Les définitions de la nouvelle ecclésiologie issue du funeste concile Vatican II

Un absurde jargon ecclésiastique qui cache mal

un nombre impressionnant de propositions non catholiques

La dernière « Lettre à nos frères prêtres » de septembre 2023 (1) est consacrée au « Synode sur la synodalité ».

L’abbé Benoît Espinasse, responsable du site La Porte Latine (2), y propose un abécédaire qui reprend les termes d’Instrumentum laboris, le document officiel du Vatican auquel les indications de pages renvoient.

C’est sous le titre de « LEXICON DE L’ÉGLISE SYNODALE » (3) que nous sont proposées, avec une ironie de bon aloi mais avec un très grand sérieux, les définitions du nouveau langage de l’église conciliaire :

Charabia

Ouvrir l’Instrumentum laboris à n’importe quelle page. Pour exemple : « La communion  à laquelle l’Église est appelée est une relation dynamique  d’échange de dons, témoignant d’une unité transcendante dans la diversité » (p. 35).

Colonialisme et Néocolonialisme

« Comment aborder de manière franche, prophétique  et constructive  les relations entre la culture occidentale et  les  autres cultures, y  compris au  sein de  l’Église, en  évitant les  formes de néocolonialisme ? » (p. 40).  « Une clé de l’opposition prophétique aux colonialismes nouveaux et destructeurs est l’ouverture de lieux de service gratuit, inspirés par l’imitation du Christ, qui est venu non pas pour être servi mais pour servir (cf. Mc 10, 45) » (p. 41).

Constitution de l’Église

« La synodalité se révèle être une dimension constitutive de l’Église depuis ses origines, même si elle est encore en voie de concrétisation » (p. 14). « Les dimensions synodales et hiérarchiques, toutes deux constitutives de l’Église » (p. 53). « Comment l’instance continentale peut-elle être intégrée au droit canonique ? » (p. 58).

Décision : voir Processus décisionnel partagé.

Déficience mentale, premier obstacle à la synodalité

« Quels sont les obstacles (mentaux, théologiques, pratiques, organisationnels, financiers, culturels) qui s’opposent à la transformation des organes participatifs actuellement prévus par le droit canonique en organes de discernement en commun effectifs ? » (p. 56).

Divorcés-remariés : voir LGBTQ+ ; Polygamie.

Évêques (exercice de leur ministère)

« Les évêques devraient-ils discerner ensemble ou séparément des autres membres du peuple de Dieu ? Les deux options (ensemble et séparément) ont-elles leur place dans une Église synodale ? » (p. 50).

Évêques (nomination)

« C’est pourquoi une formation spécifique à ces compétences est nécessaire pour celles et ceux qui occupent des postes de responsabilité et d’autorité est soulignée, ainsi que la mise en œuvre de procédures de sélection plus participatives, en particulier en ce qui concerne les nominations d’évêques » (p. 51). « Comment réviser le profil de l’évêque et le processus de discernement pour identifier les candidats à l’épiscopat dans une perspective synodale ? » (p. 50). Qualités attendues de l’évêque : « Une attitude de service et non de pouvoir ou de contrôle, la transparence, l’encouragement et le développement des personnes, la compétence et la capacité de vision, le discernement, l’inclusion, la collaboration et la délégation » (p. 51).

Femmes

« Des réponses concrètes doivent être élaborées ensemble pour une plus grande reconnaissance de la dignité baptismale des femmes et pour la lutte contre toutes les formes de discrimination et d’exclusion dont elles sont victimes dans la communauté ecclésiale et dans la société » (p. 45). « Toutes les assemblées continentales appellent à aborder la question de la participation des femmes à la gouvernance, à la prise de décision, à la mission et aux ministères à tous les niveaux de l’Église, avec le soutien de structures appropriées afin que cela ne reste pas une simple aspiration générale » (p. 46). « La plupart des Assemblées continentales  ainsi que les synthèses de nombreuses Conférences épiscopales  demandent  que la question de l’accès des femmes au diaconat soit réexaminée.  Peut-on l’envisager et comment ? » (p. 46).

