanes sur la sexualité et en particulier l’homosexualité. »
Il est fort à craindre que ce document, malgré ses rappels de la loi naturelle et des lois de la Création divine, n’est ouvert la porte des écoles catholiques à une introduction officielle et permise de l’idéologie gender et de sa révolution anthropologique. Avec toutes les néfastes dérives sociologiques, sociétales, morales et doctrinales qui en découlent.
La Rome néo-moderniste et néo-protestante relativiste bergoglienne se teinte toujours davantage des couleurs arc-en-ciel!
Francesca de Villasmundo
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