Ce mardi 14 mars 2023 soir, j’ai participé au conseil municipal de mon petit village de 383 habitants en tant que membre de droit.
A chaque fois, nous prenons des délibérations que je qualifie d’« inutiles » car les dés sont déjà joués ou pipés. L’Etat, avec les différentes lois de décentralisation ou autres, déconstruit les communes, seul échelon proche des habitants. Déshumaniser, centraliser localement avec des barons appliquant les principes libéraux de la franc-maçonnerie, diviser, désorganiser, appauvrir, telles sont les actions en cours pour démonter le niveau communal. Seules les grandes métropoles des « copains » ont englouti les communes limitrophes pour limiter leurs actions. L’intercommunalité en campagne demande aux différents conseils municipaux de valider leurs propres pertes de pouvoir au profit d’un « machin » de 44 communes où les plus importantes font la pluie et le beau temps et laissent des miettes aux petites, approfondissant le fossé pour mieux enterrer les communes rurales. Pertes de compétences de la gestion de l’eau et de l’assainissement, d’une partie de la voirie, des transports scolaires, des décisions concernant le plan local d’urbanisme (PLU) ou carte communale au profit du PLUI (PLU + intercommunal) sont les quelques points majeurs qui quittent le giron de la commune en ce moment. Et que reste- t-il ? Comme disait, de manière un peu crue et plein de bon sens paysan, un conseiller durant la réunion : « les emm..des ».
Par ailleurs, nous avons abordé un autre point d’achoppement, l’entretien lourd de l’église du village, qui nécessite la réfection de la toiture, un financement important.
Voyant qu’elle ne « sert pratiquement plus à rien », une conseillère déclame : « pourquoi la conserver, pourquoi ne pas l’utiliser à autre chose, une bibliothèque par exemple, pourquoi conserver le clocher qui coûte trop cher à entretenir (il faut à chaque fois louer une nacelle à 10 000€ la période), pourquoi ne pas mettre un toit en bacs aciers (moins chers) et des panneaux photovoltaïques dessus, au moins cela rapporterait ? Voilà le genre de questions ahurissantes qui ont été posées par des gens n’ayant plus la foi, complètement laïcisé par l’ambiance actuelle et qui sont pourtant des enracinés !
Il a fallu que je me batte pour la troisième fois afin de faire entretenir les portes de l’église (ça y est, c’est pris en compte), que je m’insurge contre ces affirmations péremptoires et blasphématoires car dans le village, hormis l’église, il n’y a rien de marquant, de joli, de majestueux. C’est tout simplement le centre du village, le cœur, notre, votre, patrimoine que JE DEFENDS !
Alors, je vous enjoins de vous présenter en 2026 sur les listes électorales de vos petits villages et petites villes pour préserver le peu de bien commun de vos administrés qui reste, sinon, tout va disparaître avec les acariâtres de service.
Vous pouvez influer dans le conseil, parler d’une voix sûre et forte (vous avez autant la parole que les autres), les secouer, même s’ils sont tous athés, ce qui est mon cas. Et certains par la nostalgie de leurs aïeux, par la crainte de mal finir, vont quand même vous suivre pour entretenir l’église ou la chapelle.
Aussi, pour ma part, je vais prendre proposer de m’occuper du dossier de la réfection du toit de l’église de notre village pour leur montrer que l’on peut faire quelque chose de beau pour le bien commun, pour préserver l’identité du pays, pour remettre Dieu au centre du village avec un bel édifice qui se nomme église. Il faut aussi leur faire remarquer que leurs aïeux l’ont souvent financée avant 1905 et qu’ils la regardent toujours de leur tombe du cimetière qui n’est pas si loin. Ils en sont donc redevables.
Anatole Castagne, conseiller municipal de son petit village
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