Inclusion

« Que devons-nous  faire pour impliquer [les pauvres] de plus en plus dans notre cheminement ensemble,  en laissant leur voix remettre en question notre façon de faire lorsqu’elle  n’est pas assez inclusive ? » (p. 32). « Il s’agit d’un besoin profond d’imiter le Maître et le Seigneur également dans la capacité de vivre un paradoxe apparent : “proclamer avec audace son enseignement authentique tout en offrant un témoignage d’inclusion et d’acceptation radicales” » (p. 33).

LGBTQ+

« Quelles mesures concrètes sont nécessaires pour atteindre les personnes qui se sentent exclues de l’Église en raison de leur affectivité et de leur sexualité (par exemple, les divorcés remariés, les personnes vivant dans des mariages polygames, les personnes LGBTQ+, etc.) ? » (p. 33). Voir Divorcés-remariés ; Polygamie.

Lieux théologiques

« Les questions posées par l’Instrumentum laboris expriment la richesse du processus dont elles sont issues : elles sont chargées des noms et des visages des participants et participantes, elles témoignent de l’expérience de foi du Peuple de Dieu et portent ainsi l’empreinte d’une signification transcendante » (p. 8). « De la première phase émerge la conscience de la nécessité de prendre l’Église locale comme point de référence privilégié, comme lieu théologique où les baptisés font concrètement l’expérience de marcher ensemble » (p. 8).

Migrants

« Les mouvements migratoires  sont un signe de notre temps et les “migrants sont un paradigme capable d’illuminer notre temps” » (p. 31). « L’accueil des migrants devient-il une occasion de cheminer avec des personnes d’une autre culture, surtout lorsque nous partageons la même foi ? » (p. 32).

Ministères (nouveaux)

« L’expérience de cheminer ensemble dans l’Église locale permet d’imaginer de nouveaux ministères au service d’une Église synodale » (p. 43). « Grandir en tant qu’Église synodale implique un engagement à discerner ensemble quels ministères doivent être créés ou promus à la lumière des signes des temps, comme une réponse au service du monde » (p. 44). « Comment promouvoir le ministère d’animateur des processus de discernement en commun, en veillant à ce que ceux qui l’exercent reçoivent une formation et un accompagnement adéquats ? » (p. 54).

Ministère ordonné

« Il y a un appel clair à dépasser une vision qui réserve aux seuls ministres ordonnés (évêques, presbytres,  diacres) toute fonction active dans l’Église, réduisant la participation  des baptisés à une collaboration subordonnée » (p. 43). « Quels sont les chemins de formation à mettre en œuvre pour favoriser dans l’Église une compréhension de la ministérialité qui ne se réduise pas au ministère ordonné ? » (p. 44). « [Les Assemblées  continentales]  notent l’inquiétude  généralisée  face à un exercice du ministère ordonné qui n’est pas adapté aux défis de notre temps, loin de la vie et des besoins du peuple, souvent confiné à la seule sphère liturgico-sacramentelle » (p. 47). Voir Séminaire ; Ordination des hommes mariés.

Œcuménisme

« La synodalité et l’œcuménisme sont deux chemins à parcourir ensemble, avec un objectif commun : un meilleur témoignage chrétien. Celui-ci peut prendre la forme d’une vie commune dans un “œcuménisme de la vie” à différents niveaux, y compris les mariages interconfessionnels, mais aussi de l’acte suprême de donner sa vie en témoignage de la foi au Christ dans l’œcuménisme du martyre » (p. 37). « Comment la devise œcuménique du Pape François “Marcher ensemble, travailler ensemble, prier ensemble”  peut-elle inspirer un engagement  renouvelé en faveur de l’unité des chrétiens de manière synodale ? » (p. 38).

Ordination des hommes mariés

« Est-il possible, comme le proposent certains continents, d’ouvrir une réflexion sur la possibilité de revoir, au moins dans certains domaines, la discipline sur l’accès au presbytérat d’hommes mariés ? » (p. 48).

