Le théologien suisse Hans Küng, expert au concile Vatican II et ancien ami de Benoit XVI, songe au suicide. Cet homme de 85 ans, figure progressiste, est atteint de la maladie de Parkinson.

Jeanne Smits rapporte sur son blog :

« Je ne veux pas continuer de vivre comme une ombre de moi-même », écrit-il dans le troisième tome de ses mémoires, dont les bonnes feuilles ont été diffusées aujourd’hui par son éditeur allemand, Piper Verlag. « Je ne suis pas fatigué de la vie, mais j’en ai assez de vivre ». A 85 ans, il a tout prévu.

Son Parkinson déjà avancé menace de le laisser aveugle, c’est cette éventualité qui le pousse à considérer de se confier à une clinique du genre Dignitas ou Exit : « L’être humain a le droit de mourir quand il n’a plus aucun espoir de continuer de mener ce qui de son point de vue constitue une existence humaine », écrit-il.

Il fut expert au Concile Vatican  II. En 1976, après avoir nié plusieurs vérités de Foi, il se voit officiellement retirer sa mission canonique d’enseignant, sans pour autant être condamné. Il continue d’ailleurs d’enseigner jusqu’en 1996 à l’université Eberhard Karl de Tübingen comme professeur et directeur de l’institut des recherches œcuméniques sans être inquiété.

Toujours critique et sévère sur les papes de l’après Concile, il les estime trop timides voire catastrophiques. Il sera néanmoins reçu par Benoit XVI, longuement, le 24 septembre 2005. Seul le pape François semble échapper à sa critique, s’étant fortement réjoui de son élection comme souverain Pontife.

Il s’est fortement rendu célèbre autour de la théorie du « chrétien anonyme » : quiconque mène une vie honnête serait un chrétien anonyme, en raison du « oui » qu’il pose au fond de lui même à un questionnement qu’il ne soupçonne pas nécessairement. Quelle que soit sa croyance, il parvient au Christ.

Cet énoncé nouveau, en rupture avec la doctrine « Hors de l’Eglise, point de salut », exerça une influence déterminante au concile Vatican II. En effet, il ouvre la porte à l’œcuménisme du partage et du dialogue qui a supplanté l’esprit missionnaire.

Mais aux yeux de Hans Küng, cette affirmation ne va pas assez loin car elle impose le christianisme — même implicite —  comme moyen de Salut. Il s’opposera à tout attitude qui pourrait laisser croire à un désir d’unir quelqu’un à l’Église catholique.

Pour ce théologien pour lequel tout est centré sur l’homme et son expérience, son cri fait retentir son oubli de Dieu : « L’être humain a le droit de mourir quand il n’a plus aucun espoir de continuer de mener ce qui de son point de vue constitue une existence humaine ».

Seigneur, convertissez-le, qu’il échappe au feu éternel !

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