Peuple de Dieu, premier sujet du gouvernement de l’Église synodale

« Le processus synodal peut devenir “un dynamisme de communion qui inspire toutes les décisions ecclésiales”, parce qu’il implique réellement tous les sujets – le Peuple de Dieu, le Collège des évêques, l’évêque de Rome – chacun selon sa fonction » (p. 57).

Polygamie : voir LGBTQ+ ; Divorcés-remariés.

Primauté pontificale

« Comment le processus synodal en cours peut-il contribuer à “trouver une forme d’exercice de la primauté qui, sans renoncer à l’essentiel de sa mission, soit ouverte à une situation nouvelle” ? » (p. 38). « Le synode 2021–2024 démontre clairement que le processus synodal est le contexte le plus approprié pour l’exercice intégré de la primauté, de la collégialité et de la synodalité » (p. 59).

Processus décisionnel partagé

« Les Assemblées continentales ont exprimé un désir de processus décisionnels plus partagés, capables d’intégrer la contribution de l’ensemble du Peuple de Dieu (…). L’expression de ce désir accompagne celle d’une insatisfaction à l’égard des formes d’exercice de l’autorité dans lesquelles les décisions sont prises sans consultation » (p. 53). « Comment un acte non collégial pourrait-il discerner ce que l’Esprit dit à l’Église à travers la consulta- tion du Peuple de Dieu qui “ne peut se tromper dans la foi” ? » (p. 59).

Séminaires

« Les candidats au ministère ordonné doivent être formés à un style synodal et à une mentalité synodale. La promotion d’une culture de la synodalité implique le renouvellement du cursus actuel des séminaires et de la formation des formateurs et des professeurs de théologie, afin d’orienter de façon plus claire et plus décisive la formation vers une vie de communion, de mission et de participation. La formation à une spiritualité synodale est au cœur du renouveau de l’Église » (p. 24). « Un renouvellement des programmes des séminaires est également nécessaire, afin qu’ils soient plus orientés vers la synodalité et plus en contact avec l’ensemble du Peuple de Dieu » (p. 47). « Quelles peuvent être les propositions de réforme des séminaires et des maisons de formation, afin qu’ils puissent être des lieux préparant les candidats au ministère ordonné à grandir dans un style d’exercice de l’autorité propre à  une Église synodale ?  Comment repenser la Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis et ses documents d’application au niveau national ? Comment repenser en ce sens les cursus des facultés de théologie ? » (p. 52).

Synode

« Marcher ensemble, c’est-à-dire faire synode » (p. 7).

Vatican II

« La référence commune ne peut être que la vision de Vatican II » (p. 9). « Une réception sereine du concile Vatican II émerge, avec la reconnaissance de la dignité baptismale comme fondement de la participation de chacun à la vie de l’Église. La dignité baptismale est aisément reliée au sacerdoce commun comme fondement des ministères baptismaux » (p. 43).

Dans cette même lettre, les auteurs recensent les « cinq propositions » extraites littéralement du document synodal en ajoutant ce commentaire, que nous partageons :

« il est clair que toutes ces propositions produisent scandale, les deux dernières au moins étant clairement non catholiques« .

Nous rajoutons à cette conclusion de la Fraternité Saint-Pie X, ce soutien de Mgr Viganò à la lettre pastorale de Mgr Strickland qui a exprimé de fortes critiques sur le synode sur la synodalité et qui s’est fait rappelé à l’ordre par le Vatican   : « Mgr restez résolument et véritablement catholiques”, peu importe ce que dit le Synode.

Christian LASSALE

Notes de bas de page

(1) Numéro 99 de septembre 2023 : source
(2) La Porte Latine : site du district de France de la FSSPX
(3) Allusion à un ouvrage du père Maurice Lelong, dominicain, ouvrage paru en 1971 chez Robert Morel et intitulé : Lexicon de l’Église nouvelle.

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